L’agneau fermier de l'Aveyron fête ses 30 ans de réussite

  • Pour la sixième année consécutive, l’agneau fermier des pays d’Oc a décroché la médaille d’or au Salon de l’agriculture à Paris.
    Pour la sixième année consécutive, l’agneau fermier des pays d’Oc a décroché la médaille d’or au Salon de l’agriculture à Paris.
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Olivier Courtil

L’association de l’agneau fermier des pays d’Oc a célébré ce vendredi soir sa filière qualité à Rodez.

Des sacs de la marque lotoise "Le mouton givré" fait avec de la laine des brebis de l’association ont été remis ce vendredi 22 juillet au soir à l’amphithéâtre de Rodez à ses clients et adhérents pour les trente ans de l’association de l’agneau fermier des pays d’Oc. À l’origine pourtant, il fallait être sacrément givré pour se lancer dans l’aventure. "Les agneaux du Quercy étaient réputés, victimes de leur succès, au point qu’un jour, en juin 1980, ce sont des agneaux venus de Hongrie qui se sont retrouvés sur le marché. Les éleveurs Lotois ont alors entamé une démarche volontaire de qualité avec traçabilité, carnet d’agnelage, devenue aujourd’hui obligatoire, qui a donné naissance à l’obtention du label Rouge pour l’agneau du Quercy en 1983 avec le soutien des bouchers prêts à acheter plus cher", raconte Éric Lagarde, directeur de l’association de l’agneau fermier des pays d’Oc.

11 médailles d’or à Paris

Ce succès va donner des idées aux voisins aveyronnais et tarnais pour former l’association de l’agneau fermier des pays d’Oc en 1992. "Le succès s’explique par le respect des fondamentaux d’une filière qualité avec des abatteurs et des bouchers exigeants au service de leurs clients, un cahier des charges qui a su s’adapter et un territoire dynamique", résume Gilles Bernat, président de l’association qui s’appuie sur trois races rustiques historiques du terroir occitan (la causse du Lot, la lacaune et la blanche du massif Central).

Une association en plein essor, chiffres à l’appui, passée de 6 650 agneaux labellisés en 1992 à plus de 145 000 aujourd’hui, qui fait d’elle le premier label Rouge de France avec onze médailles d’or obtenues au salon de l’agriculture dont six années consécutives. Record en cours. Revers de la médaille, il va falloir créer une catégorie uniquement pour l’association, faute de combattants… L’association couvre désormais un quart du territoire avec des pistes en Alsace, Franche-Comté et en Belgique. Et la marge de développement est encore grande puisque la production française ne couvre que 45 % des besoins du territoire dont 17 % sous signe de qualité. Ce qui fait dire à Éric Lagarde : "On peut encore grossir."

Outre le volet qualitatif, les races rustiques, moins grandes, répondent aussi à la demande avec des portions plus adaptées au mode de consommation. "C’est fini le gigot d’agneau partagé en famille, maintenant ce sont des portions plus petites, et l’agneau fermier y répond parfaitement", conclut Éric Lagarde en rappelant aussi que la qualité et le goût de l’agneau viennent de son âge, cinq mois maximum.

Pénurie de producteurs

Reste à répondre à la problématique qui touche l’ensemble des filières d’élevage, à savoir le manque de producteurs. "Un tiers seulement des producteurs est renouvelé", précise Éric Lagarde. Pour cette raison, la remise des cadeaux et les agapes ont été suivies hier soir d’une conférence de François Pursingle, chercheur à l’institut national de la recherche agronomique (Inra) à Toulouse pour proposer des pistes de réflexion.

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