À Alrance, les canards de pékin de Yunet s’épanouissent au grand air
Cubaine d’origine et installée en France depuis huit ans, aux Fénials, commune d’Alrance, Yunet Couderc s’est lancée dans l’élevage de canards de race pékin.
Une déferlante blanche qui nappe le pré en contrebas de la ferme Palmidgil* aux Fénials, ce n’est pas de l’écume, c’est de la plume ! La plume de 6 500 canards de race pékin qui s’échappent, ivres de liberté dans un tumulte de caquètements assourdissants, dès que Yunet (prononcer Younet) leur ouvre les portes de l’élevage sur les trois hectares d’herbe.
La fermière, c’est Yunet Couderc, 34 ans, une Cubaine pétillante qui vit en France depuis huit ans et parle un français sans faute mais avec le bel accent de son pays d’origine. Elle le garde comme un lien indéfectible entre ses racines où elle a laissé famille, amis et souvenirs de sa jeunesse cubaine, et sa vie de femme aveyronnaise. Maman de trois enfants, Sophie, Brian et Christopher, elle est l’épouse de Frédéric qui, dans la ferme des Fénials toute proche, produit brebis laitières et veaux sous la mère.
Filière sans OGM et sans aucun antibiotique
Si Yunet a eu l’idée de créer cet élevage de canards, c’est d’une part pour améliorer la situation familiale en apportant sa part de travail, ensuite par gourmandise pour le canard et le foie gras bien qu’elle ne gave pas elle-même. Depuis quatre ans, avec Frédéric, elle met tout en œuvre pour la construction du bâtiment agricole et son installation. Un local spacieux où les animaux ne sont pas entassés les uns sur les autres. Aujourd’hui, enfin installée elle reste déterminée à faire toujours mieux.
Les animaux sont soigneusement sélectionnés. Yunet les reçoit âgés de quelques heures seulement et elle les élève jusqu’à 56 jours, date du départ à l’abattage.
Dès réception, tout un laborieux travail s’impose : il faut compter les canetons et les surveiller. Au bout de quelques jours les plus faibles sont isolés à l’infirmerie pour leur permettre de se fortifier, tout traitement par antibiotique étant strictement interdit. "Les exigences sanitaires sont très réglementées", explique-t-elle, pièces à l’appui : fiches d’élevage journalières, gestion quotidienne du lot, mention des produits désinfectants, des pertes éventuelles, dates et poids sur balance électronique… Quant à l’alimentation, elle est composée de granulés à base de soja, de maïs, d’orge et d’un mélange de tourteau, sans OGM, sans aucun antibiotique.
Nuits courtes et journées longues
À Palmidgil, les canards de Pékin ont une belle vie car Yunet les élève dans les meilleures conditions possible, leur bien-être étant sa priorité. Le bon air d’Alrance et la vaste prairie en font partie : la mise en parcours (sortie à l’air libre) se fait dès 15 jours en été et dès 3 semaines en hiver.
Yunet dispose de 4,7 bandes de canetons par an (une bande compte 6 500 canards), ce qui signifie que tous les 2 mois et demi, des groupes partent à l’abattage, et d’autres arrivent après un vide sanitaire obligatoire de 15 jours. Lorsqu’ils atteignent le 56e jour, elle les met en cage délicatement, à la main pour ne pas les blesser. Ce travail de préparation s’effectue durant la nuit et dure de 5 à 6 heures pour environ 3 000 têtes ; l’opération se répétera le lendemain pour le reste de la bande. Ils partiront alors vers La Quercynoise, à Gramat (dans le Lot), ou vers Unicor qui les commercialiseront en canards "prêts à rôtir".
Et comme parallèlement à ce travail de préparation, Yunet et Frédéric soignent également des brebis. Les nuits sont courtes et les journées longues, pour ces courageux éleveurs, car les trois enfants réclament, également, leur part d’affection !
* Pourquoi la ferme s’appelle-t-elle Palmidgil ? Le nom vient de palmipèdes qu’elle élève avec une grande fierté et Dominguez Gil, composition de son nom, un clin d’œil à sa famille de Cuba.
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