Pour l'Aveyronnaise Émilie Teyssedre, "il faut faire sauter les barrières" vers les études supérieures

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  • Émilie Teyssedre s’investit pour l’égalité des chances dans les études. Émilie Teyssedre s’investit pour l’égalité des chances dans les études.
    Émilie Teyssedre s’investit pour l’égalité des chances dans les études. Reproduction L’Aveyronnais
Publié le
Emmanuel Pons

Très tôt sensibilisée à l’égalité des chances et aux droits des femmes, la jeune Aveyronnaise, qui a grandi entre Mayran et Belcastel, est aujourd’hui directrice adjointe au sein de la fondation Isae-Supaero, à Toulouse.

Pourquoi les jeunes ruraux sont-ils si peu nombreux à se lancer dans de grandes études ? C’est pour répondre à cette question qu’Émilie Teyssedre, directrice adjointe au programme d’égalité des chances au sein de la fondation Isae-Supaero (Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace) basée à Toulouse, s’est engagée. "Il faut faire sauter les barrières, notamment celles que se mettent les jeunes. Ou qu’on leur met."

Auparavant chargée de mission, elle est longtemps allée à la rencontre des collégiens et des lycéens, dans les départements, pour leur expliquer qu’avec de la volonté, on pouvait y arriver. Qu’il n’y avait pas de fatalité. "On retrouve la même problématique dans les quartiers défavorisés et dans les milieux ruraux", constate-t-elle.

Le bac à Villefranche-de-Rouergue, avant de s’installer à Toulouse

Des territoires ruraux qu’elle connaît bien puisque, avant de s’installer dans la Ville rose, la jeune Émilie, née en 1985 à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) – où sa mère était fonctionnaire et son père construisait des décors de théâtre – grandit entre Mayran et Belcastel, où toute la famille est redescendue, en 1989, à la naissance de sa petite sœur Fanny. École de La Chartreuse, collège Francis-Carco et lycée Raymond-Savignac, un parcours classique dans le public, à Villefranche-de-Rouergue, couronné par le bac ES avant, donc, de poursuivre à Toulouse.

Au terme de sa licence de sociologie où elle s’est particulièrement intéressée à l’égalité femme-homme et aux questions de genre, marquée par un semestre au Québec – "très en pointe dans ce domaine" – elle poursuit par un master 1 en science politique à la fac de sciences sociales et enchaîne avec un master 2 en sociologie de l’action publique à la fac Jean-Jaurès, avec un passage de quatre mois à Rome, autour des politiques culturelles.

Elle s’engage ensuite au sein de la Fédération des œuvres laïques de Haute-Garonne (Fol), chargée de la politique enfance et jeunesse où elle coordonne la mise en place d’accueils de loisirs et met en place des projets pour les jeunes des communes du département.

Mais cette belle expérience s’achève en 2016 alors que la Ligue de l’enseignement locale, dont dépend la Fol, rencontre des difficultés financières. "Ça m’a permis de rebondir", reconnaît-elle. Et de reprendre ses études, avec un diplôme universitaire sur le genre, obtenu avec la fac de Rennes. "C’était des cours en ligne, adaptés à la vie professionnelle", précise Émilie Teyssedre qui achève son cursus par quatre mois de stage à l’Isae-Supaero, école installée sur le campus de Rangueil, à Toulouse.

"La cordée de la réussite"

"Je leur ai proposé une étude, dans le cadre de mon DU, sur le thème : "Comment les filles vivent leur prépa ?". La question était aussi de se demander pourquoi il y a si peu de filles dans les écoles d’ingénieurs", précise l’Aveyronnaise qui, au terme de ce stage, intègre la fondation Isae-Supaero, chargée de travailler sur l’égalité des chances et la féminisation des métiers techniques, au sein du programme "la cordée de la réussite", en partenariat avec les collèges et les lycées.

Directrice adjointe depuis quelques mois, elle contribue aujourd’hui à "développer ce programme, à répondre aux sollicitations des entreprises et à trouver des moyens d’action, précise-t-elle. Ça me plaît d’être sur la partie stratégique et politique, d’évaluation du programme."

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