Cinthia Born et Elodie Madebos tirent le fil de la laine lotoise pour Le mouton givré

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  • Installées à Cambes, dans la pépinière d’entreprises du Grand Figeac,  la Villefranchoise Cinthia Born (photo) et Elodie Madebos, son associée chez Chevron & Co, proposent, pour l’instant, deux modèles de leurs sacs isothermes  Le mouton givré : le Berthe (26 litres) et le Marguerite (6 litres).	Rui Dos Santos
    Installées à Cambes, dans la pépinière d’entreprises du Grand Figeac, la Villefranchoise Cinthia Born (photo) et Elodie Madebos, son associée chez Chevron & Co, proposent, pour l’instant, deux modèles de leurs sacs isothermes Le mouton givré : le Berthe (26 litres) et le Marguerite (6 litres). Rui Dos Santos Centre Presse - Rui Dos Santos
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Rui Dos Santos

La Villefranchoise et la Landaise, associées au sein de Chanvre & Co, société basée à Cambes, près de Figeac, ont le vent en poupe avec leurs sacs isothermes 100% naturels, écologiques, responsables et durables. Elles en sortent 300 par mois et elles veulent continuer leur croissance.

Le mouton givré. Un ovin un peu fou ? Une douceur au vin glacée ? Une glace pour rafraîchir les soirées d’été ? Une touffe de poussière rebelle ? Non, en fait, rien de tout ça ! Le mouton givré est une marque, ou plutôt le nom commercial du premier sac isotherme 100% naturel, avec un concept qui allie du chanvre (importé, pour l’instant, de Roumanie) pour les sangles, du lin (qui vient du nord de la France) pour la toile et de la laine (du Lot et du Lot-et-Garonne) pour l’isolation. Ce produit écologique, durable et responsable est le bébé de Chanvre & Co, une société portée par deux associées : la Villefranchoise Cinthia Born et la Landaise Elodie Madebos.

En attendant de s’installer dans leur atelier de 300 m², qui devrait sortir de terre à Grèzes (Lot), fin 2022, sur un terrain d’un hectare, elles sont locataires, depuis début 2020, de Calfatech, la pépinière d’entreprises du Grand Figeac, située au cœur de Quercypôle, à Cambes. Elles disposent ainsi de 100 m², scindés en plusieurs lots ("Des locaux adéquats avec connexion, l’énergie de différentes sociétés, des loyers accessibles"), et elles pousseront les murs en septembre avec 40 m² supplémentaires pour aménager, en effet, un deuxième atelier de production. "Nous voulons augmenter la cadence car nous sommes victimes de notre succès", note Cinthia Born. Et les effectifs vont épouser cette courbe, passant de quatre à sept, avec l’embauche de trois personnes pour produire plus.

Mais, cette réussite n’est pas montée à la tête des deux amies chefs d’orchestre, qui continuent de passer par les portes. "Il n’est pas question de mettre la barre trop haut, confirment-elles en chœur. Bien sûr que nous sommes ambitieuses, mais nous ne voulons pas brûler les étapes".

Une formation de couturière

Alors qu’Elodie Madebos est originaire de Mont-de-Marsan, avec des attaches familiales dans le Lot, Cinthia Born est née à Villefranche-de-Rouergue, dans une famille, les Maravelle, bien connue dans la bastide. Jacky, son grand-père, Patrick, son père, et Gilles, son oncle, ont ainsi longtemps été photographes dans la rue Marcellin-Fabre. Le papy a même été un des dirigeants majeurs de la grande époque du Basket-ball villefranchois au début des années 1980.

Cinthia n’a pas connu cette période, ayant vu le jour le 26 décembre 1986, mais elle en a entendu beaucoup parler. Se partageant, jeune, entre Villefranche et Decazeville, alors qu’elle imaginait s’orienter vers des études de sage-femme quand elle était au collège, elle a opté pour un BEP couture au lycée polyvalent de Decazeville, avant de poursuivre par un bac pro de couturière (spécialité habillage) au lycée Antoine Lomet à Agen : "J’étais très attirée par l’univers du spectacle, le théâtre en particulier, pour les costumes, les paillettes."

Finalement, elle a rencontré son futur époux, agriculteur à Reyrevignes, entre Figeac et Livernon. "Une ferme, c’était difficile à déplacer !, s’amuse-t-elle. Du coup, je suis restée là." Tout en aidant son mari dans l’élevage bovins viande, la maman de deux enfants est devenue salariée dans diverses boutiques figeacoises, notamment de vêtements. Mais, elle a toutefois conservé son statut d’entrepreneur en couture. C’est dans ce cadre-là qu’elle a croisé le chemin des éleveurs de brebis lotois, regroupés au sein de la structure La Caussenarde.

Trois cents pièces produites par mois

Voulant valoriser leur laine en local, ils lui ont commandé des gilets, des capes... Curieuse, elle a poussé ses investigations sur le sujet et s’est rendue compte que "80% de la laine part à l’étranger". Du coup, elle a réfléchi à "un produit original". Lâchant alors le (premier) CDI qu’elle venait de décrocher à Figeac, la Villefranchoise a fait le choix de créer un sac isotherme car la laine est un très bon isolant. Le mouton givré est ainsi né fin 2017- début 2018 dans un atelier qu’elle a installé chez elle et elle a été accompagnée durant six mois par Les premières Occitanie, un incubateur situé à Toulouse.

Après avoir remporté le premier prix de La start-up est dans le pré à Laguiole, elle s’est dit : "Arrête de cogiter et fonce !" Elle a fait la connaissance d’Elodie Madebos en janvier 2019 et, sept mois plus tard, elles ont immatriculé leur société Chanvre & Co. "Nous sommes très complémentaires", se réjouit-elle. Elles produisent aujourd’hui 300 pièces par mois, avec deux modèles : 6 litres pour le lunch-bag Madeleine (prénom de sa grand-mère maternelle, qui était couturière) et 26 litres pour le caba Berthe, développé avec le glacier Berthillon, créé par l’Aveyronnais Raymond Berthillon.

Grâce au Mouton givré, Cinthia Born et Elodie Madebos sont, très régulièrement, sous les feux des projecteurs. Elles viennent ainsi de remporter, par exemple, le prix "Innover à la campagne" remis par la Fédération des parcs naturels régionaux de France. Champagne ! Il est peut-être déjà au frais... Dans un sac Marguerite ou plutôt dans un format Berthe ?

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