La nouvelle carte des zones vulnérables en Aveyron entre en vigueur, les éleveurs vont devoir s'adapter

  • La vallée du Viaur est la principale zone nouvellement concernée.
    La vallée du Viaur est la principale zone nouvellement concernée. Illustration Centre Presse Aveyron
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Depuis le 1er janvier, la nouvelle carte des zones vulnérables liée à la présence trop élevée de nitrates dans les cours d’eau est en vigueur. Elle va nécessiter des aménagements dans près de 2 000 exploitations.

La carte est connue depuis l’automne. Mais elle n’est entrée en vigueur qu’au début de cette année 2022. Elle est le fruit d’un long processus, enclenché depuis deux ans maintenant, qui a beaucoup fait parler du côté des agriculteurs. En décembre 2020, la FDSEA avait d’ailleurs, pour dénoncer la première mouture envisagée, organisé une grosse manifestation, de nuit, dans Rodez, et fait entendre leur mécontentement sous les fenêtres de la préfète de l’Aveyron, en plein centre-ville.

Les services de la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) et la préfecture de Région doivent en effet, tous les quatre ans, mettre à jour la carte des zones vulnérables. Pour cela, ils contrôlent la teneur en nitrates des bassins-versants. Problème, ce classement génère de grosses contraintes pour les agriculteurs avec une obligation administrative de faire un plan d’épandage et un plan prévisionnel de fumure, ainsi que des prélèvements de contrôle réguliers.

Un coût supplémentaire pour les éleveurs

Des obligations qui, selon le premier syndicat agricole de l’Aveyron, ont un coût allant de 1 500 à 2 000 € par an pour chaque exploitation concernée. Mais pour les paysans qui basculent pour la première fois en zone vulnérable, cela nécessite également des investissements que la FDSEA qualifie de « lourds » puisqu’ils doivent augmenter leur capacité de stockage des effluents d’élevage. Concrètement, cela veut dire qu’il faut agrandir les fosses à lisier de manière à pouvoir tout stocker pendant plusieurs mois.

La première mouture prévoyait le classement d’une trentaine de communes supplémentaire, la version définitive, fruit notamment d’une longue phase de concertation, a permis de diminuer ce chiffre d’un tiers. Il s’agit principalement d’exploitations du Lévézou, de la vallée du Viaur, et d’une zone allant entre Rodez et Villefranche (voir la carte des zonages ci-dessous). À l’inverse, une dizaine de communes au nord et à l’est de Rodez, ont échappé à la sentence.*

Une vingtaine de nouvelles communes classées

Cette nouvelle mouture n’est toutefois pas anodine puisqu’elle concerne pas loin de 2 000 fermes et plusieurs de dizaines de milliers d’hectares. Les agriculteurs ne remettent pas en cause le bien-fondé de cette carte, ils reconnaissent même que dans certains cas, le classement est légitime. Mais pour d’autres, ils critiquent l’analyse des résultats des prélèvements qui pour eux ne sont pas de la responsabilité des exploitations.

Ils ont été en partie entendus puisque les services de l’État sont revenus sur leur premier jet, mais cela n’empêche que depuis 2012, la zone concernée ne cesse de s’étendre. "Il y a un périmètre dans la vallée de l’Aveyron, autour de Villefranche-de-Rouergue, sur lequel on doute que les taux soient dus à l’activité agricole, note Laurent Saint-Affre, le président de la FDSEA. Même chose au Monastère, où une zone devient classée alors qu’il n’y a pas d’exploitation agricole à cet endroit. Cela montre bien que les taux de nitrates relevés ne sont forcément du fait des éleveurs."

Quoi qu’il en soit, la nouvelle carte est désormais en vigueur et les éleveurs concernés vont devoir se mettre rapidement aux normes.

La nouvelle carte des zones vulnérables en Aveyron.
La nouvelle carte des zones vulnérables en Aveyron. Infographie Gabriel Markides

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