Rodez. Aveyron : une fin de semaine noire dans les cabinets médicaux
Syndicats de médecins libéraux et biologistes appellent à deux journées d’une grève qui s’annonce très suivie pour faire entendre leurs revendications et inquiétudes, notamment, autour de l’attractivité de leurs métiers.
Ces jeudis 1er et vendredi 2 décembre, et ce plus encore que d’habitude, il ne fera pas bon être malade dans le département. Selon le représentant aveyronnais du syndicat MG France Jean Pechdo, l’appel à la grève s’annonce localement "suivi", en tout cas "beaucoup plus qu’on ne l’espérait".
"Plusieurs confrères envisagent de fermer leur cabinet et de répondre uniquement aux urgences immédiates sur une journée. Il y en a peu qui seront fermés jeudi et vendredi, chaque cabinet a fait son choix sur jeudi ou vendredi", détaille-t-il.
Les revendications sont multiples et tournent en premier lieu, pour le médecin et syndicaliste, autour du rôle futur du médecin, sur lequel il nourrit quelques inquiétudes : "Ce qu’on souhaite, c’est surtout rester le médecin référent du patient. Du fait du manque de médecin en ce moment, l’État essaye de contourner ce qu’on a mis en place depuis 30 ans, le médecin traitant de premier recours. Nous voulons que le médecin traitant soit le pivot de la santé pour permettre au mieux la prise en charge et le suivi de ses patients".
"C’est l’avenir de la médecine libérale qu’on défend"
Au diapason de son syndicat, Jean Pechdo demande aussi des revalorisations pour "attirer les jeunes qui ont du mal à s’installer" et qu’ils soient "rémunérés correctement" ainsi qu’une revalorisation du tarif de la visite. MG France comme l’ensemble des syndicats de médecins libéraux s’élève aussi, notamment, contre la montée en puissance des tâches administratives.
"C’est l’avenir de la médecine libérale en premier recours, c’est ça qu’on défend, qu’elle soit attractive pour les jeunes médecins. On en a ras le bol. Avec le Covid, on n’a pas démérité, on s’est adapté, on a passé énormément de temps dans nos cabinets", affirme-t-il.
L’Ordre des médecins "ne peut que comprendre"
Sa neutralité le lui interdit, alors le conseil de l’Ordre des médecins de l’Aveyron "n’incite pas les médecins à faire grève", déclare son président Alain Vieillescazes.
"L’Ordre a alerté depuis de très nombreuses années, ce n’est pas une thématique nouvelle, on ne découvre pas aujourd’hui que l’on manque de personnels de santé, au sens large", regrette Alain Vieillescazes, qui reconnaît toutefois les efforts financiers faits par le gouvernement. "Mais cet argent n’a pas permis de créer ex nihilo des professionnels de santé, puisqu’on ne les a pas. Il y a une perte de sens dans nos métiers… Les professionnels sont dans un tel désespoir que la moindre étincelle suffit à enflammer les comportements. L’ordre des médecins ne peut que comprendre cette situation. Les médecins sont des gens peu mobilisables, je ne pense pas qu’ils fassent la grève par plaisir ou par irresponsabilité".
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