Mathilde Alriquet, une "petite luciole" qui aime briller sur toutes les scènes

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  • Alors qu’elle a quitté l’Aveyron en 2016, avec son mari et ses deux enfants, abandonnant travail et maison pour s’installer à Lyon et participer à la naissance  de CréACT’itude, une compagnie de théâtre, Mathilde Alriquet aime bien revenir se mettre au vert chez ses parents dans la maison du Monastère.	Rui Dos Santos
    Alors qu’elle a quitté l’Aveyron en 2016, avec son mari et ses deux enfants, abandonnant travail et maison pour s’installer à Lyon et participer à la naissance de CréACT’itude, une compagnie de théâtre, Mathilde Alriquet aime bien revenir se mettre au vert chez ses parents dans la maison du Monastère. Rui Dos Santos
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Rui Dos Santos

Elle a découvert le théâtre à l’âge de 10 ans au sein de la troupe de Régine Robert, dans un garage du quartier de Saint-éloi à Rodez. Et si elle est devenue assistante sociale au conseil départemental, la flamme a toujours brûlé en elle. Tant et si bien qu’elle a fini par en faire son métier, après avoir fait ses classes à l’école Joëlle Sévilla, participant, en 2016 à Lyon, à la naissance de CréACT’itude, compagnie où elle montre qu’elle a plusieurs cordes à son art.

Un garage au cœur du quartier de Saint-éloi, à Rodez. C’est là, au début des années 90, que Mathilde Alriquet a effectué ses premiers pas artistiques au sein du café-théâtre dirigé par Régine Robert. Elle avait alors 10 ans et c’est là, dans cette troupe de la Luciole qu’elle a fait ses classes et la connaissance d’un certain Fabien Austruy, devenu, notamment, comédien et metteur en scène, fondateur de Stichomythie & Compagnies, dont il est toujours à la tête.

Ils affichent aujourd’hui un profil identique mais, en revanche, ils n’ont pas emprunté la même trajectoire… Si elle est née à Sète, en avril 1982, pendant le service militaire de son père, elle a grandi en Aveyron. Elle se dit d’ailleurs "100 % aveyronnaise" : "Pas par la terre certes mais par le sang !". Si les origines de sa maman sont sud-aveyronnaises, l’ancrage du papa est du côté de Saint-Austremoine, commune de Salles-la-Source.

Mathilde Alriquet a été scolarisée à Naucelle puis à Rodez, a étudié à Toulouse, a vécu à Saint-Affrique et à Millau, où elle a travaillé comme assistante sociale pour le conseil départemental. Mais, pendant toutes ces années, elle a continué à brûler les planches avec ferveur : option théâtre quand elle était étudiante à Purpan, pratique amateur à La Doline, compagnie basée dans la cité du gant, et liens forts avec la Millavoise Sarah Carlini de la compagnie oRageuse.

"Une sacrée carte de visite"

Tout en étant toujours salariée du Département, elle a voulu se perfectionner dans sa passion. Elle a choisi l’Acting Studio à Lyon, l’école dirigée par Joëlle Sévilla. Laquelle n’est autre que la mère d’Alexandre Astier, créateur, réalisateur et interprète principal de la série télévisée "Kaamelott", dont une suite au cinéma, intitulée "Kaamelott : premier volet", est sortie le 21 juillet. Après deux journées de stage, l’assistant de la maîtresse des lieux lui a proposé une formation professionnelle. Elle n’a pas oublié : "J’ai dit "Non"… ça me faisait peur !".

Rentrée au pays, elle a changé le fusil d’épaule : "J’ai quitté mon travail, mon mari a vendu son entreprise". Toute la famille a ainsi pris la direction de Lyon et, la trentaine passée, l’ancienne assistante sociale est retournée sur les bancs de l’école pour deux ans. Elle avait encore soif d’apprendre : "Je voulais me former aux métiers de la scène, au jeu face caméra, à l’audiovisuel, aux diverses techniques de la mise en scène.

En sortant de l’école, c’était la garantie d’avoir une carte de visite". Elle a alors pris part, en 2016, à la naissance, à Lyon, de CréACT’itude. "ça me tenait à cœur !, souligne-t-elle, cinq ans plus tard. Ma grand-mère maternelle de Camarès m’a dit que des aïeux avaient un cirque. Le sens du spectacle est partagé dans la famille".

Mère d’une fille âgée de 14 ans et d’un garçon de 10 ans, elle endosse plusieurs tenues au sein de la compagnie. "Comédienne, c’est certes ce que je préfère mais je fais également le reste, par la force des choses, glisse-t-elle. C’est le passage obligé. Mais, je prends plaisir à faire passer des messages forts sur un ton humoristique, léger".

Mathilde Alriquet soufflera donc les bougies des quatre décennies en avril 2022. Comment va se traduire chez elle la crise de la quarantaine ? La question l’amuse. "J’ai un nouveau projet, dévoile-t-elle. Il y a deux pièces en cours et mon objectif est d’en terminer une avant la fin de l’année. C’est important l’écriture, au service du jeu !". Elle glisse alors une confidence : "Pour mes 40 ans, le cadeau d’anniversaire qui me ferait le plus plaisir serait un rôle au cinéma, ou bien à la télé". Le message est passé...

En attendant, elle se réjouit des... 40 dates qui l’attendent, à partir de septembre, pour "Le loup en slip". La tournée de son spectacle la mènera dans des médiathèques du nord de la France mais aussi en Aveyron, au moment de Noël. Mathilde Alriquet n’a jamais coupé le cordon avec l’Aveyron... Et pas uniquement pour la rime ! "C’est là où est ma famille, où vivent mes amis, confirme-t-elle. Comme il y en a autour de Rodez et aussi dans le Sud-Aveyron, on se retrouve l’été entre les deux, sur les bords du lac de Pareloup".

"Je m’installerai en Aveyron !"

Mais, l’Aveyron, ce n’est pas que ça pour elle. "J’ai été obligée de quitter le département pour acquérir une technique de jeu, d’acteurs, insiste-t-elle volontiers. Je n’ai pas été voir si l’herbe était plus verte ailleurs. En fait, il n’y avait tout simplement pas cette herbe-là ici !". Elle enchaîne sur le sujet, sur le même ton : "J’ai choisi l’école de Joëlle Sévilla à Lyon car c’est un enseignement à la manière anglo-saxonne. Je ne dis pas que c’est mieux qu’ici mais c’est complémentaire et, surtout, cela me correspond".

Elle développe : "J’avais rencontré des acteurs qui étaient passés par cette formation et j’ai tout de suite senti que ça me parlait. Je n’ai pas hésité et je ne regrette rien". Intarissable sur son métier, l’artiste aveyronnaise conclut : "J’ai appris, j’ai reçu et j’ai très envie maintenant de transmettre. J’enseigne dans un lycée à Lyon mais j’installerai ma compagnie un jour en Aveyron. Je ne sais pas quand mais je reviendrai !..".

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