Sud-Aveyron : les collectivités se tournent vers le photovoltaïque

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  • À Tournemire, les 550 mètres carrés de panneaux solaires ont mis trois semaines à être installés.
    À Tournemire, les 550 mètres carrés de panneaux solaires ont mis trois semaines à être installés. Repro CPA
Publié le
Aurélien Marchand

Le Parc naturel régional des Grands Causses est à l’origine de ce développement.

Le plus souvent adoptées par les entreprises ou les particuliers, mais encore boudées des collectivités, 70 bâtiments communaux (dont six écoles primaires et le centre technique municipal de Millau) font actuellement l’objet d’installations solaires dans le Sud-Aveyron. Un projet porté par le Parc naturel régional (PNR) des Grands Causses qui souhaite voir la tendance s’inverser et arriver à l’objectif de l’équilibre énergétique d’ici 2023.

"C’est comme si on avait un puits de pétrole qui fournirait 250 000 litres de fuel chaque année et qui peut alimenter 1 000 foyers hors chauffage", compare Alexandre Chevillon, responsable de la cellule énergie du PNR. Son équipe a identifié 3 600 bâtiments publics sur les Grands Causses, dont un tiers peut accueillir des panneaux photovoltaïques. Pour convaincre ces municipalités, la structure a lancé un marché public commun à travers un groupement de commandes qui a reçu un accueil favorable pour huit d’entre elles (soit 16 installations). Pour les autres, onze communes, dont Saint-Affrique ou Belmont-sur-Rance (soit 54 installations) ont fait le choix de louer leurs toitures à un opérateur, parfois même pour de petites surfaces, contre une redevance versée annuellement.

"Il y a beaucoup de communes qui voulaient faire du solaire mais n’avaient pas les capacités d’investissement. Depuis les dernières élections municipales, on a des appels du pied de beaucoup d’entre elles qui souhaitent s’engager dans cette voie grâce à ces opérations clé en main", poursuit le conseiller.

Investissement vertueux pour les communes

À Tournemire, le maire n’a pas hésité à équiper les 550 mètres carrés de toiture de la salle des fêtes de panneaux solaires.

L’énergie produite est ensuite revendue à ERDF avec un prix garanti sur vingt ans. Montant de l’investissement : 150 000 € TTC et 10 000 € de remboursement par an pendant 17 ans. Soit une rentabilité annuelle calculée de 8 000 € pour les 17 premières années et de 18 000 € pour les trois dernières.

Un gain que l’édile prévoit de dédier à la rénovation de cette même salle des fêtes. "À l’heure de la baisse des dotations pour les communes, c’est un revenu très intéressant malgré le coût de l’investissement, témoigne le maire Pascal Rivier. Il y a quelques années, on avait déjà pensé au photovoltaïque mais la rentabilité était moyenne et fluctuante. En cinq ou six ans, les prix ont beaucoup baissé et avec le Parc, on sait où on met les pieds." Entre 2008 et 2018, moins de dix bâtiments publics seulement étaient équipés en photovoltaïque dans la région. "Les collectivités n’avaient pas l’habitude de faire quelque chose qui rapporte de l’argent. Il n’y a pas cette vision d’entreprise que peuvent avoir les entrepreneurs ou les agriculteurs, note Alexandre Chevillon. Mais avec le développement des énergies renouvelables, c’est en train de changer."

 

L’entreprise C2A en charge des travaux

Créée en 2008, la PME C2A, basée dans la vallée de la Sorgues, à Lapeyre, compte une vingtaine de salariés. En pleine croissance, l’entreprise est attachée à une forte dimension locale, sociale et environnementale. « Les dotations des communes sont de plus en plus faibles donc le solaire permet de rénover le patrimoine et d’assurer des revenus pour les communes. Si on rajoute le fait qu’on contribue à la décentralisation de l’énergie, ce projet a tout son sens », affirme Benjamin Bergnes, cogérant de C2A.


 

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