Émilie Hermet, experte nord-aveyronnaise en économie qui trace sa route au Parlement européen

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  • Installée depuis juin dernier à Bruxelles, émilie Hermet ne manque pas une occasion de rentrer en Aveyron.	Rui Dos Santos
    Installée depuis juin dernier à Bruxelles, émilie Hermet ne manque pas une occasion de rentrer en Aveyron. Rui Dos Santos
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Rui DOS SANTOS

Originaire de Coubisou, la trentenaire est détachée de la Banque de France à Bruxelles, au sein de la commission aux affaires économiques et monétaires..

Dans le cadre du programme baptisé "Retour à l’école-Back to school", la Commission européenne incite ses agents à revenir dans leur lycée d’origine pour parler d’Europe avec les élèves. C’est à ce titre que le lycée Foch à Rodez a accueilli Emilie Hermet, qui a (brillamment) décroché son bac dans cet établissement en 2009. Actuellement experte nationale de la Banque de France, détachée auprès du secrétariat de la commission aux affaires économiques et monétaires du Parlement européen à Bruxelles, la jeune femme, qui a soufflé l’an dernier ses trente bougies, a rencontré des lycéens de Terminale qui suivent les enseignements d’histoire, de droit, de sciences économiques et sociales. L’échange a porté, notamment, sur la situation internationale et l’impact des enjeux géostratégiques actuels pour le Vieux Continent.

Membre également de l’association "De l’Aveyron... aux grandes écoles", celle qui a vu le jour à Toulouse, d’un papa originaire de Coubisou et d’une maman gersoise, a grandi à Figeac, dans le Lot, avant de suivre, adolescente, ses parents en Aveyron. Après le collège à Louis Denayrouze à Espalion, puis donc le lycée Foch à Rodez, où elle a décroché un bac ES, elle a rejoint Sciences Po à Paris, étant, cette année-là, la seule Aveyronnaise à obtenir le précieux sésame. Elle n’a pas oublié : "Je n’avais pas d’objectif précis, mais, avec mon profil littéraire, j’avais une forte envie de faire du droit, des sciences économiques. L’attrait était de travailler dans le secteur public".

Ayant trouvé un toit à La cité des fleurs (dans le 17e arrondissement), puis à L’Oustal, au cœur du quartier de Bercy (12e arrondissement), elle a ensuite traversé la Manche pour une troisième année à la London school of economics and political science. "Ces mois passés à Londres ont développé mon goût pour l’économie", souligne-t-elle, se rappelant de son séjour entre le Parlement au Palais de Westminster et la City. Suivant, en parallèle, une licence de droit (européen, administratif, des sociétés et des obligations) à l’université Panthéon-Assas, elle a effectué, dans la foulée, ses deux ans de master en affaires publiques.

Se disant "bosseuse", s’investissant "pour l’avenir", elle avoue "avoir fait beaucoup de sacrifices à Paris" mais elle a toutefois trouvé le temps et l’énergie de s’engager dans diverses associations, sur des sujets qui lui tenaient à cœur : "lutte contre l’auto-censure", "l’éducation, une opportunité pour tous". De retour d’un stage de six mois à l’inspection générale des finances à Bercy et d’une aventure personnelle (professeur bénévole) au Cambodge, elle a intégré la Banque de France à Paris, après avoir réussi le concours d’adjoint de direction.

Une passion pour le dessin

Depuis ses premiers pas en février 2015, elle a enchainé trois métiers différents : deux ans à réaliser des missions d’inspection des établissements de crédit (du contrôle bancaire), deux ans encore à mener des audits internes au sein des succursales, trois ans enfin à effectuer de la coordination et à publier des études, auprès, notamment, du conseil des gouverneurs. Avant de "vivre autre chose" depuis juin 2021. "C’était le bon moment pour avoir une expérience ailleurs, assure, avec un grand sourire, Emilie Hermet. C’est une belle combinaison entre ma volonté de bouger et le plaisir d’avoir été sélectionnée par la Banque de France pour ce poste qui va durer trois ans". Experte nationale, elle est donc détachée à Bruxelles auprès du secrétariat de la commission aux affaires économiques et monétaires du Parlement européen.

Malgré ce déménagement dans la capitale de la Belgique, elle n’a pas coupé le cordon avec l’Aveyron en général et Coubisou en particulier, terre de sa grand-mère paternelle. "J’ai toute ma famille et c’est ici que je me ressource, explique-t-elle. Lors du premier confinement, je suis resté là, en télétravail. J’aime découvrir également le patrimoine formidable sur l’ensemble du département". Sans oublier de glisser du vin d’Estaing, de la charcuterie, de l’aligot ou encore des farçous dans ses valises, à chacun de ses voyages.

Elle adore aussi dessiner, avec talent d’ailleurs. Passionnée de sport, elle a pratiqué l’athlétisme, notamment le demi-fond, est ceinture marron de karaté et va bientôt organiser une rencontre de football féminin au Parlement. Maîtrisant plusieurs langues (anglais, espagnol, italien, néerlandais, allemand et... occitan), émilie Hermet a aussi enseigné l’économie à Sciences Po à Paris. Quand on aime, on ne compte pas les cordes à son art !

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