Aveyron : comment Perse a été le bourg fondateur d’Espalion

  • Sur le chemin de Compostelle, cette église est devenue une halte incontournable des pèlerins.
    Sur le chemin de Compostelle, cette église est devenue une halte incontournable des pèlerins. Repro CP -
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Centre Presse Aveyron

Aujourd’hui éloignée de la ville, la petite église fut construite la première.

Elle suscite l’admiration des pèlerins et des visiteurs amateurs d’architecture romane qui la découvrent, Même si son curieux écrin de tombes peut surprendre.

Plantée à quelque cinq cents mètres du centre-ville, au milieu du cimetière, l’église de Perse est un bijou précieux à l’histoire passionnante. Son histoire ramène le visiteur très loin dans le passé... À Saint-Hilarian très précisément qui est devenu le saint patron d’Espalion que ses habitants célèbrent chaque année le troisième dimanche de juin. C’est sur le site où vécu cet ermite que sera édifié, vraisemblablement autour du Ve siècle, un important monastère rural. Même si malgré sa notoriété on n’en trouve pas de trace dans l’histoire du Rouergue avant le milieu du XIe siècle.

Le site de Perse se trouve à quelques encablures d’un pont qui permet en son temps de traverser le Lot à hauteur de Lévinhac, sur le tracé de la voie romaine.

Ce monastère connaîtra bien des malheurs. Vraisemblablement victime de la rivalité entre le seigneur de Calmont et les abbés de Perse, en 1060 il est en si mauvais état qu’Hugues de Calmont en fait donation à Conques.

Les premiers, créateurs du Pont-Vieux d’Espalion, avaient su attirer vers ce nouveau passage le trafic (et les droits de passage qui vont avec), induisant par conséquence le déclin de Perse, complètement délaissé par une population venant se réfugier à l’intérieur des remparts. À noter que le cartulaire de Conques qui fait état de cette donation nous apprend aussi l’existence d’un vieux bourg à ses abords immédiats, bourg qui a déjà plusieurs siècles d’existence. Le site de Perse est donc bien le premier site connu de l’Espalionnais.

Une architecture toute faite de sobriété

C’est donc entre la fin du Xe siècle et le début du XIIe, au moment ou Adalard fonde le monastère d’Aubrac que les moines de Conques vont reconstruire Perse avec passion et dévotion.

Aujourd’hui, cet édifice merveilleusement conservé offre aux visiteurs une architecture remarquable avec en particulier un tympan souvent présenté comme "un petit Conques".

L’intérieur de l’église et son accès curieux (il est rare de descendre lorsqu’on rentre dans une église) interpellent les amateurs d’architecture romane. Ici tout est, en effet, simplicité et harmonie. Il faut toutefois être très attentif au détail.

Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, la finesse des sculptures, leur variété est un véritable ravissement. La visite avec un guide connaisseur est donc un grand moment de bonheur.

En outre, cet édifice présente des superbes qualités acoustiques. L’association de la grande musique et de cette architecture toute faite de sobriété donne des concerts d’une étonnante qualité, même si la taille de l’église limite un peu le public.

Tous ceux qui ont eu l’occasion d’assister a un de ces concerts en gardent un souvenir ému. Surtout si l’on pense aussi que l’on se trouve dans le premier berceau d’Espalion.

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