Capdenac : deux sœurs "chèvrement" passionnées

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  • Hélène et Pauline Regourdont eu le coup de cœurpour cette ferme et les chèvres.
    Hélène et Pauline Regourdont eu le coup de cœurpour cette ferme et les chèvres. Repro CP
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    Deux sœurs "chèvrement" passionnées Repro CP
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Centre Presse

Hélène et Pauline Regourd ont changé de vie pour devenir agricultrices.

Hélène et Pauline Regourd ont passé leur jeunesse sur le Causse Comtal. Hélène a ponctué ses études en devenant ingénieur agronome. Elle a entamé ensuite un périple professionnel international. Peu encline à travailler sous la vigilante autorité d’un employeur, avec des horaires contraints, elle rêvait d’une conversion professionnelle pour devenir paysanne.

Concomitamment, sa sœur cadette, Pauline, passionnée et professionnelle en œnologie, souhaitait laisser, elle également, sa passion en marge et s’associer à cette vocation agricole pour donner une nouvelle orientation à sa vie professionnelle et personnelle. Conjointement, elles se sont mises en recherche d’une petite ferme susceptible de devenir un havre écologique essentiellement voué à une production de produits laitiers de chèvre labellisée biologique.

C’est à proximité de Capdenac et de Figeac qu’elles ont dégoté, en 2018, le paradis rêvé de Balajou dont l’agriculteur propriétaire exploitant était en recherche de repreneurs. Ce coup de cœur instantané induisait un investissement financier audacieux, des horaires de travail démesurés, des revenus annoncés dérisoires, l’obligation impérieuse de construire une chèvrerie et une laiterie aux normes réglementaires et d’acquérir le cheptel…

Activement soutenues par leur maman, les jeunes agricultrices converties ont retroussé les manches pour adapter un hangar vétuste en chèvrerie, salle de traite et fromagerie. Le résultat atteste du pragmatisme et de l’adresse de ces novices et de leur capacité à intégrer harmonieusement le bâtiment par un bardage à bois de belle facture. Il a aussi fallu clôturer le petit domaine pour se parer des mésaventures du légendaire Monsieur Seguin… Les jeunes agricultrices ont également diversifié les productions avec la culture du safran et la récolte de noix…

L’horizon un peu plus dégagé

Hélène et Pauline démontrent, par ailleurs, un attachement à leur cheptel des soixante-dix chèvres de race alpine en les nourrissant et en les soignant exclusivement avec des produits naturels, foin et céréales biologiques, huile de foie de morue. Une surveillance méticuleuse et des traitements naturels permettent de réduire au maximum le recours à des médications lourdes. Elles ont décidé de ne plus vivre le traumatisme des chevreaux en partance pour l’abattoir en limitant la reproduction pour le renouvellement du troupeau. Les chèvres peuvent majoritairement assurer une lactation sans fécondement.

À Balajou, les vieilles chèvres ne sont pas sacrifiées mais sont assurées de mourir sur le site où elles ont vécu une vie privilégiée. Une chèvre blessée a droit à un chariot à roulettes pour lui permettre d’aller s’oxygéner et de brouter l’herbe fraîche… Chacune porte un nom et a droit à son quota d’attentions et de caresses quotidiennes.

Pauline est devenue une experte en fabrication de fromages frais ou affinés, yaourts et petits cabécous assortis de divers ingrédients locaux généralement produits in situ (framboises, safran). Sa créativité est sans limite et ses capacités innées et professionnelles en saveur constituent un atout indéniable.

La période actuelle s’avère néanmoins difficile car la clientèle ouverte dans les écoles, collèges, restaurants a réduit ou annulé ses achats en raison des fermetures induites par les règles sanitaires découlant de la pandémie. Il a donc fallu réagir et élargir une clientèle de particuliers par démarchages téléphoniques ou via le net, accéder à des marchés dans les bourgs voisins. Il est devenu difficile et aléatoire d’écouler toute la production et, en conséquence, d’assumer les charges financières.

Le personnel soignant d’hôpitaux a bénéficié des reliquats de cette production de haute qualité gustative pour éviter de détruire les produits invendus et pour rendre hommage aux personnels mobilisés pour soigner les victimes de la Covid-19. Le bon principe de solidarité ajoute donc aux préceptes écologiques et environnementaux institutionnalisés à la ferme des cabrioles de Balajou.

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