Cinéode de Millau : "On renvoie la balle à certains distributeurs"

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  • Olivier Défossé : "On fait l’effort d’ouvrir au maximum nos salles."
    Olivier Défossé : "On fait l’effort d’ouvrir au maximum nos salles." Midi Libre - EVA TISSOT
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KOSCIELNIAK Annick

Mercredi 19, le Cinéode rouvre ses salles. Olivier Défossé, gérant de 31 cinémas répartis en France, dans des villes petites et moyennes, assure depuis dix ans son exploitation.

Comment s’organise la réouverture du cinéma ?

Jusqu’au 9 juin, on ouvre à hauteur de 35 % de la capacité de nos quatre salles, qui font, un peu moins de 500 places. Ensuite 65 % et le 30 juin, 100 %.

On ne pourra pas programmer de séances le soir, à cause du couvre-feu, car le ticket n’autorise pas le dépassement de l’horaire, comme on l’avait escompté. On va donc faire trois séances tous les jours, a priori à 14 heures, 16 heures et 18 heures.

Comment décider de la programmation parmi la pléthore de films restée en rade d’écran noir ?

On a repris une partie des films qu’on avait pu jouer huit jours seulement, voire une journée, avant le second confinement. On a essayé de reprendre ces films qu’on n’a pas pu exploiter pleinement et aussi, pour faire plaisir aux distributeurs.

Ils avaient joué le jeu en sortant des longs-métrages sans aucune visibilité. Il n’y avait pas grand-chose et on était content de les avoir. Notamment, le Dîner de cons, une grosse production française. Ils savaient très bien qu’il y avait un risque. On essaie de leur rendre la pareille.

Concernant les nouveautés, qu’est ce qui a guidé votre choix ?

À Millau, chaque salle a sa propre clientèle j’ai envie de dire. Ici, il s’agit davantage d’art et essai et films français donc on a pioché dedans.

Après, on s’efforce de faire une programmation assez diversifiée pour toucher tout type de clientèle. On prend un film ou deux, familial, ou dessin animé.

On a Tom et Jerry et on reprend Poly. On avait une petite lacune au niveau des adolescents car il n’y a pas grand-chose. Du coup, on a repris un manga qui a cartonné, aux États-Unis et en Chine, Demon slayer. Et on appuie un peu plus, à Millau, sur les films français et d’auteurs.

Au premier déconfinement, les gens ont boudé les salles, pensez-vous qu’ils seront au rendez-vous, cette fois ?

Ça avait été une catastrophe, Même si mai et juin sont traditionnellement une période creuse, on a perdu pratiquement 80 % des entrées. Après, il y avait une offre cinéma moindre. Là, on a davantage de films. Peut-être que les gens avaient peur aussi. En tout cas, on fait l’effort d’ouvrir au maximum les salles. Cela fait partie de notre job.

Y aura-t-il des prix spéciaux, et des bonbons pour les encourager à venir ?

On l’avait fait lors de la première réouverture mais on s’est rendu compte que ce n’était pas forcément ce qui motivait les gens ; On va rester sur nos tarifs habituels, sachant qu’on n’a pas ceux des multiplexes.

On ne peut pas faire plus car, normalement, on fait nos chiffres, le soir. Quant aux bonbons, on attend la circulaire de l’État. On aurait peut-être le droit d’en vendre.

Votre délégation de service public s’arrête le 30 juin, pourquoi ?

Ce n’est pas ma volonté en tout cas. Peut-être que la municipalité a estimé que je n’avais pas fait le job. On avait remonté le cinéma il y a dix ans. Il faisait 60 000 entrées, on était passé à 90 000. On était classé label art et essai.

C’est GPCI (groupement de programmation des cinémas indépendants) qui reprend, une société appartenant à une holding et qui se lance dans l’exploitation depuis deux ans.

Cinq sorties nationales sur les écrans

Envole moi, de Christophe Barratier et Mathieu Delaporte, avec Victor Belmondo, Yoann Eloundou, Gérard Lanvin. Falling, de et avec Viggo Mortensen, Lance Henriksen, Terry Chen, sélection officielle du festival de Cannes 2020. Tom et Jerry, de Timothy Kevin Story qui mêle animation traditionnelle et prises de vues réelles. Mandibules, une comédie de Quentin Dupieux, avec David Marsais, Grégoire Ludig, Adèle Exarchopoulos. Demon slayer, le train de l’infini de Haruo Sotozaki.
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