Espalion : Calmont, la passion d’une vie pour Thierry Plume

Cette belle aventure est née du hasard de plusieurs rencontres. Les vestiges du château de Calmont-d’Olt dominent depuis plus de mille ans Espalion et la Vallée du Lot. À la fin du XXe siècle les vénérables ruines ont presque disparu sous la végétation. Elles ont défié les assauts des guerres et du temps, mais sont en piteux état. Personne n’a alors en mémoire les hautes murailles médiévales qui ceinturaient le vieux château fort. Pourtant ce sont elles qui, en s’effondrant, ont protégé sous une importante masse de remblais les trois enceintes de Calmont-d’Olt et leurs trésors archéologiques.

Dans les années 80, au pied du site, dans le village de Bouquiès, vit un amateur de vieilles pierres et d’histoire. Passionné, il parcourt, étudie les restes de fortifications et s’enthousiasme pour elles. Une idée émerge, sauver de l’oubli ce monument et pour financer son sauvetage, l’ouvrir à la visite. Cela nécessite l’achat du site, la création d’un chemin d’accès, du débroussaillage et le dégagement des superstructures apparentes pour en permettre l’interprétation. Car pour assurer la réussite de l’entreprise, il faut, au-delà de son charme romantique, accroître l’attractivité du lieu. L’idée que les châteaux forts sont la parfaite illustration de la défense n’est pas nouvelle, mais quels étaient les moyens de mener un siège médiéval ? Il est décidé que ce serait avec ce thème que Calmont d’Olt séduirait les visiteurs. L’achat se concrétise en 1987.

Le début d’une belle aventure

Un historien poliorcétiste, Jacques Miquel, est alors contacté. On lui confie la rédaction de textes nécessaires à la création d’un circuit d’interprétation architecturale et historique. Simultanément, des engins de jets médiévaux grandeur nature ainsi qu’une bastille de siège armée de canons sont réalisés. Dès le début de l’aventure un groupe de proches vient en aide aux premiers dégagements archéologiques menés avec le Service Régional d’Archéologie, puis participe aux premiers travaux de stabilisation. Ce sera le début d’une aventure qui, avec l’aide de nombreux bénévoles et l’appui des élus, va sauver la forteresse oubliée. Thierry Plume, 35 ans plus tard, peut afficher sa satisfaction. De ce pari un peu fou et de la rencontre avec André Chatelain (président fondateur de l’Union REMPART) est née il y a 22 ans une association qui gère aujourd’hui avec vitalité ce site emblématique du Haut-Rouergue. Forte de près de 200 membres, elle propose aux visiteurs des animations de qualité, des expositions, des jeux, une interprétation du Monument Historique Classé et organise des chantiers de stabilisation et de taille de pierre ouverts aux bénévoles.

Toujours de nouveaux projets

Ce mardi matin avait lieu sur le site une importante rencontre entre l’Association de sauvegarde du château de Calmont d’Olt et la Direction Régionale des Affaires Culturelle en charge des travaux et de l’archéologie sur les Monuments Historiques. Tous ont exprimé leur satisfaction au regard du travail accompli et surtout autorisé de nombreux nouveaux projets.

Covid et Culture ne font pas bon ménage et si l’association a pu accueillir, dans le cadre de ses activités pédagogiques, 2 500 scolaires en 2019, la pandémie en a réduit le nombre à 28 en 2020 et les perspectives ne sont pas autres pour 2021. Cependant l’association garde l’espoir d’une belle saison estivale et souhaite que cet été, tout comme l’an dernier, les visiteurs soient au rendez-vous pour découvrir le territoire.