Dans le nord de l'Espagne, la toute première école de bergères du pays va bientôt voir le jour

(ETX Studio) - Féminiser une profession et redonner vie à des zones rurales laissées à l'abandon. Tels sont les objectifs d'une future école de bergères en Cantabrie, dans le nord de l'Espagne. Cette école 100% composée de femmes sera la première du genre à voir le jour dans ce pays. 

Une école "conçue par des femmes et pour des femmes". Baptisé "Escuela de pastoras del siglo XXI" (L'École de bergères du XXIe siècle), ce projet est porté par l'Association espagnole contre le dépeuplement et vise à lutter contre l'exode rural des femmes de la région. En effet, ces dernières seraient plus nombreuses que leurs homologues masculins à quitter leur village d'origine pour s'installer dans de plus grandes agglomérations. Sans compter que les professions liées à l'agriculture (et particulièrement celle de berger) restent majoritairement représentées par les hommes. 

En offrant aux Espagnoles des perspectives d'emploi sur leur lieu d'habitat, les fondatrices de ce projet espèrent donc les convaincre de rester et de faire d'une pierre deux coups. Une manière aussi d'attirer les femmes qui ont grandi dans les villes et qui souhaitent se mettre au vert. 

Celles qui voudront se former au métier de bergère pourront suivre un cours en ligne d'une durée de neuf mois (500 heures au total), ainsi qu'un enseignement pratique dans les montagnes et les vallées de Cantabrie, à raison d'un week-end par mois.

D'après des informations du quotidien anglais The Guardian, l'emploi du temps des femmes qui participeront à la formation sera aménagé de manière compatible avec leur vie privée. Celles qui ont des enfants pourront par exemple emmener ces derniers avec elles lors de certaines sessions de formation (notamment les modules comprenant l'apiculture, la fromagerie et le tourisme durable). 

Clôturées depuis le 15 février 2021, les inscriptions comptent déjà 265 candidatures. Au final, 30 élèves seront retenues pour cette première promotion. Si la date de rentrée n'a pas encore été fixée, cette formation axée sur l'agriculture durable et les nouvelles technologies liées à l'élevage de bétail vaut toutefois son petit pesant d'or, puisqu'une année coûtera environ 12 000 euros à chaque étudiante. L'association espagnole contre le dépeuplement lance actuellement des campagnes en vue de trouver des subventions, aussi bien dans le secteur public que privé.