Football : À Rodez, les débuts marquants de l’entraîneur Régis Brouard
L’actuel entraîneur de Bastia qui affronte Rodez mardi 21 décembre au stade Paul-Lignon pour le compte de la 19e journée, a vécu sa première expérience sur le banc du Raf, entre 2003 et 2005. Avec en héritage une montée en CFA, des fulgurances offensives et le début du renouveau.
De retour là où tout a commencé. Pour le dernier match de l’année, Régis Brouard, l’entraîneur de Bastia, se déplace à Rodez, ce mardi soir, où il a connu sa première expérience sur un banc. Dans la foulée d’une ultime saison comme joueur avec Cannes, il a changé de casquette à l’été 2003 pour prendre en main le destin d’un Rodez Aveyron football au plus mal. Bien loin du faste du début des années 90, le club sang et or traînait alors sa peine dans les bas-fonds du CFA2 (l’ancien National 3).
Après plusieurs refus, Régis Brouard a fini par répondre positivement à Jean-Louis Gayrard et Thierry Nesson, dirigeants fraîchement arrivés aux commandes. La force de l’affectif, sans doute, pour renouer avec un club qui comptait déjà dans son parcours. Il y a connu une première naissance, celle de sa carrière de joueur. À la sortie du centre de formation d’Auxerre, en 1985, le milieu de terrain a rejoint le Piton où il a passé cinq saisons, dont une en Division 2. Avant de prendre, lors de l’été 1990, la direction de Montpellier, en D1.
« En venant ici où j’ai toujours passé régulièrement mes vacances, où j’ai de nombreux amis, où je connais par cœur la ville et le club, j’ai privilégié l’aspect sentimental », a expliqué l’intéressé dans les colonnes de Midi Libre en juillet 2003, peu après son retour. La face romantique d’un personnage réputé pour son caractère entier. « Des coups de colère, il en a eu. Quand il avait quelque chose à dire, il le disait, cela a toujours fait partie de son tempérament », abonde Marc Geniez, qui a été son partenaire puis son entraîneur des gardiens chez les sang et or.
Record de buts sur une saison
Si l’histoire de l’ancien joueur de Rodez revenu à Paul-Lignon pour commencer sa carrière d’entraîneur avait de quoi être séduisante, encore fallait-il que la réussite sportive soit au rendez-vous. Et cela a été le cas. La première saison s’est conclue par une montée, après avoir survolé les débats. Le Raf n’est pas passé loin de la récidive lors de l’exercice suivant, terminé à la deuxième place, à cinq points de Toulon. Avec en plus un 32e de finale de Coupe de France à Paul-Lignon contre une équipe de Ligue 1 (Metz, 1-2) et une attaque de feu (70 buts lors de la première saison, record du club dans une division nationale), les deux ans de Brouard sur le banc ont laissé de bons souvenirs chez les amoureux des sang et or.
Le jeune entraîneur a beau avoir bénéficié d’un effectif largement remanié dès son arrivée, et de grande qualité par rapport à la concurrence, ce parcours porte aussi sa griffe. « Il a toujours prôné un football offensif, il aimait avoir le ballon », se souvient Miguel Pacios. Arrivé de Cannes à l’été 2003, dans les bagages de son ancien partenaire, l’attaquant a été l’une des têtes d’affiche du recrutement de cet été-là, avec Franck Rizzetto ou encore Nicolas Bayod, devenus eux aussi des chouchous de Paul-Lignon. La liste des renforts, longue d’une dizaine de noms, comporte aussi ceux de joueurs expérimentés comme David Joseph, Julien Ritas ou encore les anciens de la maison Gregory Adams et Fabien Fernandez.
« Il a créé une cohésion de groupe »
« Alors que l’effectif a été fortement remanié, Régis a su créer une cohésion de groupe entre les nouveaux et ceux qui étaient déjà là », indique Miguel Pacios. Les témoins louent ses qualités de management. « C’était un meneur d’hommes. Il voulait que chaque joueur se donne à 100 % et a su tirer le meilleur de chacun », complète Marc Geniez. « Il est passionné et proche de ses joueurs », ajoute Pacios.
Entre divergences de vues avec Joël Pilon, un dirigeant majeur du Raf à cette époque, et la proposition de Nîmes, un autre club auquel il est attaché qui évoluait alors en National, le passage de Régis Brouard sur le banc de Rodez s’est achevé deux ans après son arrivée. « Tout cela est du passé et il n’y a pas eu non plus de grosses disputes. Cela fait partie de la vie d’un club et d’un entraîneur », relativise désormais l’actuel coach de Bastia. Et de toute manière, l’épilogue ne ternit pas la trace de ces deux saisons dans l’histoire du club, marquées par une montée et le retour de la flamme.
En tant qu’adversaire du Raf, une réussite maximale
Depuis son départ de Rodez, en 2005, Régis Brouard a affronté le Raf à deux reprises. C’était en 2017-2018, en National, alors qu’il officiait sur le banc du Red Star. À chaque fois, il avait battu son ancien club (1-0 en Seine-Saint-Denis ; 2-1 à Paul-Lignon). Et il avait fini devant au classement final, puisque cette saison-là, le Red Star avait terminé à la première place du championnat, tandis que Rodez, avec le statut de promu, terminait 4e.
À signaler que les retrouvailles entre Brouard et le Raf auraient pu intervenir bien plus tôt. En 2007-2008, déjà en National, il a été écarté du poste d’entraîneur de Nîmes après dix journées… à moins d’une semaine du déplacement des Crocos en Aveyron.
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