Football - Rodez : destin enfin clément pour Depres ?

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  • Comme Buadès et Malanda, Clément Depres, ancien Nîmois lui aussi  et buteur à Valenciennes, est suivi "de près" par Bernard Blaquart.
    Comme Buadès et Malanda, Clément Depres, ancien Nîmois lui aussi et buteur à Valenciennes, est suivi "de près" par Bernard Blaquart. JLB
Publié le , mis à jour
Vincent Nael

Revenu de blessure après deux ans et demi d’absence, l’attaquant ruthénois Clément Depres, qui n’avait plus marqué depuis janvier 2019, a retrouvé le chemin des filets samedi, à Valenciennes (1-4).

Rejouer à ce niveau, c’était déjà beau. Mais revenir et marquer, c’est extraordinaire. " Bernard Blaquart ne parle "que" du premier but de Clément Depres sous le maillot ruthénois, le troisième des quatre marqués par le Raf à Valenciennes (1-4) samedi. Mais pour l’attaquant de 26 ans, c’est bien plus que ça et l’ancien entraîneur de Nîmes est bien placé pour le savoir.

C’est lui qui était sur le banc gardois lors de la dernière réalisation de son protégé en championnat. À savoir le 23 janvier 2019, lors de la réception d’Angers (3-1) au stade des Costières, pour un match de… Ligue 1, compétition dans laquelle il l’avait lancé le 11 août 2018. "On ne peut qu’être heureux pour Clément, je l’ai félicité, sourit celui qui est revenu à Lunel (Hérault) pour coacher les… U7, après y avoir fini sa carrière de joueur (1984-87) et entamé celle de technicien (1984-91 puis 1998-2004). C’est mérité car il a fait tant d’efforts avec tous ces moments difficiles vécus pendant deux ans et demi…"

Puisqu’après son doublé face aux Angevins, il était sorti sur blessure à la 65e minute, victime d’une rupture d’un ligament croisé antérieur du genou gauche. Fin 2019, début 2020… les mois passent et Clément Depres n’a toujours pas fait son retour. La cause : des "douleurs persistantes", annonce en juin 2020 le natif de Nîmes, qui décide alors de subir à nouveau une opération pour ne plus souffrir. Mais derrière, il doit attendre, encore. Près d’un an avant de refouler, le 23 mai 2021 contre Rennes (0-2), la pelouse de l’enceinte nîmoise, devant se contenter d’une entrée de treize minutes pour sa dernière sous le maillot de son club formateur. Sans Bernard Blaquart sur le banc, puisque ce dernier avait déjà quitté le club en fin de saison précédente. "Quand cet été, il m’a dit que Rodez s’intéressait à lui, je lui ai répondu : "Put***, c’est beau !", confie le technicien de 64 ans. Parce que j’étais sceptique sur ses chances de rejouer un jour à haut niveau. Il le sait, je lui ai dit." Car celui qui a été son entraîneur en équipe réserve (2013-2015) puis en pros (2015-2020) chez les Crocos a vécu la même blessure au même âge… pour une suite moins heureuse. "Je sais ce que ça coûte… Mais quand lui a décidé de revenir, on n’a pu que le soutenir à Nîmes. Pour réussir un tel retour après deux ans et demi d’absence, il faut être sacrément costaud mentalement. " Une qualité qui a toujours été la grande force de Clément Depres : "En réserve, c’était un garçon qui me plaisait bien, mais les blessures ralentissaient déjà sa progression. Une fois dans le groupe pro, il a fait son trou petit à petit alors qu’il avait toujours des pépins. Même en concurrence avec quatre avants-centres comme Rachid Alioui, Umut Bozok, Baptiste Guillaume et Renaud Ripart, il avait réussi à gagner du temps de jeu !"

"Sans toutes ces blessures, ce serait un bon attaquant de première division aujourd’hui"

Cette saison, le buteur a eu peu d’occasions à se mettre sous la dent, notamment lors des quatre premiers matches, dont trois titularisations. Mais il a su rester patient pour parvenir à débloquer son compteur samedi, ainsi que celui des attaquants ruthénois. "Ça va venir naturellement, se voulait confiant Laurent Peyrelade, l’entraîneur du Raf, la veille de la réception du Havre (0-0). Quand tu fais les choses à l’endroit, à un moment donné, ça s’ouvre pour toi."

Bernard Blaquart conclut : "Il n’y a pas de secret. Clément est intelligent, humble, travailleur... Il fait beaucoup de renforcement musculaire pour son genou gauche, se gère avec attention à l’entraînement... S’il arrive enfin à faire une saison à 30 matches, il marquera dix ou quinze buts. Sans toutes ces blessures, ce serait un bon attaquant de première division aujourd’hui. Mais Rodez a tenté un coup de poker avec lui parce qu’on ne sait pas si son genou va le laisser tranquille."

Alors que Clément Depres s’est dit "disponible" pour répondre à nos questions si le Raf l’y autorisait, le club a refusé qu’il s’exprime.

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