Livinhac-le-Haut. Sur le GR65 : à Figeac, dernière halte sur la Via Podiensis
Commencé en Aveyron par le plateau de l’Aubrac, le GR65 franchit les limites du département entre Livinhac-le-Haut et Figeac après plus de 120 kilomètres où le marcheur a pu traverser de somptueux paysages et des villages remarquables. Avec une arrivée dans une ville de Figeac qui mérite tout autant une longue halte.
Aubrac, Saint-Côme-d’Olt, Espalion, Estaing, Golinhac, Conques et enfin Livinhac-le-Haut. Cette traversée en six étapes de l’Aveyron sur le GR65 offre au randonneur un panorama, non pas exhaustif, mais qui embrasse suffisamment la diversité du département pour qu’elle s’avère remarquable.
Pour beaucoup, il s’agit de l’une des plus belles sections du chemin de Compostelle. Du Puy-en-Velay à Conques, l’itinéraire jacquaire permet de traverser sur 206 km des paysages naturels aussi diversifiés et grandioses que le volcanique Velay, la montagneuse Margeride, l’intense Aubrac et la douce vallée du Lot. On se souvient que parmi ces tronçons, deux sont même classés au patrimoine mondial par l’Unesco : Nasbinals-Saint-Chély d’Aubrac (17 km) et Saint-Côme d’Olt-Estaing (17 km).
L'une des quatre voies du chemin de Saint-Jacques
Cette section fait partie de la Via Podiensis qui est l’une des quatre voies principales du chemin de Saint-Jacques de Compostelle en France, avec la Via Turonensis (voie de Tours), la Via Lemovicensis (voie de Vézelay) et la Via Tolosana (voie d’Arles).
Revenons à notre GR65. Cette dernière portion de la Via Podiensis traverse les frontières, celle du Lot en l’occurrence. Avant que le marcheur n’y parvienne, il devra grimper au-dessus de Livinhac-le-Haut. De là, il pourra contempler la vallée et le village qui repose au bord de la rivière.
Quelques kilomètres après, il retrouve le village de Montredon, dominé par l’église Saint-Michel. L’édifice a conservé ses peintures murales datant de la fin du XIVe siècle. Au chevet, un Christ en majesté, entouré des symboles de saint-Jean et de saint-Mathieu au-dessus de sainte-Namphaise et de saint-Madeleine, est représenté. Tout au long de ce GR65, les édifices religieux ont été nombreux. Certains plus remarquables que d’autres. Mais chacun contribuant à rendre exceptionnelle, tant elle est chargée de cet esprit difficilement qualifiable, la traversée de cette Via Podiensis.
GR65, dès l’été 70
Une fois dépassé Montredon, le marcheur traverse les hameaux, emprunte de petit chemin forestier, longe des routes nationales. Les kilomètres s’enchaînent.
La portion aveyronnaise du GR65 s’étend sur un peu plus d’une centaine de bornes. Alors que les premiers panneaux annoncent l’arrivée de Figeac, les derniers pas n’ont jamais paru aussi longs. Seulement, pour un bon nombre de pèlerins, l’objectif principal reste Saint-Jacques-de-Compostelle. Plus de 1 300 kilomètres restent à parcourir.
Cet été, de nombreux jeunes, des familles, se sont élancés, seuls ou avec des amis, sur cette voie. Le chemin du Puy-en-Velay est le plus ancien chemin aménagé en sentier de Grande Randonnée. Il l’a été dès 1970. Portant le numéro 65, son itinéraire très bien balisé en rouge et blanc, peint sur les troncs d’arbres, le long des clôtures ou sur la pierre, par les bénévoles de la Fédération Française de la randonnée pédestre, permet à chacun de ne pas perdre son chemin… En cette année jacquaire – lorsque la Saint-Jacques tombe un dimanche – et aussi en cette période post-confinement, les envies de plein air ont été fortes chez beaucoup.
L’arrivée à Figeac marque donc la fin de cette étape du GR65. Elle se fait après avoir traversé ces paysages si particuliers du Quercy. Le marcheur aperçoit le clocher de l’abbatiale Saint-Sauveur s’élever au-dessus des toits de la vieille ville. Bâtie au bord du Célé, l’abbaye fut à l’origine de la naissance de la ville, en 838.
Démarche
Une fois le cours d’eau franchi, le pèlerin se retrouve plongé dans l’ancienne ville, son entrelacs de ruelles, ses touristes également venus nombreux cet été. Un détour par la place des Écritures, le musée Champollion, s’impose. Un retour à la réalité sans doute, après des jours passés sur le chemin, parfois seul ou en compagnie restreinte. Cette expérience sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle marquera très certainement celui qui a mis ses pas dans ceux des autres. D’ailleurs, qui n’a pas entendu cette phrase durant son périple : "Le chemin de Saint-Jacques, ce n’est pas que de la marche, c’est aussi une démarche."
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