Aveyron : l’A75, axe de trafics et d’excès en tous genres

L’année avait mal débuté. La nuit du réveillon de la Saint-Sylvestre, les gendarmes du peloton d’autoroute de Millau sont appelés pour un véhicule circulant à contre-sens sur l’A75. À peine le temps de sabrer le champagne sous couvre-feu que les effectifs interviennent et cueillent un ressortissant anglais, semble-t-il perdu. Après plus de 10 kilomètres à contre-sens, le conducteur britannique expliquera aux forces de l’ordre qu’il souhaitait rentrer chez lui après avoir été refoulé à la frontière espagnole, faute d’un test Covid valide…

Particulièrement imprudent, ce conducteur ne fut pas le seul à donner du fil à retordre à la brigade millavoise cette année. On se souvient encore de ce conducteur de BMW, en mars, qui sous morphine et cocaïne, fut flashé à 208 km/h. En juin, c’est un jeune homme en scooter, sans casque et en claquettes, qui fut arrêté alors qu’il roulait sur la bande d’urgence entre l’échangeur 42 de Séverac-le-Château et le péage de Saint-Germain de Millau. Quelques semaines plus tard, un autre cyclomoteur circulait à contre-sens au même endroit… "Je me suis trompé de route", déclarait alors le pilote quinquagénaire. Plus récemment, c’est un Danois qui a été contrôlé sur l’autoroute avec 1,68 gramme d’alcool par litre de sang. En provenance d’Espagne, il rentrait dans son pays pour fêter la naissance de son fils. Il a pu reprendre la route après une nuit passée en garde à vue et cette fois comme passager…

En skate-board sur le viaduc

Encore plus "fou", si l’on peut dire, le 7 juillet au beau milieu d’une circulation dense, un jeune homme sort son skate-board sur le Viaduc et s’offre un court mais unique "ride" sur la structure extérieure de l’édifice. Avant de plonger dans le vide, et de déployer son parachute. "Il n’y avait pas de risque", assurera le jeune homme dans nos colonnes une semaine plus tard. La compagnie Eiffage, elle, a déposé plainte. Depuis son inauguration en 2004, le viaduc est devenu un lieu particulièrement attractif pour les adeptes de sensations fortes et de base jump…

Lutte sans fin contre les "mules"

Si l’année fut agitée pour le peloton de gendarmerie, elle le fut également pour les douaniers. Confinement ou pas, l’A75, dans le prolongement de l’A9 dite autoroute du sud, reste un passage incontournable pour les trafiquants vers l’Europe du Nord. Cette année encore, de nombreuses "mules", ces transporteurs de drogue acceptant des livraisons pour une poignée d’euros, ont vu leur route s’arrêter en Aveyron. Avec des saisies record. Si celle des hommes de mains du "roi du shit", Moufide Bouchibi, en 2011 a refait la Une de l’actualité après l’arrestation du trafiquant à Dubaï en mars, de nouvelles ont marqué l’actualité de l’année. Parmi ces "belles prises", 930 kilos de résine de cannabis ont été retrouvés dans un camion frigorifique en provenance d’Espagne. Valeur totale de la marchandise : 1,5 million d’euros, prix de revente autour des 9 millions… Selon les éléments recueillis auprès du chauffeur polonais, âgé de 37 ans, elle était destinée au marché hollandais.

En octobre, c’est une cargaison de 606 kilos de cannabis qui a été interceptée. La drogue était grossièrement dissimulée dans le plafond de la remorque d’un camion "anormalement vide". Les deux chauffeurs, un Polonais âgé de 40 ans et un Espagnol âgé de 37 ans, ont écopé de trois ans de prison ferme devant le tribunal de Rodez même s’ils ont affirmé "ne pas connaître la nature de la cargaison". Quelques jours après cette saisie, c’est dans des distributeurs de boissons que les douaniers ont retrouvé près de 100 kg de cannabis et 750 grammes de cocaïne…

En 2021, l’Occitanie est arrivée en tête des régions pour les saisies de cannabis, devant l’Île-de-France et les Bouches-du-Rhône.