Le Calendrier de l'Après : les séries font la mode

  • Les tenues de "Emily in Paris" sont scrutées à la loupe par les fashionistas du monde entier.
    Les tenues de "Emily in Paris" sont scrutées à la loupe par les fashionistas du monde entier. StephanieBranchu / Netflix
Publié le
ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - 'Emily in Paris', ‘Squid Game', ou ‘La Chronique des Bridgerton' ont deux points en commun : ce sont des séries diffusées sur Netflix, et elles ont toutes les trois influencé les tendances mode ces derniers mois. La plateforme semble avoir étendu son règne au-delà du streaming, faisant désormais la pluie et le beau temps sur notre garde-robe au point d'influencer notre comportement d'achat. Corset, survêtement rétro, béret, et pantalon patte d'eph' comptent parmi les pièces (improbables) qui ont fait leur grand retour cette année sous la houlette du géant de la SVOD. Voici l'épisode 2 du Calendrier de l'Après, notre cahier de tendances 2022.

Les confinements successifs additionnés à la puissance de frappe de Netflix nous ont transformés en ‘sérivores', enchaînant les séries plus vite que les visio avec le boss. Il n'en fallait pas plus pour que les dramas du géant du streaming commencent à influencer nos habitudes d'achat, surtout dans la mode. Des pièces d'époque de ‘La Chronique des Bridgerton', dont les contraignants corsets, aux survêtements et baskets immaculées de ‘Squid Game' en passant par les pièces ‘so seventies' de ‘Halston' et ‘Le Serpent', nos dressings ont commencé à ressembler à ceux de nos héros fictifs, et ce même lorsque les vêtements en question n'avaient vraisemblablement rien à y faire.

Netflix, révélateur de micro-tendances

On ne peut pourtant pas parler de tendances à proprement parler, mais de micro-tendances, qui s'essoufflent parfois aussi vite qu'elles ne sont arrivées. Reste qu'elles ont été innombrables tout au long de l'année, donnant même parfois naissance à des styles d'un nouveau genre. Si le cottagecore est né d'un regain d'intérêt pour la ferme et la campagne - merci la pandémie ! - le regencycore et le royalcore, pour ne citer qu'eux, sont bel et bien le fruit de séries Netflix, ‘La Chronique des Bridgerton' et ‘The Crown' en tête.

Force est de constater que le géant du streaming pèse lourd sur les tendances actuelles. Chose qui n'était pas arrivée depuis le succès de ‘Gossip Girl' et ‘Sex and the City', mais qui étaient, elles, directement liées à la mode, contrairement à ‘Squid Game' qui, au premier abord, n'a aucun point commun avec la Fashion Week. Le phénomène est tel que certains acteurs de la mode, conscients de la force de frappe de ces serial influenceuses, commencent à faire leur propre cinéma dans la petite lucarne.

Nouveau terrain de jeu

Les créateurs et grandes maisons eux-mêmes commencent à surfer sur la vague, à commencer par Gucci, qui a mis en scène l'une de ses collections dans une mini-série co-réalisée par le cinéaste Gus Van Sant. Balmain aussi, sous la houlette de son directeur artistique Olivier Rousteing, a annoncé dès cet été le lancement de sa propre mini-série, en partenariat avec la chaîne de télévision britannique Channel 4. Quitte à mettre en scène ses créations, autant le faire dans son propre univers. Mais c'est encore plus probant quand les séries en question sont regardées par plusieurs dizaines de millions de téléspectateurs.

Stella McCartney s'est d'ailleurs associée à la série à succès de Netflix ‘Sex Education' pour la bonne cause, imaginant un court métrage et un T-shirt exclusifs à l'occasion de sa nouvelle campagne Breast Cancer Awareness 2021. Le pouvoir d'influence de ces dramas peut non seulement faire vendre mais aussi servir de nobles causes et sensibiliser les générations les plus jeunes. Un bon point. Nul doute que d'autres acteurs de l'industrie vont progressivement s'engouffrer dans cette brèche qui s'annonce plus que fructueuse.

Le shop-opera, le magasin virtuel de demain ?

Non contentes d'influencer la mode, les séries de Netflix pourraient se transformer en campagnes publicitaires grandeur nature, voire, pourquoi pas, en véritables vitrines virtuelles. S'il fallait auparavant chercher des heures, voire des jours, pour trouver les escarpins portés par Carrie Bradshaw, les nouvelles technologies permettent aujourd'hui de remplir son dressing à la fin d'un épisode, si ce n'est simultanément. Netflix - tiens, tiens ! - vient justement de s'associer à ViacomCBS Consumer Products pour permettre aux fans de la série ‘Emily in Paris' d'acheter les vêtements, accessoires, chaussures et sacs portés par Emily Cooper (aka Lily Collins) dans la saison 2 de la série à succès.

Les créations seront proposées à la vente sur Netflix.shop, Saks.com, et d'autres plateformes de mode. Une première ! Alors que la saison 1 a été regardée par plus de 50 millions d'abonnés, lesdites pièces de mode devraient s'arracher comme des petits pains - bien frenchy - et donner à d'autres l'envie de se lancer. Tel un cercle vertueux, les plus grandes maisons de mode pourraient alors s'inviter bien plus souvent - et de façon plus visible - dans les séries TV. Car il ne faut pas l'oublier, la plupart des vêtements - les costumes d'époque en tête - repérés dans les séries sont des pièces uniques créées spécifiquement pour ces univers fictifs.

Ancienne rédactrice de Vogue, Sara Klausing pourrait contribuer à changer la donne - et accentuer le phénomène, avec la plateforme Seek. Cet e-shop permet de dénicher en quelques clics seulement les vêtements et produits de beauté qui apparaissent dans les séries et films les plus populaires. Et lorsque les créations sont introuvables, l'experte pioche dans une sélection de pièces qui s'y apparentent de très près.

Pour ‘Gossip Girl', figure le sac Baguette de Fendi, une paire de talons Christian Louboutin, ou encore une paire de cuissardes Stuart Weitzman, tandis que ‘Squid Game' est associée aux incontournables Slip-on de la marque Vans. Tout est pour la première fois réuni sous une seule et même plateforme, facilitant nettement le travail de recherches des sérivores et fashion addicts. Ces sortes de ‘shop-operas' ne devraient pas passer inaperçus, et devraient même se multiplier à vitesse grand V dans les mois à venir, tant le marché paraît fructueux. Il semblerait cette fois que ce soit la réalité qui tente de dépasser la fiction.

Le Clandrier de l'Après :
Après le choc covid en 2020, on attendait le monde d'Après, aligné, apaisé. Finalement c'est la vie digitale, hybride qui s'est imposée, avec des écrans devenus indispensables à toutes nos activités, de l'éducation au travail, de l'amour aux achats. Cette virtualisation accélérée nous rend nostalgiques d'un Avant, d'un monde et d'une nature désormais idéalisés. C'est ainsi que cohabitent dans nos prévisions 2022, le métavers, la newstalgia et notre glossaire des 22 mots qu'on se surprendra à utiliser cette année. Retrouvez toutes les tendances dans le Calendrier de l'Après 2022... Bonne lecture.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?