"La prochaine étape est d’aller chercher nos produits dans l’armoire de nos membres" (Jacques-Antoine Granjon - Veepee)

  • Jacques-Antoine Granjon, CEO de Veepee. Jacques-Antoine Granjon, CEO de Veepee.
    Jacques-Antoine Granjon, CEO de Veepee. Thomas Gogny
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Maitre de la revente de stocks de marques avec la plateforme Veepee, Jacques-Antoine Granjon passe une nouvelle étape, celle de la seconde main et de la création, à travers la naissance d’un nouveau laboratoire appelé "Upcycle Solution". Il nous explique sa démarche en 3 questions.

Quel est l’élément déclencheur dans la création d’un laboratoire d'upcycling ?

L’écologie est devenue aujourd’hui quelque chose d’essentiel au-delà du politique, elle concerne tout le monde. Chez Veepee, on s’est demandé ce que l’on pouvait faire, au-delà de gérer des économies d’électricité. Le premier déclic a été de travailler sur les retours. Sur 6% en moyenne de pièces qui reviennent, et sur 125 millions de pièces par an, ce sont de gros volumes. On a créé la solution 'Return' permettant la revente d’une pièce à un autre membre. Aujourd’hui on est sur 1.000 pièces de revente entre membres par jour uniquement en France.

Ensuite la seconde main est devenue hype. On a donc inventé 'Recycle', avec l’idée pour chaque membre, de renvoyer une pièce qu’il ne met plus d’une marque présente sur Veepee et de recevoir en échange un bon d’achat de la marque en question. Nous travaillons avec 7.000 marques sur notre plateforme. Il a fallu convaincre les marques et cela fonctionne très bien. On a reçu cette année 300.000 vêtements de seconde main qui viennent des armoires de nos membres. On les répertorie, on les stocke, on les lave et on les reshoote. Donc on s’inscrit vraiment dans une démarche globale.

Le vrai sujet chez Veepee, qui embauche 6.000 personnes aujourd’hui, est la raréfaction des stocks, si on regarde à long terme, avec la nouvelle gestion des commandes et des productions chez les marques. On est au bout d’une chaîne industrielle, et nous sommes déjà dans une démarche RSE, car on ne produit pas, mais la prochaine étape, est de ne plus produire du tout, et donc d’aller chercher nos produits dans l’armoire de nos membres. La seconde main chez Veepee est protéiforme.

Avec ce laboratoire, vous passez à la création alors que vous étiez uniquement dans la revente ?

Le laboratoire expérimental avec Maroussia est une nouvelle étape sur notre plateforme de soldeur, celle de la création. On trouve cela super excitant. Le projet est simple, mais tout est nouveau. On vient chez Veepee parce qu’il y a des marques de référence. On a toujours fait de la communication par résonance, à partir d’un nom, d’une marque forte, qui attire les clients. Jusqu’à maintenant ce sont les marques qui nous donnent la matière première, leurs stocks. On est dépendants d’elles, on ne sait pas quels seront les prochains stocks. Comme on travaille avec beaucoup de marques, on arrive à gérer les écarts de stocks. Avec l’upcycling, on est sur une nouvelle démarche, on a tout à apprendre.

Quand vous créez un projet, vous le portez personnellement, et vous y mettez les moyens, quels qu'ils soient. Etes-vous toujours autant impliqué ?

Je ne sais pas faire autrement. On ne peut pas faire 'fake', cela ne peut être que fort et sincère. Il faut aller au bout du projet et surtout bien l’exécuter opérationnellement. On a déjà eu des projets qui n’ont pas marché, et même sur celui-ci, par exemple avec des problèmes techniques car on plugge une nouveauté sur notre plateforme, avec la vente d’une nouvelle collection, mais on trouve des solutions et on y va. De même, il y a une question du prix, qui doit rester attractif, c’est une des raisons pour lesquelles on vient chez Veepee, donc il fallait trouver l’équilibre, afin d’attirer tout en représentant la créativité et le travail sur chaque pièce. Et on va voir avec le lancement, mais vu la qualité des produits, on a déjà réussi un premier pari, celui de la nouveauté, de l’originalité et de la créativité.

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