Les street artistes s’emparent du château de Belcastel

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  • Originaire de Valparaiso, au Chili, la ville de Pablo Neruda et du street art, Inti se considère comme un "artiviste".Ses œuvres monumentales sont visibles dans de nombreux pays. En Amérique Latine, mais aussi aux États-Unis,en France, en Belgique, en Suède, en Norvège, au Liban…
    Originaire de Valparaiso, au Chili, la ville de Pablo Neruda et du street art, Inti se considère comme un "artiviste".Ses œuvres monumentales sont visibles dans de nombreux pays. En Amérique Latine, mais aussi aux États-Unis,en France, en Belgique, en Suède, en Norvège, au Liban… Centre Presse - Gabriel Vanerio
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    Les street artistes s'emparent du château de Belcastel. Centre Presse - Joël Born
  • Jasmin Siddiqui, alais Hera, est généralement associée à Falk Lehmann, connu sous le nom d'Akkut. Le duo réside et travailleà Berlin. Hera viendra à Belcastel accompagnée de deux danseurs.
    Jasmin Siddiqui, alais Hera, est généralement associée à Falk Lehmann, connu sous le nom d'Akkut. Le duo réside et travailleà Berlin. Hera viendra à Belcastel accompagnée de deux danseurs. Centre Presse - Joel Born
  • L'artiste portoricain Alexis Diaz réalise des oeuvres fantasmagoriques. Les animaux qu'il peint sont autant de bêtes fantastiques et mystérieuses sorties tout droit de son imaginaire. Des créatures étranges, fascinantes, parfois effrayantes... L'artiste portoricain Alexis Diaz réalise des oeuvres fantasmagoriques. Les animaux qu'il peint sont autant de bêtes fantastiques et mystérieuses sorties tout droit de son imaginaire. Des créatures étranges, fascinantes, parfois effrayantes...
    L'artiste portoricain Alexis Diaz réalise des oeuvres fantasmagoriques. Les animaux qu'il peint sont autant de bêtes fantastiques et mystérieuses sorties tout droit de son imaginaire. Des créatures étranges, fascinantes, parfois effrayantes... Centre Presse - Joel Born
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    Les street artistes s’emparent du château de Belcastel. Centre Presse - Joël Born
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    Les street artistes s’emparent du château de Belcastel. - Luke Shirlaw
Publié le
Joel Born

Après le festival mur murs de Decazeville, le château de Belcastel se met lui aussi à l’heure du street art. Une nouvelle explosion de couleurs avec sept artistes internationaux, qui prendront possession des murs centenaires de l’ancienne demeure de Fernand Pouillon. Ou quand l’art de la rue s’invite au château.

Depuis qu’elle en est devenue propriétaire, Heidi Leigh a fait du château de Belcastel une nouvelle place forte de l’art contemporain en Aveyron. Ces dernières années, l’ancienne galeriste new-yorkaise nous a même habitués à quelques événements spectaculaires. Ce fut le cas avec l’installation sur le donjon de la plasticienne, Crystal Wagner, ou, l’an passé, avec les photos géantes de Stéphane Couturier.

Pour cette nouvelle saison culturelle, Heidi Leigh a décidé de frapper encore plus fort en invitant plusieurs street artistes de la scène internationale à prendre possession des murs du château. "En tant que New-Yorkaise, j’ai grandi dans une ville décorée de graffitis. En tant que galeriste, cela a été une expérience extraordinaire de voir comment le graffiti a évolué vers le street art et est devenu le phénomène mondial qu’il est aujourd’hui, explique-t-elle. À l’époque où ma galerie de SoHo était nouvelle, ce type d’art était tellement underground qu’il n’était pas du tout reconnu par le monde de l’art comme il l’est aujourd’hui. Au cours des dernières années, j’ai organisé quelques expositions d’art de rue à New York et après cela, j’ai toujours imaginé qu’il serait amusant d’organiser une exposition collective de haut niveau à Belcastel. J’ai été inspiré par le projet d’art de rue de Decazeville et, lorsque j’ai contacté Nicolas Viala, il m’a encouragée."

