Villefranche-de-Rouergue : même sans ses artistes, le théâtre ne dort jamais

  • En l’absence des artistes, la salle bénéficie d’un coup de jeune comme en témoignent les pots de peinture sur la scène.
    En l’absence des artistes, la salle bénéficie d’un coup de jeune comme en témoignent les pots de peinture sur la scène.
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Elisa Centis

La fermeture du théâtre permet aux techniciens de se former et de travailler sur les prochains spectacles.

Dans le hall du théâtre le distributeur de gel hydroalcoolique côtoie des pots de peinture et une échelle. Quelques mois après la fermeture de la salle de spectacle, survenue fin octobre, presque tout a été repeint. "D’abord on a fait les menuiseries puis on est finalement passé presque partout", sourit Michel Salès, le régisseur général. La façade avant de la bâtisse notamment a été entièrement nettoyée et a retrouvé des couleurs printanières. "Ce n’est absolument pas une punition. Cela permettait aussi de soulager les agents municipaux. Et on a vu que cela faisait plaisir aux habitants."

Le temps pour les formations

Au premier étage, aucune écharpe, aucun cahier qui aurait pu trahir le passage d’un artiste, n’ont été laissés au foyer où tous se retrouvent habituellement pour les "after concert". Les chaises sont soigneusement rangées dans un coin. Tandis que de hauts tabourets ont été retournés sur le bar. Malgré le calme qui règne dans ce lieu, Michel Salès et Mustapha Kaddouri, technicien au sein du théâtre, se préparent à la réouverture. En plus du soin apporté à cette salle, tous deux suivi des formations. "Et au retour, lorsque l’un s’est perfectionné en audio et l’autre en lumière ils ont pu prendre du temps pour partager ces connaissances", se réjouit Luc Tournemire, directeur du théâtre. "Cela fait 22ans que je travaille ici et je n’avais jamais eu le temps de faire de formation", confie le régisseur général. En effet, les deux techniciens du théâtre doivent à la fois s’occuper de l’adaptation des fiches techniques à la scène, préparer l’espace pour la venue des compagnies, s’occuper de la régie au moment du spectacle, mais aussi gérer le planning des réservations de la salle ainsi que le planning des intervenants municipaux ou extérieurs. "En temps normal, on pourrait remplir trois fois par an le dossier d’intermittent", remarque Michel Salès.

Pas ouvert aux artistes amateurs

Durant la fermeture, ils ont pu également retravailler sur les spectacles qui ont été reportés. "Un metteur en scène a profité du confinement pour apporter des modifications." En temps normal, les techniciens travaillent un à deux mois à l’avance sur la fiche technique d’un concert. "Il faut que tout soit bien cadré. Car le respect de la fiche technique fait partie du contrat. Si elle n’est pas respectée les artistes peuvent refuser de payer", prévient Michel Salès.

La préparation des spectacles à venir, ainsi que le bichonnage de la salle (même les fauteuils ont pu profiter de nouvelles assises) enlève un peu de frustration à ces travailleurs de l’ombre. Même si Michel Salès aurait aussi aimé accompagner des artistes pour des répétitions, comme c’est le cas dans certains théâtres. Mais la salle accueille principalement des associations considérées comme amatrices. Ors, le protocole sanitaire ne permet qu’aux professionnels de profiter des infrastructures culturelles. Le retour des artistes au théâtre "pourrait se faire début mai", espère Sylvie Bouchaud, élue adjointe à la culture. L’agenda est déjà complet jusqu’à juin.

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