Villefranche-de-Rouergue. L'Aveyron de... Philippe Pisani : "Et au milieu coule une rivière"

  • Philippe Pisani a racheté la société  qui l’avait embauché en 1993.	AD
    Philippe Pisani a racheté la société qui l’avait embauché en 1993. AD
Publié le , mis à jour
Aurélien Delbouis

Editeur de services de messageries, de tchat et de plateforme sociale, le directeur de la société 123 Multimédia , Philippe Pisani, est aussi un fervent défenseur du département qu’il aime a retrouver le plus souvent possible. Depuis Toulouse, le Villefranchois évoque avec nous ses souvenirs, ses spots de prédilection, et sa vision de l’Aveyron de demain, entre modernisme et authenticité.

Un lieu emblématique

Mon village natal, Villefranche-de-Rouergue, la Perle du Rouergue. Tous ces lieux qui ont finalement jalonné ma vie : les écoles, le collège, le lycée, les terrains de foot et de tennis, les routes des boîtes de nuit, les cachettes des premiers flirts, la rivière Aveyron et ses mémorables parties de pêche avec mes amis, ma maison natale, mon quartier où j’ai passé toute ma jeunesse.

L’endroit idéal où se ressourcer

Le Calvaire qui surplombe Villefranche, la cité, les collines, et "au milieu coule la rivière". Cette vue panoramique donne toute la dimension moyenâgeuse au milieu de la modernité.

Un rituel immuable

Passer voir les personnes que j’aime et qui sont restées à Villefranche. Ma sœur, ma nièce et mes amis que je veux retrouver rapidement sans masque. Rendre visite à mes parents au cimetière fait aussi partie du rituel pour ne pas oublier.

Un souvenir particulier

J’en ai tellement ; surtout liés à mes rencontres perso-professionnelles. Il y a aussi des surprises. Croiser par exemple Benjamin Delassagne dans une grande salle de réunion chez M6 le lundi alors que nous avons fait la fête ensemble dans un mariage le week-end précédent. Signer un bon de commande pour une liaison satellite, envoyé par Emmanuel Raspaud, fils du meilleur prof de français que j’ai eu au Lycée Polyvalent du Tricot ; assister à un tour de table dans un salon professionnel et découvrir qu’il est animé par l’excellent Nicolas Rossignol, que j’ai aussi le plaisir d’aider professionnellement dans son association "Tout le monde contre le cancer".

Nous sommes tous issus d’un même lieu et nous assumons tous nos origines (même s’ils ont un peu ou beaucoup perdu leur accent). Je pense aussi à la journaliste villefranchoise, Marie-Sophie Lacarrau, qui porte haut les couleurs de notre ville.

Une conviction

Lorsque l’on naît Aveyronnais, on le reste. Ce n’est pas une religion, c’est un mode de vie qui n’est pas seulement de faire attention à son porte-monnaie (rires), mais de faire attention à tout : être attentif aux autres, avec une ligne de vie cohérente et respectueuse… Et surtout pragmatique.

Une personnalité marquante

Pour moi, il y en a plusieurs mais la plus marquante reste Christophe Palous, qui fait rayonner comme personne notre département. Plus qu’un représentant de la CCI Aveyron, c’est un ambassadeur pour notre département, le co-créateur du groupe "AveyronWorldWide", un réseau d’expatriés où l’on retrouve Yseulys Costes (Numberly) qui a su se faire une place auprès des plus grands de la Silicon Valley (Mark Zuckerberg, Steve Jobs…) sans jamais oublier de revenir se ressourcer à Comps dès qu’elle le peut.

Une spécialité gastronomique

L’aligot-saucisse, sans hésitation.

Une journée idéale en Aveyron

Prendre le temps, m’arrêter, échanger avec ceux qui ont partagé avec moi des tranches de vie à Villefranche-de-Rouergue. En premier lieu avec ma famille bien sûr, mais aussi mes amis. Voir s’ils vieillissent mieux que moi (rires).

Reprendre contact avec certains, comme récemment Gilles Phalip – sa jardinerie est une belle réussite – que je n’avais pas revu depuis le collège… Il y a 35 ans.

Un souhait

Je pense sincèrement que je ne pourrais pas revenir vivre en permanence à Villefranche. Tout a beaucoup trop changé depuis mon enfance et pas forcément en bien. Je constate qu’il y a toujours des tensions entre centre-ville et zone commerciale… mais nous devrions nous réjouir que des entrepreneurs locaux investissent encore dans leur ville. Ils pourraient créer de la valeur ailleurs mais on les accuse de détruire le centre-ville, c’est vraiment dommage. Le nouveau maire, qui semble dynamique, a du pain sur la planche pour revitaliser le centre-ville et remettre tout le monde d’accord.

Un projet

Personnellement, j’étudie la possibilité de revenir sur un projet professionnel et de réinvestir en Aveyron. Je ne suis pas le seul, nous sommes quelques-uns à y réfléchir. J’ai déjà eu un projet professionnel avec l’Aveyron quand je fournissais le service minitel (3615 AVEYRON) et le serveur vocal de la météo du département 24h/24 dont le panneau était visible à chaque entrée dans le département, c’était il y a fort longtemps. Plus récemment, j’ai proposé de collaborer avec l’ancienne municipalité et l’association des commerçants pour revitaliser le centre-ville mais ils n’ont pas donné suite… Mais je n’ai pas dit mon dernier mot, les Aveyronnais sont pugnaces !

Un rêve

Je me souviens de ce patron de la plus grande société de l’Aveyron qui, au sujet du développement à l’export du département avait répondu, non sans humour : "Vous savez, nous sommes à l’International depuis que nous sommes sortis de l’Aveyron."

À ce titre, je suis confiant pour le département. Les Aveyronnais ont su s’adapter partout où ils se sont implantés, et dans l’autre sens, il faudra bien que les citadins s’adaptent à ce beau département qui doit rester à jamais le département des vraies valeurs… Le dilemme entre modernisme et authenticité est de mon point de vue aujourd’hui dépassé.

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