Richard Ferrand aux Aveyronnais : "Il n'y a pas de territoires oubliés"

Abonnés
  • Richard Ferrand, député du Finistère et président de l’Assemblée nationale, ici à Rodez lors d'une visite dans la ville où il est né.
    Richard Ferrand, député du Finistère et président de l’Assemblée nationale, ici à Rodez lors d'une visite dans la ville où il est né. Archives Centre Presse - C. Cathala
Publié le
Propos recueillis par Christophe Cathala

Pour un nouveau quinquennat sous le signe de l’écoute et du dialogue, y compris et surtout auprès de la France rurale qui se sent abandonnée : le président de l’Assemblée nationale pose les jalons de la méthode à mettre en œuvre et exhorte les Français à aller voter.

C’est en député La République en Marche du Finistère que le Ruthénois Richard Ferrand fait campagne pour la réélection d’Emmanuel Macron, dont il est l’un des proches. Le président de l’Assemblée nationale, quatrième personnage de l’État, a quitté le perchoir pour sillonner une France à convaincre dans cet entre deux tours aux contours incertains entre la crainte de l’abstention et la montée d’une défiance que le quinquennat aurait amplifiée.
Il avait tenu meeting à Rodez en 2017, à quelques encablures d’une victoire annoncée, nous lui avons demandé dans quel état d’esprit, cinq ans après, il abordait cette nouvelle échéance.

L’ensemble des formations politiques républicaines appellent à faire barrage à l’extrême droite dimanche. Vous battez la campagne sans relâche, mais est-il encore et toujours nécessaire d’en convaincre une majorité de Français ?
Il ne faut jamais considérer qu’une compétition, fut-elle électorale et démocratique est finie avant le résultat. Le premier impératif est d’aller voter. Pour démontrer que l’on est majoritairement mobilisé, pour démontrer aussi que notre démocratie est bien vivante. Tout le monde n’a pas voté au premier tour. Il nous appartient d’entendre les différents messages qui se sont exprimés, pour rassembler, pour donner le 24 avril une puissance au mandat.

"Mettre en œuvre une manière de faire plus collective"


Emmanuel Macron n’appelle pas à un « front républicain » dimanche : comment s’y prendre pour rassembler autour de sa candidature ? Peut-on promettre demain sinon un gouvernement, du moins un «mouvement» d’union nationale ?
Le terme n’est pas adéquat, il renvoie à des considérations historiques d’un autre temps. Mais nous n’avons jamais changé sur l’idée que toutes les personnes qui veulent enrichir notre projet sont les bienvenues. C’est toujours de mise, et plus encore quand le deuxième tour nous oppose à Marine Le Pen.
Ce que je crois surtout, c’est la méthode. Il nous faudra pour ce prochain quinquennat démontrer une plus grande capacité d’écoute. À ce sujet, je prône le grand débat permanent. On a besoin d’une société avec plus de participation dans tous les domaines, à commencer par la participation à la décision. Il nous faut mettre en œuvre une manière de faire plus collective, c’est en cela que l’on fera évoluer les pratiques. Alors, que les parlementaires aillent vers la population pour faire partager la complexité des sujets et des enjeux et entendre les sollicitations.


Précisément, dans les départements ruraux comme l’Aveyron, on garde l’impression d’être les oubliés de la République, de subir la fracture territoriale… Face à la montée des populismes, n’est-il pas urgent de rebattre les cartes ?
En Aveyron comme dans le Finistère, on a toujours le sentiment d’être oubliés par ce centre de décision mythique qu’est Paris. Je ne crois pas qu’il y ait un « éloignement cultivé ». Et, de façon générale, c’est quand les difficultés sont là que l’on a le sentiment d’être oublié.


Tout de même, on entend de nombreuses voix reprocher à Emmanuel Macron une certaine « arrogance », voire du mépris pour la « France d’en-bas »…
Alors là, c’est l’Aveyronnais que je suis qui le dit aux Aveyronnais : si Emmanuel Macron était vraiment comme il est décrit, je ne l’aurais sans doute jamais fréquenté !


Vous concevez néanmoins que cette fracture territoriale est bien une réalité ?
Mais tout ne dépend pas des centres de décision ministériels parisiens, la France ce n’est pas que l’État, ce sont les collectivités, les élus, le tissu associatif, plein de choses et de gens qui font la société, et qui savent faire entendre leur voix. Regardons les faits, les actes : il n’y a pas de territoires oubliés. Si, concrètement, c’est un sentiment qu’il faut prendre en compte, il ne faut pas négliger qu’en Aveyron notamment le soutien à l’investissement de France Relance est très élevé. Pour la transition écologique, la modernisation industrielle, et en particulier l’agriculture pour laquelle le Massif Central est en première ligne.


Certes, des aides financières, mais ne faut-il pas agir différemment, par exemple pour résorber les déserts médicaux, thème d’importance en Aveyron ?
On a décidé de supprimer le numerus clausus pour les étudiants en médecine, mais pour former, il faut dix ans… On a commencé à organiser la remontée de la pente mais il faut du temps. Il est nécessaire que les jeunes se fassent former dans les territoires délaissés, les zones rurales mais aussi les villes moyennes comme Rodez. Et profiter de leur période de formation pour découvrir ces territoires et s’y installer, venir s’y greffer. Il est important aussi que les hôpitaux de proximité demeurent car la vie des médecins a changé, ils veulent pouvoir s’adosser à des structures… Il faut des moyens, certes, mais il faut aussi des praticiens. On milite à cet effet pour des pratiques avancées, pour que d’autres que les médecins, tels les pharmaciens ou les infirmiers, puissent répondre aux besoins de santé…


Vous viendrez en Aveyron d’ici la fin de la semaine pour rencontrer la population ?
Ce n’est pas officiellement prévu et cela reste un peu compliqué pour quelqu’un comme moi qui se déplace beaucoup mais qui ne prend pas l’avion ! Mais je ne désespère pas avoir quand même une « fenêtre de tir » pour venir ici.

Débat télévisé mercredi : Macron « ni inquiet, ni serein »

Richard Ferrand est dans l’équipe qui aide Emmanuel Macron à préparer le débat face à Marine Le Pen, mercredi soir à la télévision, à 21 heures. Il assure que, dans la perspective de ce rendez-vous majeur, le président est « comme à son habitude, jamais inquiet, jamais serein, mais toujours concentré sur chaque phase, chaque étape de son travail ».

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (3)
babar Il y a 2 années Le 20/04/2022 à 17:16

@ Altair 12 et oui lui il a été oublié de la justice macarel

babar Il y a 2 années Le 20/04/2022 à 09:39

La chambre de l'instruction a estimé que, Richard Ferrand président de l'Assemblée nationale sa mise en examen pour prise illégale d'intérêt, et bien, il y a prescription oufffffff
là c'est pas de la comparution immédiate

Altair12 Il y a 2 années Le 20/04/2022 à 09:55

Vous avez bien raison ; il y a même une députée qui siège avec un bracelet électronique ! ! !
D'autre part les propos démagogiques et électoralistes de Ferrand sont démentis par les faits car au quotidien nous vivons la désertification et l'oubli de la ruralité qui se rappelle à ces gens en période électorale ! ! !