Villefranche-de-Rouergue : Serge Ginestet passe la main au Pavillon du Causse

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  • Serge Ginestet a aimé le métier de la viande
    Serge Ginestet a aimé le métier de la viande
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G.L.

Le boucher Serge Ginestet, responsable du Pavillon du Causse, à Villefranchde-de-Rouergue, a pris sa retraite. Après quarante-quatre années à pratiquer un métier qui a été sa passion.

"J’ai aimé mon métier." Aussi, ce n’est pas sans une boule au cœur que Serge Ginestet a posé définitivement feuilles (couteaux de boucher) et scies. L’heure de la retraite est arrivée, après quarante-quatre années consacrées à sa passion.

Pour l’enfant de Peyrusse-le-Roc, qui ne rêvait que de ce métier, tout a commencé à l’âge de 15 ans, chez le boucher d’Aubin, M. Grès. L’apprentissage terminé, Serge Ginestet part faire une saison d’été à Pont-de-Salars, avant d’être embauché par la maison Boscus à Saint-Cyprien-sur-Dourdou.

Mais à l’époque, il y avait les obligations militaires à satisfaire. Le service effectué, le jeune homme arrive à Villefranche, où une place l’attendait chez Roland Cancé, le boucher de la rue Bories. Il y restera onze années, avant de rejoindre, en 1990, l’entreprise Fontalbat Mazars, pour prendre la direction du Pavillon du Causse, magasin ouvert depuis peu (en 1988). L’équipe comptait alors six personnes, trois bouchers et trois vendeuses caissières. Aujourd’hui, elle est forte de huit éléments avec cinq bouchers. En revanche, dans la ville, le nombre de boucheries a considérablement diminué. "En 1990, il y avait seize points de vente", se souvient Serge Ginestet, qui a vu le métier évoluer. "Aujourd’hui, il y a une grande diversification : activité de traiteur, produits en libre-service, coffrets cadeaux." Il avait presque devancé ce changement en ajoutant à son CAP de boucher, celui de charcutier-traiteur. Rare à l’époque.

Cette évolution est plus que jamais en marche. "Maintenant nous expédions beaucoup de colis après des commandes reçues par internet." Toutefois, il se réjouit de voir revenir au magasin, une clientèle jeune, surtout depuis le début de la crise sanitaire actuelle.

Et puis il y a les clients fidèles. "J’en ai que je sers depuis quarante ans." Serge Ginestet tient à les remercier tous. Il a un mot également pour les éleveurs qui lui fournissaient les bêtes et en qui il avait toute confiance. Il exprime également une pensée particulière pour les gens de l’abattoir avec qui il a travaillé.

La confiance, le mot revient souvent chez Serge Ginestet. D’abord pour souligner celle mise en lui par ses patrons, Jean et Annie Mazars. "Au Pavillon, j’ai bénéficié d’une grande autonomie. J’avais carte blanche pour les achats et la gestion du magasin." Avec le succès au bout. Il se souvient aussi, avec émotion, du papy Fontalbat, André. "Il y a toujours eu une grande complicité entre nous."

Enfin, Serge Ginestet remercie le personnel du magasin. "J’ai monté un groupe de bouchers, avec qui on s’est toujours bien entendu." Et le développement du Pavillon, il veut d’abord le lui attribuer. "La réussite du magasin tient à l’équipe." Cette équipe que va maintenant manager, Jean-Luc Fabre, en poste depuis le mois de juillet.

Pour Serge Ginestet, le temps du repos est venu. Une nouvelle vie qui commence, avec d’autres passions à entretenir.

Un souvenir inoubliable

Quand on demande à Serge Ginestet de citer un souvenir marquant de sa carrière de boucher, il répond instantanément : « mon voyage en Russie. » C’était en 2013, le boucher villefranchois avait été invité pour animer une foire et réaliser des démonstrations de découpe de viande en Sibérie. « Inoubliable. Fabuleux », nous confiait-il à son retour. Après un périple en avion de plus de 24 heures, il était arrivé à Tioumen, ville de 600 000 habitants située à plus de 2 000 km de Moscou et centre administratif de la Sibérie occidentale. Les températures y étaient glaciales. Moins 15° à moins 20° la journée, moins 30° la nuit. Mais Serge Ginestet, qui avait eu les honneurs de la télévision locale, se souvient surtout de l’accueil extraordinaire, « particulièrement chaleureux », qu’il avait reçu. Cela le marquera pendant toute sa vie.

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