Incendies en Gironde : « C’est très intense », selon Eric Flores, ex-directeur du Sdis de l'Aveyron

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  • Le colonel Eric Flores (à gauche) quand il dirigeait le Sdis de l'Aveyron.
    Le colonel Eric Flores (à gauche) quand il dirigeait le Sdis de l'Aveyron. Archives CP
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Propos recueillis par Manuel Cudel (Midi Libre)

Ancien directeur du Sdis de l'Aveyron entre 2010 et 2017, Eric Flores dirige actuellement le Sdis 34, et est vice-président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers. Son avis d'expert sur les incendies qui frappent actuellement la Gironde.
 

Comment analysez-vous la situation en Gironde ?
Toutes les forêts sont différentes, il y a ici de grands espaces de pinèdes exploitées, regroupés par parcelles, une fois que le feu est parti dans l’une d’elles, c’est compliqué de l’arrêter. Le feu se propage par la cime des arbres qui sont assez hauts, avec une grande densité de bois, il y a rapidement de grandes superficies brûlées.

Que vivent les sapeurs-pompiers sur place ?
C’est très intense. L’Hérault a envoyé une colonne de renforts de 70 personnes, comme d’autres départements, pour aider la Gironde. Un autre groupe mixte de dix Héraultais et dix Gardois est parti aussi là-bas pour faire du feu tactique, des contre-feux, des actions un peu “commandos” pour aller chercher le feu à certains endroits. C’est une vraie bataille, dès qu’il y a du vent c’est très compliqué, il y a toute une organisation à mettre en place, qui nécessite de l’ardeur et de l’action.

Le feu pourra-t-il être maîtrisé prochainement ?
Les conditions météo seront un facteur important, quand on a des feux qui dépassent les 2 000, 3 000 hectares, il y a toujours des endroits où ce n’est pas éteint à 100 %. S’il fait chaud et s’il y a du vent, cela peut se raviver et repartir rapidement. Il faut une période d’un ou deux jours calmes sans vent pour avoir des actions efficaces, noyer et éviter que le feu reprenne.

La France est-elle prête à faire face à des incendies plus violents, plus fréquents ?
Nous devons nous adapter en permanence au dérèglement climatique, une partie de la France est plutôt préparée, celle qui est régulièrement confrontée aux feux. L’incendie des Bouches-du-Rhône (où le Sdis 34 a également engagé 70 sapeurs-pompiers) ressemble à ceux qu’on a chaque été. Par contre on a des feux partout en France en ce moment, c’est cela la vraie évolution, dans des régions qui n’ont pas l’habitude d’avoir des feux de forêt et qui sont en train de s’adapter. Et 90 % des feux sont liés à l’activité humaine. Dans une forêt, il suffit d’une cigarette, une voiture qui roule sur l’herbe. Le feu ne part pas tout seul.

Près de 10 000 hectares partis en fumée

Alors que des températures de 40° C sont attendus ce week-end et jusqu'à lundi 18 juillet inclus en Gironde, les incendies se poursuivent dans le département, où près de 10 000 hectares de forêts ont été brûlés, à La Teste-de-Buch et à Landiras, alors que des habitations sont également parties en fumée, et plus 12 000 habitants ont été évacués, selon Midi Libre, citant un communiqué de presse publié ce samedi 16 juillet par la préfecture de Nouvelle-Aquitaine et de Gironde.

Ces incendies ne sont toujours pas fixés, alors que "plus de 1 200 sapeurs-pompiers, 3 Canadairs et 1 avion Dash sont toujours mobilisés" contre les flammes.

 


 

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