Rodez. La piétonnisation ne fait pas l’unanimité

  • Depuis quelques jours,locaux et touristespeuvent profiterd’un boulodromeplace de la Capelle.
    Depuis quelques jours,locaux et touristespeuvent profiterd’un boulodromeplace de la Capelle. A.R.
Publié le
a.r. et l.d.

Instaurée depuis le 14 juillet, la zone de mobilité douce suscite des réserves.

Difficile de ne pas remarquer leur présence. Se levant et s’abaissant au rythme d’un métronome, elles laissent passer les rares chanceux qui peuvent se targuer de faire tourner un moteur thermique dans le centre-ville millavois. L’installation de barrières levantes, places du Mandarous et de la Capelle, a de quoi laisser pantois. Voilà maintenant une semaine que Millau est entrée dans une nouvelle expérimentation de la piétonnisation du centre bourg, en fermant l’accès du centre à la circulation, de 11 heures à 23 heures, et ce, au moins jusqu’au 15 octobre prochain.

Si la mesure est mise en avant par la municipalité pour ses vertus écologiques, cette dernière a de quoi faire grincer les dents de quelques commerçants, inquiets quant à l’impact économique qu’une telle décision peut avoir sur leurs chiffres d’affaires. "Les petits commerces vont être pénalisés en premier, s’inquiète une employée de Cuq Chausseur. Les gens ne se déplaceront plus pour aller chez les fleuristes, buralistes. Nous connaîtrons des difficultés ensuite." Pour elle, la piétonnisation n’a pas trouvé chaussure à son pied dans la cité du gant.

Les Millavois vont-ils délaisser les petits commerces pour se tourner vers les grandes surfaces périphériques ? La réponse est affirmative pour Christian Albat, propriétaire de la boucherie du même nom. "Les gens venaient car ils pouvaient s’arrêter facilement. Maintenant, ils iront acheter leur viande au supermarché." Plus haut, sur le boulevard de Bonald, à deux pas du Mandarous, la situation n’est pas meilleure pour les pharmaciens. "C’est une aberration totale. Ici, on traite essentiellement avec des gens malades ou à mobilité réduite. Leur réduire l’accès à un service médical, je ne comprends pas", s’agace Sophie Garcia de la pharmacie des Causses.

Exception à table

Mais tous les commerçants ne sont pas vent debout contre les envies de vert de la municipalité millavoise. Sur la place du Mandarous, on regrette le manque d’activités. "Il faut absolument animer les boulevards tous les jours avec un carrousel, des peintres, des vendeurs de barbe à papa, avance Antoine Boubal de la brasserie du Mandarous. C’est faisable, il suffit de le vouloir." Mais des activités originales, "pas les mêmes que dans les campings, sinon les gens ne viendront pas", poursuit le gérant, en faisant référence au boulodrome, place de la Capelle. Pourtant, son avis sur la piétonnisation reste positif : "Je ne suis pas contre, mais on ne cherche pas le calme, plus de l’activité, de quoi relancer l’économie."

Il est de même à l’opposé du périmètre sur la place Foch. "Les enfants peuvent jouer sans danger, l’atmosphère est plus détendue, précise Hugo Fernandez, coresponsable de la brasserie des Colonnes. Ce que je reproche, ce sont les dates. Cela aurait été idéal du 15 juin au 15 septembre, octobre c’est trop tard." De là à convaincre la municipalité de changer ?

"On ne nous a pas écoutés"

Plusieurs commerçants ont fait part de leur désagrément quant à la décision de la municipalité, restée muette face à leurs revendications. "À la base, je ne suis pas contre la piétonnisation, mais je suis contre le fait qu’on ne nous a pas écoutés, se désole Béatrice Grazon, de la librairie L’Esprit livres. Maintenant, j’ai peur pour mon chiffre d’affaires." Parmi les principaux faits reprochés, la pérennisation du dispositif, vue d’un mauvais œil par la plupart des marchands. Selon eux, piétonniser le centre lors de la saison estivale n’impacte pas trop leur activité, du fait de la venue de touristes. Mais l’hiver est une tout autre affaire. "La période est trop longue, l’été on veut bien car il y a des touristes et des animations, mais pas toute l’année, renchérit-on du côté du Cuq Chausseur. Ici, l’hiver, c’est mort."
Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?