Handball : l'Aveyronnais Jules Ranc a visé juste en Belgique

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  • Jules Ranc ne fait qu'1,81 mètre, ce qui est petit pour un demi-centre, mais il "compense" par sa "vivacité" et sa "bonne vision du jeu".
    Jules Ranc ne fait qu'1,81 mètre, ce qui est petit pour un demi-centre, mais il "compense" par sa "vivacité" et sa "bonne vision du jeu". Archives Centre Presse - Jean-Louis Bories
Publié le , mis à jour

En Wallonie depuis cet été pour ses études, le Castonétois Jules Ranc joue de plus en plus avec Visé, en première division belgo-néerlandaise. Il pourrait même découvrir la coupe d'Europe la saison prochaine... à alors 19 ans.

"L'accent belge ? C'est mort ! Je veux garder celui de l'Aveyron moi ! D'ailleurs, dès que je parle, tout le monde me chambre dans l'équipe. Puis en ville, quand je vais à la boulangerie et que je demande du "paing", c'est sympa aussi. (rires)" Au bout du fil, Jules Ranc mélange déjà les deux. Depuis début août, il a quitté le lycée, bac en poche, le pôle espoir de Toulouse et son club de toujours, Rodez-Onet, pour continuer à concilier ses études de kiné et le handball à... Visé, à quinze minutes de Liège. "Les gaufres, c'est une fois par mois, les frites, quatre, et la bière... tous les week-ends !, se marre le Castonétois. Quand on est Aveyronnais, le terroir, c'est important !"

Mais ce n'est pas pour ça qu'il a choisi la Belgique. "En France, la fac est trop sélective pour ceux qui veulent devenir kiné. J'ai donc pensé à partir à l'étranger afin de suivre mes études. Je préférais l'Espagne, mais il y avait la barrière de la langue, d'autant que j'ai appris l'allemand à l'école. Le plus simple, c'était une région francophone comme la Wallonie."

Un "niveau équivalent" à "la D2 française"

Alors, pourquoi Liège et pas Bruxelles ? "On a d'abord appelé des clubs bruxellois, répond son père Patrice, qui est aussi l'entraîneur adjoint de l'équipe de football féminin du Raf. Ils nous ont dit qu'au vu de son profil, le mieux était d'aller à Visé." Bien visé... car celui qui n'avait connu que quelques apparitions en Nationale 2 avec le Roc est passé en quelques mois de l'équipe réserve à la première, en BeNeLeague, l'élite belgo-néerlandaise. "Le niveau est équivalent à celui du milieu de tableau de la D2 française, mais j'affronte quand même des internationaux hollandais, polonais... des mecs qui ont joué l'Euro, apprécie Jules Ranc. Là, ça fait cinq matches qu'on est invaincu. Depuis que je joue ! (sourire)"

Son père confirme : "Depuis plusieurs semaines, comme ses prestations ont été remarquées par l'entraîneur, Jules joue une vingtaine de minutes par rencontre. C'est déjà bien car son concurrent est le demi-centre star de la Belgique, Bartosz Kedziora. On regarde tous les matches car ils sont diffusés gratuitement sur le site de la fédération. Les salles sont petites, avec 300 ou 400 spectateurs et des lignes tracées au sol comme dans un dojo, mais on voit vraiment de belles ambiances."

"C'est tellement convivial que les gymnases sont équipés de cafétérias, donc on mange et on boit avec les adversaires, les supporters... après les oppositions", prolonge le fils. Loin de l'anonymat des matches de D1 LFH avec la réserve ou de ceux passés en intégralité sur le banc en BeNeLeague lors des premiers mois. Patrice Ranc se souvient : "Au début, c'était dur pour lui, mais il n'a pas lâché." "Le championnat de l'équipe deux était vraiment faible, à peine le niveau National, je ne m'y attendais pas, confie le demi-centre de 18 ans. Je me promenais, mais j'ai continué à bosser pour qu'on me donne ma chance avec les meilleurs."

"Passer pro en France"

Avant qu'elle arrive, ses coéquipiers ont déçu, plaçant Visé à la 6e place alors que l'objectif du club était de finir sur le podium, comme chaque année. Privé des play-offs pour le titre belgo-néerlandais, réservés au top 4, Jules Ranc va pouvoir se consoler avec ceux opposant uniquement les meilleures formations belges à partir du 2 avril. "Le premier se qualifie pour les tours préliminaires de la coupe d'Europe numéro deux, alors que le deuxième et le troisième participent à la numéro trois. On aimerait être champion de Belgique pour la première fois, mais on a une équipe en reconstruction puisque sept cadres sont partis l'an dernier."

Laquelle comptera encore davantage sur ses jeunes la saison prochaine : "L'entraîneur adjoint Thomas Cauwenberghs, qui a joué une dizaine d'années en pro en France, m'a pris sous son aile et il sera nommé coach principal cet été. Je vais aussi avoir le statut de joueur de haut niveau à l'école, ce qui me permettra d'aménager plus facilement mon emploi du temps. Là, je m'entraîne tous les soirs, comme un semi-pro, mais je n'ai pas de contrat. Pour l'instant car le président m'a dit que j'en aurai un la saison prochaine, avec un petit salaire et des primes de match."

Voilà à quoi devrait ressembler le quotidien du natif de Rodez pour les quatre prochaines années. Et ensuite, une fois son diplôme en poche ? "J'aimerais vivre du handball, répond le meneur de jeu altruiste, qui aimerait marquer davantage. Si je dois aller jusqu'en Norvège pour le faire, j'irai ! J'aimerais quand même passer pro en France. Au Roc, si le club est monté jusqu'en D2 en 2026 ? C'est mon rêve de gosse !"

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