Rodez. En Aveyron, l’ADMR espère un meilleur statut pour ses auxiliaires de vie

La fédération départementale de l’ADMR organisait, à Rignac, son assemblée générale. L’occasion pour la présidente Nicole Cristofari de rappeler quelques chiffres sur ce réseau qui accompagne chaque année plus de 10 900 clients.

En 2020, 1 068 470 heures de prestations à domicile ont été assurées par les équipes de l’ADMR, pour un peu plus de 4,8 millions de kilomètres parcourus. En Aveyron, ce réseau représente 50 associations locales implantées sur l’ensemble du département. "Chaque jour, 612 bénévoles et 1 340 salariés travaillent pour nos clients", souligne, non sans fierté, Nicole Cristofari. "Depuis le début de la crise sanitaire, nous maintenons notre niveau de prestation même si cela n’a pas toujours été simple, avec les changements incessants de réglementation, le manque de matériel de protection, notamment durant les premières semaines de l’épidémie", complète la présidente de l’ADMR.

Toutefois, malgré la crise sanitaire qui a entravé les missions de l’ADMR, les projets n’ont cessé d’exister : aide aux aidants, refonte du réseau, formation des salariés, etc. Par ailleurs, une étape importante, après quatre longues années de négociation, vient d’être franchie dans la reconnaissance du travail des auxiliaires de vie. "Les partenaires sociaux de la branche se sont mis d’accord sur un avenant 43 qui porte révision des classifications et du système de rémunération des salariés de la branche", explique Nicole Cristofari. Les salariés de ce secteur vont ainsi bénéficier d’augmentation de l’ordre de 200 € par mois, alors " que le salaire moyen des intervenants à domicile de la branche est aujourd’hui de 960 € net par mois ".

Problème de recrutement

" Nous espérons que cette mesure nous permettra de recruter davantage de personnes, car nous sommes toujours face à une pénurie de personnel, déplore la présidente de l’ADMR. C’est d’autant plus important que plus de 60 % de nos salariés ont plus de 50 ans. Nous devons assurer le renouvellement de nos salariés. " Cet avenant prendra effet au 1er octobre.

Pour financer cette réforme, "l’état prendra en charge, la première année seulement, 60 % de ce coût, 40 % sera réservé au Département. Ensuite, le coût sera divisé à parts égales entre état et Département. En Aveyron, quel que soit le prochain président, les responsables politiques se sont montrés très sensibles sur cette question et ils nous ont assurés de leur soutien", se félicite Nicole Cristofari.

Cette réforme devrait également permettre au personnel "d’enfin faire valoir ses diplômes, ses formations. Il ne s’agit pas uniquement de rémunération mais d’une véritable valorisation du métier et, on l’espère que des carrières vont pouvoir se faire dans notre filière".

 

En janvier, Nicole Cristofari, présidente de l’ADMR, ancienne médecin généraliste, faisait partie de la promotion des nouveaux officiers de la Légion d’honneur. Il restait encore à savoir quand et par qui elle lui serait remise. Selon nos informations, c’est Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’Autonomie qui viendra la lui remettre, en Aveyron, jeudi 22 juillet. Les deux femmes auront l’occasion d’échanger sur le projet de loi grand âge, l’un des derniers gros projets de la mandature, qui vise à réformer l’aide aux personnes âgées et à promouvoir le maintien à domicile, tout en apportant des réponses aux acteurs de la prise en charge, comme l’ADMR, qui dénoncent régulièrement un manque de moyens.