L’objectif zéro départ contraint, première avancée ou moindre mal pour Bosch Rodez ?

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  • Une semaine après une large mobilisation dans les ruesde Rodez, les salariés de l’usine Bosch sont toujours partagés entre colère et résignation.
    Une semaine après une large mobilisation dans les ruesde Rodez, les salariés de l’usine Bosch sont toujours partagés entre colère et résignation. José Antonio Torres
Publié le
Mathieu Roualdés

La direction du groupe allemand pourrait s’engager dès ce lundi à ce qu’il n’y ait aucun départ contraint dans les 750 suppressions de poste d’ici 2025. Véritable avancée, moindre mal, les sentiments sont partagés dans l’usine ruthénoise alors qu’aucun véritable projet industriel n’a encore été présenté.
 

Est-ce déjà une première victoire pour les salariés de Bosch et leurs représentants ? Selon nos informations, la direction du groupe allemand et son directeur des ressources humaines dans l’Hexagone, Dominique Olivier, devraient s’engager dès ce lundi à ce qu’il n’y ait aucun départ contraint de l’usine d’ici 2025 malgré la suppression de 750 postes. "La volonté du groupe reste de déployer un plan de départs en retraite anticipée et un programme de départs volontaires", avait annoncé Bosch dans un récent communiqué de presse. La réunion de ce lundi pourrait acter juridiquement cette volonté, comme l’avait demandé Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée en charge de l’Industrie.

Si pour beaucoup, cela acterait une première avancée, ce n’est absolument pas le cas pour la CGT, syndicat majoritaire de l’entreprise : " Bosch n’aime pas faire de vagues et n’a jamais fait de PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi) au sein de ses entreprises, donc on ne considère pas cela comme une avancée ", réagit Vanessa Negre, secrétaire général adjointe du syndicat, qui appelle à cette occasion ses camarades à débrayer le temps de la réunion de ce lundi, de 15 à 17 heures. Les deux autres forces de l’intersyndicale, Sud et CFE-CGC, ne suivront pas ce mouvement.

"Usine mère ? C’est de la poudre aux yeux !"

" Si cette nouvelle est véritablement actée, ce sera une avancée, mais seulement une première ", expliquent Cédric Belledent (Sud) et Pascal Raffanel (CFE-CGC), toujours à jeun d’un "véritable projet industriel pour les 500 emplois maintenus en 2025".

Et sur ce point-là, l’intersyndicale retrouve son unité : l’annonce vendredi dernier du groupe Bosch de faire de Rodez l’usine mère d’une solution hydrogène pour les camions frigorifiques n’a ravi personne. "C’est de la poudre aux yeux, de l’esbroufe", souffle Vanessa Negre (CGT), rappelant que cela fait déjà plusieurs années que l’usine travaille sur cette diversification. "Ça concerne à peine vingt personnes et nous sommes les seuls sur ce projet, donc on a toujours été l’usine mère de cela !", rappelle Cédric Belledent. "Ce n’est pas satisfaisant, le compte n’y est pas", avait, quant à elle, réagi Agnès Pannier-Runacher à ces annonces, réclamant davantage de détails de la part de la direction.

En attendant des avancées, le combat ne fait que débuter à l’usine ruthénoise, quinze jours après l’annonce des 750 postes supprimés dans les années à venir. "Ce sera un long marathon", préviennent les syndicats qui ont réuni, vendredi 19 mars, plus d’un millier de personnes dans les rues de Rodez.

En 2023, l’usine Bosch Rodez n’assemblera plus d’injecteurs diesel, comme elle le fait depuis des années. La direction l’a annoncé le 5 mars dernier, en même temps que la suppression de 750 postes. Près de 300 personnes travaillent actuellement sur la ligne d’assemblage, le reste de la production du site ruthénois concernant principalement des bougies d’allumage ainsi que des buses pour injecteurs. Dans ce cadre, un déménagement du bâtiment accueillant la ligne d’assemblage a été lancé depuis plusieurs mois. Lors d’une assemblée générale avec les salariés, les syndicats ont appelé à "bloquer ce déménagement si la direction ne le fait pas au plus vite". Ils s’en expliquent : "Ce déménagement doit coûter près de 2 millions d’euros, quel intérêt pour une production appelée à disparaître ? Et que va-t-on faire de ce bâtiment vide ? On n’a aucune réponse !" Récemment, plusieurs rumeurs d’installation d’une autre entreprise, dont l’identité n’a pas été dévoilée, dans ces locaux ont couru. "Nous, ce n’est pas notre problème, on se bat pour les salariés de Bosch", rappelle l’intersyndicale.

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