Mycea, une histoire d’alliance entre les champignons et les plantes

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Publié le
Centre Presse Aveyron

Comment nourrir 10 milliards d’individus en 2050 tout en proposant un nouveau modèle agricole vertueux ? Pour répondre à cet enjeu, la startup deeptech montpelliéraine Mycea propose une innovation biologique de rupture issue des champignons mycorhiziens capables d’entrer en association avec les racines des plantes. Les solutions proposées permettent de limiter les pertes agricoles à cause des maladies et de soutenir les plantes pour mieux explorer les ressources.

Entretien avec Dominique Barry-Etienne et Pierre-Jean Moundy, co-dirigeants et co-fondateurs de Mycea en 2018, lauréats du concours dinnovation i-Lab 2020.

Quelle est votre particularité ?

Dominique Barry-Etienne : Nous explorons les propriétés biologiques et biochimiques des champignons mycorhiziens afin de proposer des solutions naturelles pour remplacer les pesticides et engrais chimiques. Ces solutions sont peu impactantes pour l'environnement et la santé humaine, tout en maintenant une productivité importante.

Vous avez deux pôles de recherche sur le biocontrôle et la biostimulation

Dominique Barry-Etienne : Le biocontrôle consiste à explorer le règne fongique pour soigner des maladies de grandes cultures comme le mildiou de la pomme de terre et de la vigne. Ce serait l'une des réponses à apporter à une partie des 50 % de la production mondiale de nourriture végétale non valorisés suite à un problème de production ou de transport.

La biostimulation consiste quant à elle à valoriser les propriétés biologiques de communautés de champignons mycorhiziens : ces organismes, étant donné leur action au niveau racinaire, permettent à la plante d'être mieux armée pour se développer et résister aux stress environnementaux.

En quoi vos solutions naturelles participent à un modèle agricole plus vertueux ?

Dominique Barry-Etienne : Elles s'inscrivent dans une transition agro-écologique nécessaire, en proposant une alternative au modèle agricole d'après-guerre basé sur l'utilisation de produits chimiques. Les agriculteurs vont devoir modifier la pratique de leur métier en étant plus à l'écoute de ce qui se passe dans leur champ.

D'où vient la concurrence la plus intense ?

Pierre-Jean Moundy : La concurrence est plus d'ordre systémique. Elle repose sur la difficulté à changer ce paradigme chimique, qui a certes présenté un certain nombre d'atouts En terme de production mais est fortement contre-balancés par des impacts négatifs générés sur l'environnement, le climat, la santé.

Quel est votre défi ?

Pierre-Jean Moundy : Nous avons prouvé que nos solutions sont efficaces à des échelles expérimentales. Elles ont de l'avenir. Notre ambition est que d'ici 5 à 10 ans, les agriculteurs s'emparent de nos produits sur le terrain tout en contribuant à diminuer la pollution, restaurer les fonctions environnementales des agro-systèmes, et nourrir la planète.

Quels moyens financiers avez-vous pour atteindre cet objectif de développement ?

Pierre-Jean Moundy : Nous avons fait une levée de fond significative en juillet 2022 qui permet de couvrir près de 70 % des 13 millions d'euros de besoin de développement pour l'entreprise. De quoi être serein sur les cinq prochaines années. Cet investissement, d'un actionnaire entré au capital, permet notamment de faire un effet levier sur des dispositifs, notamment de Bpifrance.

A quel moment Bpifrance vous est venu en aide ?

Pierre-Jean Moundy : Bpifrance est présent depuis la création, notamment au travers d'une aide à l'innovation. Le Conseil régional d'Occitanie est venu compléter cette aide par un contrat innovation. Etant lauréat du concours d'innovation i-Lab 2020, Bpifrance a poursuivi l'accompagnement en nous aidant sur un projet de recherche, développement et innovation (RDI). En 2022, l'agrément DeepTech, de Bpifrance a facilité la levée de fond qui a permis d'obtenir un prêt d'amorçage Bpifrance et peut-être bientôt une aide au développement de l'innovation Deeptech.

Quelle est la prochaine étape ?

Pierre-Jean Moundy : Passer d'une solution qui a fait ses preuves à petite échelle à une industrialisation de nos procédés de production et un déploiement de nos solutions sur le terrain à des échelles plus importantes, avant d'envisager une commercialisation. Il nous faut maintenant convaincre les agro-industries, qui maitrisent les techniques de production à échelle industrielle, qu'elles seront aussi utiles sur la production de solutions naturelles.

Quel serait le meilleur conseil que vous pourriez donner à un porteur de projet pour l'aider à créer son entreprise ?

Dominique Barry-Etienne : avoir une idée, y croire, et être sans réserve sur son innovation. Et s'assurer que son entourage est prêt aussi à vivre cette aventure prenante 24h/24h.

Pierre-Jean Moundy : L'accompagnement est fondamental. Il ne raccourcit pas les ailes mais donne les moyens de réaliser son projet.

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