Villefranche-de-Rouergue. Graphiste, photographe, vidéaste, la Villefranchoise Lola Vionnet soigne l’image des marques

Née à Hyères, dans le Var, le 10 juillet 2000, Lola Vionnet est d’une belle souplesse, faisant le grand écart au niveau de ses origines. Elle est ainsi le fruit d’une mère native de Nice et d’un père qui a vu le jour à Villefranche-de-Rouergue. Elle a d’ailleurs gardé "un lien très fort" avec l’Aveyron :

"Pour moi, c’est synonyme de famille. Quand je pense à ce département, je pense à papy et à mamie. J’y ai passé toutes mes vacances, enfant et adolescente. J’ai une tonne de souvenirs". Elle regrette que son dernier séjour "remonte déjà à près de deux ans". Son périple à l’étranger et le Covid-19 sont passés par là. Mais son père lui a promis une visite au pays au cours des prochaines semaines... Elle a noté cette invitation en lettres majuscules.

Et Lola Vionnet y connaît un rayon en matière de lettres. Après une série L au lycée de Hyères, à quelques kilomètres du domicile familial de l’époque à La Londe-des-Maures, elle est montée à Paris pour une licence Lema (lettres, édition, média, audiovisuel) à La Sorbonne. "Je ne savais pas du tout ce que je voulais faire, c’était le flou complet, mais j’avais deux prérequis : l’anglais (après une option internationale suivie en Terminale) et les arts plastiques, se souvient-elle. J’ai avancé dans une direction très large puisque ma licence ouvrait des portes assez variées (prépa à une école de journalisme, professorat de lettres, histoire de l’art...)".

Pourtant, les deux premiers mois, elle s’est posé beaucoup de questions : "C’était affreux car les deux uniques matières étaient la mythologie et la phonétique. Je me suis demandé ce que je faisais là". Elle a ainsi hésité entre "arrêter, marquer une pause ou changer d’orientation". Finalement, elle a été au bout des trois ans et, avec le recul, elle n’a "aucun regret". "Si c’était à refaire, je ne changerais rien. J’ai certes énormément tâtonné mais je me suis construite. J’ai semé et je commence aujourd’hui à récolter".

Après cette licence parisienne, la "seule certitude" de Lola Vionnet était de "vouloir bouger". Après avoir envisagé une année sabbatique, elle a pris contact avec un organisme lié à la faculté de Strasbourg, qui lui garantissait un diplôme dans la gestion de projets humanitaires. Il lui fallait "trouver un centre à l’étranger". Entre-temps, elle a été contactée, en mai 2021, pour être modèle pour une séance photos. Le créateur de l’agence, devenu depuis son amoureux, lui a proposé de devenir community manager, pour l’été, d’une marque de sous-vêtements.

Décidant alors de prendre le statut d’auto-entrepreneuse, elle a "laissé tomber le dossier humanitaire". "Travailler en tant que directrice artistique dans une marque d’habillement féminin m’a permis d’acquérir et d’affiner ma force de proposition", se réjouit-elle.

Le projet de s’installer à Londres en 2023

Attirés tous les deux par l’Asie, ils ont posé leurs valises à Bali, en septembre 2021. "J’avais découvert cette île indonésienne en famille, sept ans plus tôt, et, à l’instar de mon père, j’avais eu un coup de cœur", insiste la jeune femme. Un visa business en règle, elle a loué une maison au milieu de la jungle, se donnant un mois "pour s’acclimater, s’imprégner de la culture locale", avant de "relancer la machine".

Elle s’est ainsi formée, en ligne, "presque en autodidacte", au graphisme. Les compétences acquises, elle a tout mis en œuvre pour se lancer, toujours comme indépendante. C’est ainsi qu’est né LV Studio, spécialisé dans ce que les Anglo-saxons appellent le "branding", identité visuelle dans la langue de Molière. Se partageant entre une clientèle française ("La base", selon ses propres termes) et étrangère, elle a passé dix mois à Bali, ciblant les produits féminins (cosmétiques, compléments alimentaires...).

Mais, l’heure du retour avait sonné. Elle a pris ses quartiers à Hyères cet été et a fait grandir sa palette, ajoutant deux cordes à son art. "Pour leurs comptes actifs, leurs réseaux sociaux et développer des sites plus efficaces, les sociétés de e.commerce ont un besoin continu de photos et de vidéos, conclut Lola Vionnet. Avec l’envie forte de le faire, courant 2023, de Londres. Dans mon idéal de vie, j’aimerais passer six mois dans une grande ville et six mois dans un lieu tropical, comme Hawaï". Et l’Aveyron alors ?