Marcillac : le monde imagé d’Anaïs, illustratrice d’albums jeunesse

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  • Des Ailes d’Anna à Magda, la petite souris invisible.
    Des Ailes d’Anna à Magda, la petite souris invisible. J.B.
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Joel Born

Installée dans les Ateliers du geste, sur les hauteurs de Marcillac, au Grand Mas, Anaïs Massini illustre des albums pour la jeunesse.

Dans la froideur de ce matin d’hiver, le soleil brille de tout son astre sur les hauteurs du Grand Mas, dévoilant un magnifique paysage grandeur nature. Au loin, on aperçoit même le clocher de la cathédrale de Rodez. Dans l’un des Ateliers du geste, comme elle en a l’habitude plusieurs fois par semaine, Anaïs Massini retrouve ses feuilles de dessin, ses pinceaux et ses tubes de couleur. Prête à s’immerger dans le monde coloré et poétique d’une illustratrice d’albums pour la jeunesse.

Le bon air de la campagne

Originaire de la vallée du Rhône, Anaïs vit en Aveyron depuis 2005. D’abord à Cruéjouls, puis à Marcillac, depuis plusieurs années. Elle a découvert le département, en participant au salon du livre de Villefranche-de-Rouergue. Elle a décidé d’y faire son nid, sa vie. "J’ai beaucoup grandi à la campagne. J’aime ses odeurs, les arbres, la vie rurale et l’Aveyron a conservé une ruralité", témoigne-t-elle, non sans préciser qu’Internet a considérablement modifié sa façon de travailler en lui permettant de pouvoir exercer son activité d’illustratrice, loin des grandes villes. Depuis le début, Anaïs fait partie de l’aventure des Ateliers du geste, un espace collectif de création et d’animation, que se partagent une quinzaine d’artistes et artisans, qui peuvent ainsi croiser leurs expériences.

Une quinzaine d’albums

Après avoir étudié l’illustration en Allemagne, à Hambourg, puis à l’école des Arts de Strasbourg, dont elle est diplômée, Anaïs a commencé à travailler pour la presse jeunesse, avant de s’orienter vers l’illustration d’albums jeunesse. Plutôt dans la tranche des 3-10 ans. Mais comme elle dit, "il y a des livres jeunesse qui bouleversent aussi des adultes."

"Enfant, j’aimais les livres jeunesse, et la maman de ma meilleure copine était bibliothécaire jeunesse", raconte Anaïs. À ce jour, et après une parenthèse maternelle pour se consacrer à ses enfants, elle a réalisé une quinzaine d’albums, dont deux entièrement, et travaille actuellement sur un nouveau projet de livre. Généralement, elle travaille avec des auteurs. "J’ai toujours aimé cette rencontre de deux univers", avoue-t-elle. Elle a ainsi collaboré avec plusieurs éditeurs et auteurs, dont Anne Cortey, autrice, qui est devenue son amie et avec laquelle elle a réalisé quatre albums, dont Les Ailes d’Anna, quelque part son livre fétiche, car il lui a permis de trouver réellement sa voie d’illustratrice.

À la gouache et au pinceau

Anaïs travaille à la gouache et au pinceau. "J’ai vraiment le goût de la peinture, le trait du pinceau et parfois même l’accident de la peinture, précise-t-elle. On pourrait dire que je travaille de façon traditionnelle." L’illustration d’un album est une œuvre de longue haleine. Une affaire de plusieurs mois. Anaïs réalise d’abord des croquis, puis des planches colorées. Une fois ce travail d’ébauche validé par l’auteur et l’éditeur, elle finalise ses illustrations, en grand format. "Le livre c’est vraiment une performance et je m’entraîne tous les jours, explique-t-elle. Ma façon de dessiner évolue, ma maîtrise aussi. À la base, il y a toute une technique et ce qui me nourrit, aussi, c’est l’observation. Il y a un savoir-faire tout en laissant place au hasard. C’est un travail permanent, et je recommence souvent jusqu’à ce que je sois pleinement satisfaite." Où qu’elle soit, Anaïs a toujours un carnet de croquis dans son sac. "C’est une habitude, on a besoin de nourrir et de renouveler notre vocabulaire d’images." Aujourd’hui, le livre jeunesse se porte bien. De mieux en mieux même, depuis la crise sanitaire. " Mais c’est surtout vrai pour les éditeurs, corrige Anaïs. Pour les créateurs et les libraires, cela reste difficile… " Un livre qui se vend à 5 000 exemplaires, c’est déjà un beau succès. Et il arrive (rarement) qu’un album devienne un best-seller. Anaïs a eu cette chance, avec un livre sur l’Univers, édité par Larousse, qui a superbien marché en France, comme à l’étranger, durant des années.

Un livre sur les oiseaux

La jeune femme, qui a plus d’une corde à son art, est aussi graphiste. Ce qui lui vaut de réaliser différentes affiches, logos et autres documents de communication, mais aussi des couvertures de livres. Elle donne également des cours d’arts appliqués au lycée Carnus, à Rodez. Participe aussi et bien sûr à divers salons, à des animations dans des écoles, des médiathèques. Depuis plusieurs années, afin de satisfaire, à la fois, son imaginaire et sa technique, Anaïs peint des oiseaux. Toutes sortes d’oiseaux. Ces oiseaux figureront d’ailleurs dans son prochain album, avec chacun son histoire.

Si vous voulez en savoir (et en voir) plus, vous pouvez rendre visite à Anaïs, ce dimanche 23 janvier, au Guingois de poche de Marcillac, à l’occasion du décrochage (en fin d’après-midi) de l’exposition de ses peintures intimistes.

On peut aussi suivre le travail d’Anaïs sur : linktr.ee/anaismassini.

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