Tennis de table : Espalion au centre de la table de ping

"Nous souhaitions, avec la mairie, organiser un rassemblement de dirigeants francophones dans le cadre du label Terres de Jeux 2024. En envoyant les invitations et en faisant des recherches, nous avons découvert qu’il en existait une association !", se souvient Patrick Martinez, président du club de tennis de table d’Espalion. Et depuis la création de la Francophonie pongiste internationale au début des années 2000, il n’y avait jamais eu de rassemblement de la totalité des nations adhérentes… Jusqu’à ce qu’elles se retrouvent à Espalion, de jeudi à dimanche.

Tisser des liens

Le temps de quatre jours, la cité a accueilli plus d’une centaine de personnes, dont les présidents de 25 fédérations du Burkina Faso au Sénégal, en passant par la France, Madagascar ou encore la Belgique. Le but de ce séminaire : échanger autour des problématiques propres à chaque pays, aller au-delà de l’aspect sportif et surtout permettre aux dirigeants de tisser des liens. "Une occasion comme celle-là est assez rare. Je rentre avec un projet et des raquettes pour mes jeunes. Et ça nous a permis aussi de voir que l’on n’était pas seul", se réjouissait Robert Conde, président de la fédé guinéenne, qui partageait une partie de tennis de table avec le président de l’instance suisse, dimanche, avant de quitter l’Aveyron. Ce dernier, Pascal Giroud, renchérissait : "On n’a plus d’excuse pour ne plus se regrouper."

Et parmi les sujets qui ont animé les différentes tables rondes, le manque d’infrastructures et de matériel était au cœur des interventions, notamment des fédérations africaines. Espalion a donc visé juste en répondant, cet été, à l’appel à projets du ministère des affaires étrangères, Impact 2024. "La ville finance la formation en menuiserie de jeunes à Maféré en Côte d’Ivoire et à Dagana au Sénégal, pour qu’ils puissent fabriquer leurs propres tables de tennis de table", explique Patrick Martinez. Et la commune aveyronnaise est la seule ville française à participer à un tel projet, en partenariat avec l’association Ping sans frontière, également de la partie lors du séminaire. En contrepartie, Espalion se prépare à accueillir six athlètes, trois Ivoiriens et trois Sénégalais, qui profiteront de ses infrastructures et du centre d’entraînement. "C’est un départ pour beaucoup de choses, et pas que du sport, insiste Martinez. Car la mairie va également investir dans l’eau et l’assainissement à Dagana." Capitale du tennis de table francophone pendant quelques jours, Espalion n’a pas fini de s’exporter à l’international.