20 ans après, Rodez va-t-elle retrouver une étoile ?

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  • Un peu de pression ces jours-ci pour Émilie et Thomas Roussey.
    Un peu de pression ces jours-ci pour Émilie et Thomas Roussey. José A. Torres
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Philippe Routhe

C’est en 2002 que, pour la première fois, grâce au restaurant Gouts et couleurs, Rodez héritait d’une étoile au Michelin. 20 ans après, à quelques heures de l’annonce, les regards sont tournés vers le restaurant ET, de la place du Bourg.

Demain, le guide Michelin livrera sa nouvelle carte des étoiles. Il y a vingt ans, la nouvelle avait fait son petit effet au pied de la cathédrale. Emmanuelle et Jean-Luc Fau, à la tête du restaurant "Goûts et couleurs", décrochaient le Graal. Et ce faisant, offraient à la ville sa première étoile gastronomique. L’inscrivant dans le giron des villes qui ont un restaurant étoilé.

Mais depuis 2018 et le choix du couple aveyronnais de fermer leur restaurant le 31 décembre 2017… Plus rien. Certes, les bonnes tables ne manquent pas à Rodez, distinguées par les bibs gourmands, attribués notamment au Café Bras ou au Jardin de l’Acropolis. Mais alors que la ville planche sur l’ouverture d’un institut culinaire, elle verrait forcément d’un bon œil l’arrivée d’une étoile.

Le regard bienveillant de Jean-Luc Fau sur ET

Tout naturellement, c’est vers le restaurant ET que les regards se tournent. D’ailleurs, ces jours-ci, ça bouillonne chez Émilie et Thomas Roussey. Il y a quelques jours encore, Jean-Luc Fau, qui depuis longtemps prédit un bel avenir à cette table, est venu prendre quelques nouvelles.

"Beaucoup de regards se tournent vers nous, on le sait, cela rajoute un peu de pression", convient Émilie. "C’est normal, cela fait un petit moment que l’on cherche à l’avoir. C’est le jeu", lance Thomas, sans se départir de son sourire.

Depuis plusieurs années, Émilie et Thomas ne cachent pas leur envie de décrocher cette étoile. Et de leur propre aveu, ils sont plus que jamais prêts pour cela. Sur cette place du Bourg, après d’importants travaux liés à un dégât des eaux couplé à une période pandémique qui les a obligés à rester fermés de longues semaines, ils sont désormais bien installés dans leurs murs. Mieux : ils peuvent témoigner d’une véritable stabilité. Un second qui travaille avec eux depuis cinq ans, une chef de salle qui œuvre depuis quatre ans. L’équipe, composée de sept employés, s’est dotée récemment de l’ancienne chef en pâtisserie du restaurant Bras. Et cherche à être agrémenté de deux personnes de plus. "Effectivement, aujourd’hui, on arrive à ce que l’on veut", glisse Thomas. Ce qui leur permet de se concentrer plus encore sur leur cuisine. Mais cette étoile ne saurait être une fin en soi. " On continuera à faire la cuisine comme on l’aime", tiennent à relativiser les deux chefs. Qui cuisinent plus avec leur personnalité que pour l’étoile. Qui cuisinent avec le plaisir de faire leur marché le mercredi ou le samedi matin, sur la place, et de mettre en valeur le travail des producteurs, "et non pas fournisseurs", avec lesquels ils se sont liés d’amitiés, au fil des ans et des plats.

Les bons retours fleurissent sur la page Facebook de l’établissement, tout comme ils sont légion de la part de clients qui ressortent de ce restaurant encore tout émoustillés. Émilie et Thomas savent aussi qu’un inspecteur est venu leur rendre visite. "On ne sait pas qui c’est, il nous a appelés plusieurs semaines après sa visite", glisse le couple. Cette année sera-t-elle la bonne ? Réponse demain, du côté de Cognac, où pour la première fois se déroulera en province la cérémonie des étoiles du guide Michelin France.

Quatre étoilés et Bras

En 2021, le département comptait quatre restaurants une étoile : à savoir le Belvédère, du couple Viala, à Bozouls, le Sénéchal, de Michel Truchon à Sauveterre-de-Rouergue, l’Auberge du Vieux-Pont de Belcastel, cher aux sœurs Fagegaltier et le Moulin de Cambelong, à Conques, d’Hervé Busset.À quoi il faut rajouter l’établissement du Suquet, à Laguiole, de Mischel et Sébastien Bras. À noter également que le département compte des bibs gourmands : le Café Bras, au musée Soulages, les Jardins de l’Acropolis (Rodez), Côté Saveurs (Villefranche-de-Rouergue) et La Route d’Argent (Bozouls).
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