Rodez. Jean-François Galliard : " Je suis toujours vivant "

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    Jean-François Galliard ne compte pas lâcher la présidence du Département José Antonio Torres
Publié le , mis à jour
Mathieu Roualdés

Jusqu’alors silencieux, le président du Département et candidat à sa propre succession a réagi, avec force, au départ en campagne d’Arnaud Viala, en début de semaine.

Si elle semble encore loin de passionner les foules et qu’elle sera forcément particulière voire tronquée, crise sanitaire oblige, la campagne des élections départementales (20-27 juin) a débuté sur les chapeaux de roues dans le département. Avec une guerre fratricide pour le trône entre deux hommes de droite : le sortant Jean-François Galliard (UDI) et le député Arnaud Viala (LR). En début de semaine, ce dernier a officialisé sa candidature à la présidence, tout en présentant une large équipe dans 19 des 23 cantons du département et sans oublier de préciser qu’à ce jour, "80 % de la majorité actuelle" le soutenait. Comme attendu, cette sortie "sur grand écran et d’une rare inélégance" n’a pas franchement ravi Jean-François Galliard qui lors d’une conférence de presse, hier, a tenu à préciser qu’il était "toujours vivant !". Et de s’attaquer à son nouveau concurrent : "Il y a ma façon de faire de la politique en rassemblant et celle du coup de force" représentée selon lui par celui qu’il se plaît à nommer "le député Viala". S’il n’est pas un habitué du genre, dans la pure tradition du centrisme, le président actuel prouve à son tour qu’il sait montrer les muscles et manier les fameuses petites phrases qui font le sel de la politique. Surtout, le président actuel est désireux de se dire "serein", et loin d’être résigné face à une majorité qui l’abandonne…

" Plus que notre bord politique, c’est l’Aveyron qui est perdant. Car jamais, il n’en est question. Et avant de jouer le troisième tour, n’oublions pas que ce sont les citoyens qui choisiront, par cantons, leurs conseillers. Nous ne sommes pas dans un scrutin de liste ", explique-t-il, rappelant qu’il sera candidat à sa propre succession sur son canton de Millau et qu’il compte bien " rassembler autour de moi et de plusieurs amis qui me sont restés fidèles".

"Trois catégories"

Quant aux autres, " ils sont dans un jeu de chaises musicales où chacun souhaite rester assis". "Cela me fait sourire, explique-t-il non sans ironie. Je crois que dans la vie politique comme entrepreneuriale, il y a trois catégories de personnes : ceux qui sont fidèles à leur droite ligne et les amis, ceux qui tournent avec le vent et ceux qui ne vous aiment pas mais qui ne le disent pas… En tout cas, moi j’ai une conception de la politique qui est celle de l’ouverture et du rassemblement, je ne suis pas le diviseur de la droite. Et quand j’entends que le député Viala me trouve trop vieux, j’ai pourtant l’impression d’être bien plus jeune et moderne que lui dans ma conception de la politique". Et de dénoncer "les barons qui l’entourent" et "les petits arrangements". "Quand je vois qu’Alain Marc laisse son canton de Raspes et Lévézou au fils prodigue, je m’interroge sur la place des électeurs dans cela. Ce n’est pas ma conception de la démocratie". Jean-Claude Luche, prédécesseur de Jean-François Galliard et engagé depuis le départ aux côtés d’Arnaud Viala, en prend également pour son grade : "Un baron capable de voter, par pure politique, contre un projet pour l’Aubrac (lire notre édition de lundi). C’est curieux pour un élu et un amoureux de Saint-Geniez-d’Olt ".

"Mais l’une de mes plus grandes déceptions, c’est Christine Presne (candidate Lot et Palanges, soutien d’Arnaud Viala). Je l’ai particulièrement gâtée en lui confiant la mission Aveyron culture !", poursuit encore Jean-François Galliard. Histoire de montrer, si certains en doutaient encore, que le divorce avec son ancien "camarade" du Sud-Aveyron, Arnaud Viala, est bel et bien consommé. "Attendons d’être au soir du deuxième tour désormais pour voir quels seront les conseillers élus. Je suis très serein ", conclut un Jean-François Galliard, "offensif" comme rarement.

Lors de sa conférence de presse, Jean-François Galliard n’a pas oublié de mettre en avant le sort du siège de député de la troisième circonscription aveyronnaise en cas d’élection d’Arnaud Viala à la présidence du Département. Effectivement, son suppléant Sébastien David, maire de Saint-Affrique, ne souhaiterait pas rejoindre l’Assemblée nationale et, à un an des prochaines législatives, aucune élection partielle ne pourrait être organisée. "Là encore, c’est une curieuse conception de la politique du député Viala qui laisserait donc vacant son poste. Comme tous ses électeurs du Sud-Aveyron, et j’ai voté pour lui, je suis déçu qu’il ne souhaite pas aller au bout de son mandat et qu’on ne soit plus représenté à l’Assemblée…."

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