Des chercheurs danois tentent de capturer les émissions de méthane... avec du sucre !

  • Et si le sucre pouvait aider à capturer les émissions de méthane ?
    Et si le sucre pouvait aider à capturer les émissions de méthane ? Luis Echeverri Urrea / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Et si le sucre pouvait aider à capturer les émissions de méthane ? C'est la théorie sur laquelle planchent actuellement des chercheurs danois de l'université de Copenhague.

Le méthane est un gaz à effet de serre environ 80 fois plus puissant que le CO2, mais plus facile à réduire ou à éliminer de l'atmosphère (environ une dizaine d'années contre cent ans pour le dioxyde de carbone). Des chercheurs danois de la faculté des sciences de l'université de Copenhague ont justement développé une innovation dans le domaine de la chimie verte pour limiter l'impact du méthane sur l'environnement. Leur idée consiste à utiliser des hydrates de carbone (plus connus sous le nom de glucides), suffisamment puissants pour capter le méthane dans l'atmosphère, puis le séquestrer.

"Un hydrate de carbone capture le méthane en le liant à lui-même et en l'encapsulant dans un petit anneau, similaire à un donut, avec un trou au centre. Comme le méthane est composé de molécules très petites et très difficiles à capturer, la capacité de liaison de l'hydrate de carbone doit être forte, et c'est ce que nous devons améliorer. La première étape consiste à bien comprendre le processus. Mais je pense qu'il y a de bonnes chances que nous réussissions à le faire fonctionner assez rapidement", affirme dans un communiqué Mikael Bols, professeur au département de chimie, à la tête du projet. Et l'idée ne date pas d'hier : c'est en consultant un livre de chimie que les chercheurs ont découvert le potentiel des hydrates de carbone pour fixer le méthane. Une méthode référencée par des scientifiques allemands en... 1957 !

La technique se base sur un liquide contenu dans le sucre, qui répond au nom peu digeste "d'α-cyclodextrine" et qui permet de se lier au méthane. Pour récupérer le gaz capturé, ce liquide sera légèrement chauffé. Le méthane libéré sera ensuite placé dans un réservoir. L'une des étapes cruciales à venir consistera justement à déterminer l'usage qui pourra être fait du méthane capturé. "On pourrait le recycler, le stocker sous terre ou le transformer en une autre substance. Les techniques pour le faire existent déjà", précise Mikael Bols. Le temps de recherche associé à ce projet, financé par l'Independent Research Fund Denmark, devrait s'étaler sur trois ans.

Issu de l'élevage du bétail, des décharges à ciel ouvert et de l'exploitation des combustibles fossiles, le méthane est actuellement à l'origine d'environ 30% du réchauffement climatique.

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