Villefranche-de-Panat : la mairie bloquée par des parents en colère contre la carte scolaire

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  • A Villefranche-de-Panat, la décision a été prise par la municipalité d'envoyer les enfants à Réquista, ce qui irrite au plus haut point les parents et manifestants.
    A Villefranche-de-Panat, la décision a été prise par la municipalité d'envoyer les enfants à Réquista, ce qui irrite au plus haut point les parents et manifestants. Repro CP
  • A Villefranche-de-Panat, la décision a été prise par la municipalité d'envoyer les enfants à Réquista, ce qui irrite au plus haut point les parents et manifestants.
    A Villefranche-de-Panat, la décision a été prise par la municipalité d'envoyer les enfants à Réquista, ce qui irrite au plus haut point les parents et manifestants. Repro CP
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Xavier Buisson

Samedi matin à Villefranche-de-Panat, une cinquantaine de personnes ont manifesté leur opposition à la nouvelle carte scolaire, qui aura pour conséquence, selon eux, de "priver de bus" 38 enfants dès la prochaine rentrée. Ils promettent une nouvelle mobilisation chaque samedi tant qu'ils n'auront pas gain de cause.

"Une carte scolaire adaptée à notre territoire !" ou bien "Mr le maire, prenez vos responsabilités". Pancartes et bottes de paille étaient de sortie, ce samedi 16 avril au matin à Villefranche-de-Panat, où une cinquantaine de personnes (enfants, parents d'élèves et soutiens) étaient rassemblées à proximité de la mairie, en bloquant les accès, pour exprimer leur mécontentement.

La cause de cette mobilisation : la nouvelle carte scolaire induite par la reprise en main des transports scolaires par la Région. L’instance exige, pour que le transport soit effectué et financé par la Région, que les élèves fréquentent obligatoirement l’établissement auquel ils sont rattachés par la carte scolaire. Le conseil départemental n'a donc plus, comme précédemment, le pouvoir de financer le transport scolaire de Villefranche-de-Panat à Salles-Curan.

À Villefranche-de-Panat, la décision a été prise par la municipalité d'envoyer les enfants à Réquista, ce qui irrite au plus haut point les parents et manifestants. "Votre choix de sectorisation est un choix illogique puisqu’il ne respecte pas l’aménagement du territoire. Votre choix nous obligerait-il à aller à Réquista ? Nous vous le disons, nous n’irons pas ! Non à Réquista, oui à Salles-Curan !", résument les opposants.

Trente-huit enfants sont concernés et risquent, selon les manifestants, de se retrouver "privés de bus" à la rentrée prochaine, et ce "à cause du maire de Villefranche-de-Panat". Ils sont 17 à Villefranche-de-Panat, 19 à Lestrade-et-Thouels et deux au Truel. Selon Christel Lardeux, ces 38 élèves "représentent 30% de l'effectif du collège" de Salles-Curan, que les manifestants estiment menacé. Salles-Curan se trouve à 15 km de Villefranche-de-Panat contre 18 km pour Réquista.

La solution pour les manifestants : "Valider le découpage de la commune en deux cartes scolaires"

"Nous avons bloqué l'accès à la mairie, on pensait que les élus allaient arriver, mais on n'a vu personne, poursuit Christel Lardeux. "Puis les gendarmes sont venus nous voir pour nous dire qu'il y avait du personnel enfermé dans la mairie, il s'agissait du premier adjoint, qui était arrivé avant nous !".

Au grand regret des personnes mobilisées ce samedi, "aucune négociation n'est engagée". "Nous voulons une réunion", affirment-ils. Ces opposants à l'actuelle sectorisation municipale ont pourtant une solution à proposer, "qui satisfera tout le monde et qui ne coûtera rien". "La municipalité n’a qu’à valider le découpage de la commune en deux cartes scolaires bien délimitées par le ruisseau de l’Alrance. La rive droite du ruisseau sera rattachée au collège de Réquista et la rive gauche sera rattachée au collège de Pont-de-Salars. Ainsi, le collège de Salles-Curan sera desservi par le circuit de transport scolaire Villefranche-de-Panat/Salles-Curan".

Cette proposition a déjà été formulée à la municipalité, qui refuse au prétexte que "si on coupe en deux, celui qui est à gauche ne peut pas aller à droite et inversement". "Faux", répondent les manifestants, qui estiment qu'il est "tout à fait possible de faire des dérogations". Les parents sont tous d'accord pour systématiser cette manifestation, "à la manière des gilets jaunes. Nous avons prévu de nous rassembler tous les samedis tant qu'on n'aura pas ce que l'on veut", conclut Christel Lardeux.

Michel Vimini, maire : "A eux de trouver une solution pour leur collège privé"

Le maire de Villefranche-de-Panat regrette la "façon d'agir" de manifestants qu'il estime "manipulés par la direction du collège de Salles-Curan". "On m'a demandé de faire le choix entre deux collèges publics, explique l'élu. Réquista, à 18 km, ou Pont-de-Salars, à 30 km, ce second secteur étant celui du collège privé de Salles-Curan. Ils auraient préféré que je choisisse Pont-de-Salars, du fait que le collège de Salles-Curan a des problèmes de recrutement... mais je dis quoi aux autres ?".

Des rencontres informelles ont eu lieu entre Michel Vimini et les opposants à cette décision. "Je veux trouver des solutions mais j'ai expliqué à certains que je n'admettrait ni la manipulation, ni la violence. Quant à leur propositon de couper le village en deux, à nouveau, je dis quoi aux autres ? Notamment à ceux qui voudraient aller au public et seraient contraints d'aller au privé ? Je ne ferai pas ça. C'est à eux de trouver une solution pour leur collège privé", affirme Michel Vimini. 

 

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