Avenir de Sam à Decazeville : la CGT tire la sonnette d’alarme

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  • Sébastien Lallier, Ghislaine Gistau et David Gistau. Photo BHSP
    Sébastien Lallier, Ghislaine Gistau et David Gistau. Photo BHSP Repro CP - DDM
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Même si le tribunal a reporté au 15 février sa décision, la CGT s’interroge fortement sur la volonté de Renault et de l’État d’en sortir par le haut.

Le tribunal de commerce de Toulouse a reporté jusqu’au 15 février, la date butoir de dépôt des offres de reprise de la société viviézoise Sam. À cette date on saura s’il y aura ou non un repreneur et si oui, qui il sera, ainsi que le contenu de son projet de reprise.

Dans le cas d’une absence d’offre de reprise, le tribunal de commerce pourrait, à l’issue de la deuxième période d’observation du redressement judiciaire, le 10 mars prochain, au regard du carnet de commandes, soit prononcer une liquidation judiciaire de l’entreprise, soit ouvrir une troisième période d’observation de six mois dans le cadre du redressement judiciaire.

Hier, Ghislaine Gistau et Sébastien Lallier (représentants CGT du personnel Sam) ; ainsi que David Gistau (secrétaire de l’union départementale CGT et membre du bureau confédéral CGT) ont tiré la sonnette d’alarme sur les risques qui se dessinent quant à l’avenir de Sam :

"Nous constatons que le rapport sur l’état des lieux des fonderies automobiles en France devient la feuille de route des constructeurs ou sans doute d’un possible repreneur. 200 000 € de chiffre d’affaires par salarié reviendraient à un effectif de 150 personnes à Sam dont le chiffre d’affaires annuel est actuellement de 30 à 35 millions d’euros. Or, en l’état actuel de notre outil de travail, nous avons besoin de tous les salariés (365 NDLR), ainsi que d’intérimaires, afin d’assurer la qualité des pièces et les délais de production comme de livraison. Si le projet de reprise se fait avec la moitié de l’effectif et sans chiffre d’affaires supplémentaire, sa viabilité sera compromise à terme". Les représentants du personnel constatent par ailleurs que Renault, principal et quasi unique client de Sam "double source" de plus en plus de pièces, c’est-à-dire que les mêmes pièces sont désormais fabriquées par plusieurs fournisseurs concurrents en France ou à l’étranger.

"Les salariés sont tendus"

Est-ce à dire qu’à terme, Renault pourrait ne plus avoir besoin de Sam ?

"Depuis des mois nous réclamons une table ronde réunissant tous les acteurs : préfecture, ministère de l’Économie, Renault, représentants du personnel Sam, manager de transition et administrateur judiciaire. Nous demandons que Sam puisse bénéficier des crédits du plan de relance afin d’acquérir deux nouvelles presses qui permettraient de répondre plus vite aux commandes et dans un plus grand volume. Mais nous n’avons aucune réponse positive au prétexte qu’une entreprise sous administration judiciaire ne peut pas bénéficier de ces crédits. Alors pourquoi pas en leasing ? Nous avons le sentiment que cette table ronde n’est pas organisée, afin d’éviter des prises de position et qu’elle dérangerait une certaine stratégie. Or chacun doit prendre ses responsabilités. L’État est actionnaire de Renault et lui octroie des crédits dans le cadre du plan de relance. Où est le monde d’après avec la relocalisation des emplois quand des pièces sont confiées à des entreprises à l’étranger ? Renault a les clés du développement de Sam en lui confiant des pièces à concevoir et produire. Nous savons le faire, nous l’avons fait récemment avec une pièce, allant de sa conception à sa production en neuf mois. Tout est une question de volonté. La filière automobile est loin d’être morte".

Ce lundi, la CGT Sam a rencontré les maires des Bassin pour les éclairer sur la gravité des enjeux concernant l’avenir de Sam et du territoire. Des enjeux qui mobilisent par ailleurs les salariés de Sam qui ont voté à 95 % en assemblée générale pour participer à la manifestation de demain devant l’usine. "Les salariés sont tendus", soulignent les représentants du personnel.

David Gistau martèle : "En fonction des annonces qui seront faites le 15 février, on risque de rentrer dans une période de fortes turbulences et de grande colère. La Région nous soutient, mais beaucoup d’autres politiques disent vouloir nous accompagner. Il est hors de question que ce soit vers l’abattoir…".

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