Villefranche-de-Rouergue. Prendre la voiture "devient un luxe"

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  • Liliane, retraitée, regardeau centime près quand elle met de l’essence désormais.
    Liliane, retraitée, regardeau centime près quand elle met de l’essence désormais.
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GDM

Les prix de l’essence battent des records et atteignent presque 2 euros en moyenne par litre. Pour les Villefranchois, dépendants de leurs voitures, l’inquiétude pour leur porte-monnaie est omniprésente.

Deux euros en moyenne dans les stations-service de Villefranche. Vendredi 11 mars, les prix affichés pour le gasoil faisaient "froid dans le dos". Prendre la voiture pour aller travailler "devient un luxe", s’attriste Nathalie M. qui doit faire la navette entre l’école de ses enfants et son travail.

L’inquiétude est partagée par les habitants, eux qui dépendent, dans un territoire rural, de leur voiture. "Je fais 1 000 km par semaine, je n’ai pas le choix, je suis coincé…", commence Ludovic A., enseignant dans l’Aveyron tout en regardant l’addition qui s’affiche à la pompe. "J’avais arrêté les Blablacar mais là je n’ai pas trop le choix que de recommencer." Au total, son budget essence va aujourd’hui tourner autour de 500 euros. "Et encore ! Moi je suis privilégié, j’ai une situation confortable. Je pense à ceux qui vivent avec un Smic ou moins, ce n’est pas possible !". Pour Gisèle S., retraitée, la situation est plus que préoccupante : "Si je ne prends pas la voiture, je ne vois personne !", s’alarme la Villefranchoise.

Entre les courses, les après-midi avec ses amis autour de jeux de cartes, les rendez-vous médicaux, Gisèle S. a peur "avec ma petite retraite, je ne sais pas combien il me restera à la fin du mois". Cette hausse des tarifs du carburant rappelle forcément le mouvement des gilets jaunes qui s’était constitué face aux prix à la pompe. À l’époque, en 2018, le prix du gasoil au litre était de 1,52 euro (au 5 octobre 2018, selon le ministère de la Transition écologique)…

Aujourd’hui il est entre 1,90 et 2 euros au litre. Mais à la différence de 2018, ce ne sont pas les taxes qui ont participé à l’augmentation du carburant. La hausse des prix, qui atteignent des records, a été alimentée par la reprise économique et une offre toujours limitée des grands pays producteurs de pétrole. Cette tendance a été exacerbée depuis le début de la guerre en l’Ukraine. Les exportations russes de pétroles ne trouvant plus preneur.

Mais, dans des groupes Facebook des Villefranchois et dans les stations, la colère gronde : "Qui n’a plus les moyens d’aller travailler ? Les gilets jaunes ? Quelqu’un ? Allô ?", s’agace un internaute. "Pour ce prix-là, je pourrai rejoindre des mouvements, c’est clair", signale Maëva J. Une jeune salariée au Smic qui ne s’y retrouve plus dans ses comptes.

Dans une station-essence de la ville, un conducteur de poids lourds espère que le gouvernement fera un geste : "Qu’il baisse les taxes au moins, là ce n’est plus possible pour nous financièrement."

À bord de son camion, entre Toulouse et l’Aveyron, il a déjà recroisé, ce mercredi, des gilets jaunes : "On était de nouveau bloqué vers la raffinerie à Toulouse. J’en ai croisé d’autres sur le chemin", explique-t-il. "Comme un air de déjà-vu mais comme avant, ça ne changera pas grand-chose pour nous", estime-t-il encore.

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