Un film pour gommer les différences

  • De gauche à droite, une partie de l’équipe de tournage : Mathéo le paysan, Solène Lamour, Linsey, Samuel, Alexis Bonnefils, Sabri et Thomas.
    De gauche à droite, une partie de l’équipe de tournage : Mathéo le paysan, Solène Lamour, Linsey, Samuel, Alexis Bonnefils, Sabri et Thomas.
Publié le
GDM

L’école Émilie de Rodat a bâti son projet d’école autour d’une conviction : en situation de handicap ou pas, tous les enfants ont des compétences, souvent insoupçonnées.

Quand l’école Émilie-de- Rodat a lancé ce projet, l’écho a tout de suite fait mouche au sein de l’Ulis et de son instituteur, Alexis Bonnefils. "Tout est allé très vite à partir d’une idée de Mathéo, 12 ans, un garçon très théâtral : réaliser un film à partir des compétences de chacun des 11 élèves en situation de handicap. Le scénario a été écrit très rapidement et les prises de vues dirigées par Mathéo ont suivi." Linsey a ouvert la danse avec sa trottinette, suivi de près par Amaury, le roi de la craie au tableau. Au fil des jours, la vidéo prend forme grâce à trois logiciels installés sur l’ordinateur du réalisateur en herbe.

Ainsi, à la faveur d’effets spéciaux façon Harry Potter, un magicien met en scène les VIP de l’école : Mathéo, le paysan sur son tracteur, Marlone, le roi du skate, Eloane et ses dessins, Sabri en pleine improvisation au piano, Samuel et Thomas, les jumeaux s’affrontant dans un tournoi d’échecs.

Sans oublier Olivia, la star, Yaëlle et ses puzzles, Mélissa à poney… Belle performance quand on sait que Marlone, par exemple, a appris à faire du skate pour les besoins du film et qu’il n’est jamais tombé.

Le film se termine sur une tirade du Cid déclamée prestement par le magicien. "Les enfants ont vraiment joué le jeu derrière la caméra, y prenant un plaisir fou. Nous étions tenus par la date du 15 décembre pour l’avant-première qui devait se tenir au cinéma de Villefranche devant toute l’école."

Le succès est à la clé, avec force ovation du public. "Et nous avons déjà un autre projet : produire un film sur les métiers en interviewant des artisans et des commerçants de Villefranche." À l’école Émilie de Rodat, les enfants en situation de handicap sont accueillis au sein de l’Ulis par Alexis, instituteur spécialisé, et Solène Lamour, auxiliaire d’intégration.

Mais ils sont intégrés le plus possible à leur classe d’âge. L’unité joue un véritable rôle de laboratoire où sont lancées nombre d’expériences passionnantes comme la création d’un comité de rédaction pour faire vivre le journal de l’école.

"À tel point que tous les élèves veulent prendre un ticket pour le dispositif, une expression qu’ils ont eux-mêmes inventée. Alors, quand il a fallu trouver des journalistes, nous avons eu pléthore d’inscrits sur le tableau", se réjouit Solène.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?