Onet-le-Château. Aveyron : à l’IEM des Babissous de Saint-Mayme, des parents de plus en plus en colère

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  • Les IEM ont de plus de mal à assurer la continuité des soins aux enfants de leurs établissements.
    Les IEM ont de plus de mal à assurer la continuité des soins aux enfants de leurs établissements.
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Philippe Routhe

Un collectif de parents s’est créé au sein de l’établissement de Saint-Mayme. Dans leur viseur : les pouvoirs publics face à la dégradation de la prise en charge de chaque enfant. Une situation "inacceptable" pour eux.

Au sein de l’Institut d’éducation motrice (IEM) des Babissous, à Saint-Mayme, les parents veulent que cela change. Que la prise en charge de leurs enfants cesse de se dégrader. Une colère de plus en plus forte résonne chez ces parents qui se "bagarrent" au quotidien pour leurs enfants polyhandicapés. Cet été, ils ont créé pour cela un collectif baptisé "Les Babis Souffrent". Ils sont les porte-voix également de ce personnel qui, au quotidien, est au plus près de la soixantaine d’enfants de l’établissement. Car pour tout le monde, la situation devient de plus en plus difficile.

Leur colère, dans tout ce qu’il y a de plus neutre, s’adresse aux pouvoirs publics. "Le personnel de l’établissement fait un travail remarquable. Mais il faut lui donner les moyens de bien travailler, nos enfants en ont besoin" résume un des parents. Depuis plusieurs mois en effet, les enfants ne bénéficient pas d’une véritable continuité de soins. Par exemple, ils voient passer les kinés qui ne restent pas au regard des conditions peu avantageuses proposées. "A ce jour, les professionnels qui interviennent dans ces établissements sont rémunérés sur la base de grilles salariales d’une convention collective datant de 1966, obsolète et peu attractive. De nombreux salariés préfèrent aller travailler dans les hôpitaux publics ou d’autres structures qui leur offrent de meilleures conditions financières. Cette situation scandaleuse et dramatique concerne la plupart des établissements accueillants des jeunes polyhandicapés en France, mais les médias n’en parlent pratiquement jamais", expliquent froidement les parents du collectif dans un communiqué.

"S’enchaîner aux grilles de la préfecture" ?

"Nos enfants, pour la plupart, ne peuvent pas s’exprimer. Dire si cela va ou pas. Ils sont polyhandicapés, en fauteuil, ont besoin de manipulation quotidienne. Une bonne prise en charge est primordiale pour eux ", insiste un parent.

On sent une forme d’injustice. "Aux parents qui entrevoient avec angoisse la dégradation de la santé de leur enfant, le système parle cyniquement de perte de chance !", lancent-ils. Comment peuvent-ils l’accepter au regard de la "recherche de rentabilité" ?

Justement, ils ne la refusent pas. Raison pour laquelle, depuis quelques mois, ils multiplient les actions pour faire connaître leur situation. "Nos enfants grandissent tandis que nous, parents, vieillissons. Mais nous resterons la voix de nos enfants jusqu’à notre dernier souffle ; notre détermination est totale. Faudra-t-il suivre l’exemple de nos aînés qui n’avaient pas hésité à s’enchaîner aux grilles de la préfecture à Rodez, et fait avancer la cause de leurs enfants ?"

Plus de deux mille personnes ont signé la pétition qui a été mise en ligne récemment. Alors que les médias sont sensibilisés sur le sujet, c’est le député Stéphane Mazars qui sera sollicité prochainement. "Il est déjà venu. Il a été très sensible à note situation. Mais il faut faire bouger le cocotier. Cela ne peut pas rester comme cela", avertissent les parents, bien conscients que la fondation Opteo, qui porte l’IEM des Babissous à Saint-Mayme, sur la commune d’Onet-le-Château, subit la situation.

À l’heure où des mobilisations se font jour un peu partout dans le pays, celle des parents du collectif "Les Babis Souffrent" ne peut plus rester contenue. "Nous avons joint d’autres associations dans d’autres établissements en France qui sont confrontés au même problème", fait savoir le collectif des parents. De quoi alimenter un peu plus ce sentiment d’injustice chez ses parents déterminés.

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