Sida : le déficit d'information se creuse chez les jeunes

  • Une partie des jeunes âgés de 15 à 24 ans demeure mal informés sur le VIH/sida.
    Une partie des jeunes âgés de 15 à 24 ans demeure mal informés sur le VIH/sida. nito / Shutterstock
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Dépistage, traitements, moyens de protection, pratiques à risque, impacts de la maladie… Les jeunes se considèrent de moins en moins informés sur le VIH/sida, révèle un sondage. Un constat qui pousse Sidaction à réclamer "une application urgente et effective des trois séances obligatoires d'éducation complète à la sexualité au collège et au lycée".

En amont du week-end de Sidaction*, qui se tiendra du 25 au 27 mars 2022, l'association de lutte contre le sida présente les résultats d'un sondage sur l'information et la prévention du virus chez les plus jeunes, les Français âgés de 15 à 24 ans. Et le résultat semble sans appel. A quelques exceptions près, l'enquête lève le voile sur une méconnaissance de la maladie, et de tout ce qui l'entoure, des traitements au dépistage en passant par les pratiques considérées - ou non - à risque.

Un manque d'information

Près de sept Français sur dix (69%) se sentent bien informés sur le VIH et le sida, mais aussi sur ses modes de transmission, ses traitements, et les moyens utilisés pour le prévenir. Un chiffre en (très) légère hausse par rapport à l'an dernier (67%), mais en forte baisse par rapport à 2009 (89%), témoignant d'un déficit flagrant depuis plus d'une décennie. Le sondage révèle une méconnaissance de certains sujets entourant la maladie, de l'existence des préservatifs féminins (39% se disent mal informés) à la possibilité de réaliser un autotest de dépistage du VIH (63%) en passant par les lieux dans lesquels il est possible de se faire dépister (51%).

Il faut dire que près d'un quart des jeunes interrogés (24%) avouent n'avoir jamais bénéficié d'un enseignement spécifique sur la maladie, que ce soit au collège, au lycée, ou même plus tard. Résultat, c'est vers internet qu'ils se tournent en premier lieu pour obtenir des renseignements (29% vers des sites internet, 15% vers les réseaux sociaux), avant les parents ou la famille (22%), le médecin (20%), ou les professionnels de santé qu'ils ont l'opportunité d'aborder dans le cadre scolaire (15%).

qui se répercute sur leurs pratiques

Ce difficile accès à des informations fiables a des conséquences non seulement sur certains clichés qui entourent le VIH/sida, mais aussi sur les pratiques sexuelles des jeunes et les moyens utilisés pour empêcher la transmission du virus. S'ils ont conscience que l'usage d'un préservatif, masculin ou féminin, et de traitements préventifs et d'urgence, sont efficaces pour empêcher la transmission du VIH/sida, certaines idées reçues semblent avoir la vie dure. Plus d'un cinquième du panel (19%) considère que la pilule du lendemain est également efficace pour se protéger du VIH/sida. Il en va de même pour la prise de la pilule contraceptive classique (18%), l'usage d'un produit d'hygiène intime (18%), et même d'un comprimé de paracétamol (13%).

Le sondage montre également une nécessité d'informer les plus jeunes sur certains risques de transmission du virus du sida. Conscients qu'il peut être transmis via des rapports sexuels non protégés avec une personne séropositive, ou en entrant en contact avec le sang d'une personne séropositive, les jeunes sondés pensent également - à tort - que le virus du sida peut être transmis en embrassant une personne séropositive (23%), en utilisant des toilettes publiques (18%), en buvant dans le verre d'une personne séropositive (17%), ou encore en lui serrant la main (9%).

Ultime constat et non des moindres, plus d'un tiers des répondants (37%) affirment ne pas craindre le sida. La plupart d'entre eux (35%) justifient cette absence de peur par les moyens de protection utilisés, ou plus simplement par l'absence de rapports sexuels (9%), mais une minorité met également en avant le fait que la maladie se soigne grâce aux traitements (8%), qu'elle n'est plus mortelle (5%), que c'est une maladie comme une autre (5%), ou qu'ils ne se sentent pas concernés (5%).

* Ce sondage a été réalisé en ligne par l'Ifop pour Sidaction, entre le 2 et le 9 février 2022, auprès d'un échantillon de 1.002 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 à 24 ans.

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