Une œuvre sur le donjon

La manifestation, qui promet de décoiffer, devait logiquement débuter en avril. En raison de la crise sanitaire, elle sera finalement décalée d’un mois, avec deux sessions programmées en mai et juin (voir par ailleurs). Legend, le nom de l’évènement, réunira des artistes français, portoricain, chilien, polonais, allemands, devenus maîtres dans l’art de rue, auxquels se joindra l’Italien, Marco Mazzoni, qui utilise des crayons de couleur pour réaliser ses portraits et dessins. Case MacLaim et Alexis Diaz investiront le jardin supérieur, Bom K la galerie de la prison et Inti le mur d’entrée, situé près du pont-levis, tandis que les œuvres de Marco Mazzoni seront présentées dans la cour intérieure du château. Graffeuse, mais également créatrice de costumes et chorégraphe, Hera, qui sera pour l’occasion accompagnée de deux danseurs, peindra en direct sur l’une des façades du château, visible depuis le village. Et c’est une œuvre monumentale de quelque 15 mètres de haut et 7 mètres de large de Bezt, qui sera installée sur le donjon. De la bombe, on vous dit…

Deux groupes et deux sessions en mai et juin

Les artistes de Legend animeront deux sessions en mai et juin. En espérant, bien sûr, que le château pourra ouvrir ses portes au public, vers la mi-mai. La première session, du 22 au 27 mai (vernissage le 28 mai) réunira Bom K, Case Mac Lain, Alexis Diaz et Inti. La deuxième session, du 10 au 25 juin (vernissage le 24 juin) associera Bezt, Hera et Marco Mazonni. À l’entrée du château une frise de 6 mètres de long expliquera aux visiteurs l’évolution du graffiti et du street art. Une exposition collective de peintures originales, de sculptures et de tirages limités, réalisés à l’Idem à Paris, occupera la galerie principale.

Autour des légendes de Belcastel

Legend : tel sera le nom de l’événement, les artistes étant invités à s’exprimer autour des légendes de Belcastel qui se répandent, pour certaines, depuis des siècles. Qu’il s’agisse du Rebelle de Belcastel, de la fameuse Dame blanche, qui hanterait les murs et les nuits du château, ou de Mérigot Marchès, un mercenaire sans vergogne qui occupa le château pendant 27 ans, après le départ des seigneurs de Belcastel, et que l’on avait surnommé le Fils du diable, en raison de sa cruauté. Sur les bords de l’Aveyron, on raconte aussi qu’Ictier, Seigneur de Belcastel, sauva la vie d’un grand sorcier au cours du IXe siècle. Trois jours plus tard, un dragon arrive et vole au-dessus du village avant de se poser sur la tour sud-ouest du château, au-dessus d’un à-pic de 60 mètres vers le village en contrebas. Le dragon s’installe et sa présence est si terrifiante pour les assaillants, que jamais plus, du vivant de ce seigneur ou de son fils, une tentative de siège ne fût faite.

Trois jours après la mort naturelle du fils d’Ictier, le dragon s’en est allé et on ne le revit plus jamais. Et que dire de ce fameux trésor (des Cathares, des Templiers ?) caché dans un tunnel secret, qui a d’ailleurs éveillé la curiosité de Fernand Pouillon. Parti à la recherche de ce trésor avec l’aide d’un historien local, l’architecte avait découvert un tunnel étroit dans le mur arrière de la prison, mais sa mort prématurée l’empêcha d’aller plus loin. L’occasion enfin, de faire un clin d’œil au Nouveau-Monde, l’un des meilleurs petits hôtels des États-Unis, le Soniat House, se trouvant dans le quartier français de la Nouvelle-Orléans, où il fut construit par les descendants des Saunhac de Belcastel et du chevalier Guy Saunhac du Fossat, parti en Louisiane en 1751. Comme quoi, le monde est petit…

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