Millau. Le Millavois Cédric Roques, des causses à la pointe sud-américaine, la spéléologie au cœur

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  • Biberonné à la spéléologie, le Sud-Aveyronnais Cédric Roques (au milieu), membre de l’Alpina Millau,  a rejoint l’expédition Ultima Patagonia au Chili.
    Biberonné à la spéléologie, le Sud-Aveyronnais Cédric Roques (au milieu), membre de l’Alpina Millau, a rejoint l’expédition Ultima Patagonia au Chili. L'Aveyronnais - DR
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A.D.

Le spéléologue aveyronnais, membre de l’Alpina Millau, a rejoint l’expédition Ultima Patagonia au Chili.

Paris, Santiago, Punta Arenas, Puerto Eden. Parti voilà quelques jours, le spéléologue millavois Cédric Roques a posé, dans la foulée, son paquetage à Puerto Eden, sur l’archipel lointain de Madre de Dios, lové à l’extrême sud de la Patagonie chilienne. Biberonné à la spéléologie, ce passionné d’exploration, qui lit dans le karst comme d’autres dans le marc de café, a rejoint l’expédition internationale Ultima Patagonia, lancée, en 1995, par l’association Centre Terre, la pépite toulousaine qui scrute les profondeurs de ce dernier refuge de l’humanité, avec la volonté d’en découvrir tous ses secrets.

Si la totalité de la surface du globe semble avoir été explorée, ses entrailles, qui s’enfoncent sur des kilomètres à des profondeurs encore insoupçonnées, restent un terrain d’étude de premier plan pour la petite équipe de spéléologues et de scientifiques qui revient régulièrement dans la région depuis plus de deux décennies.

Pourquoi s’acharner sur cette région ? "D’abord par curiosité, reconnaît l’Aveyronnais. En chaque spéléologue sommeille un scientifique qui cherche à comprendre comment fonctionnent ces systèmes hydrologiques souterrains. On n’est pas tous de grands intellos, mais la volonté de comprendre est toujours là. Et quand on goûte à la première, on est vite mordu !".

Comme un enfant qui s’extasie devant le monde qui l’entoure, tout chercheur a cette forte empathie pour la nature qu’il cherche à comprendre, pour mieux le protéger. "En retournant à Madre de Dios, nous savons qu’il reste encore beaucoup à découvrir car le territoire est difficile d’accès, la progression à pied sur les glaciers de marbre et la forêt magellanique est un défi permanent". Un défi auquel Cédric Roques a pris part avec une pointe d’appréhension mais beaucoup d’envies.

Un saucisson du pays dans la poche !

Conducteur de travaux en construction bois à la ville, le Millavois est en charge de la construction de la "base vie" de l’expédition sur le camp du Egg. Il partira ensuite découvrir les points d’intérêts recensés sur l’île de Madre de Dios, pendant qu’une autre équipe ira explorer, plus au nord, les moulins de glace du glacier du Peel. Pour Cédric Roques, le début d’une belle aventure qu’il connaît pourtant déjà bien : "Plus jeune, je suivais l’expédition en ligne comme tout le monde. Plus tard, je me suis dit pourquoi pas". Un coup de fil de Centre Terre a fini de le convaincre : "Je n’ai pas réfléchi longtemps avant de dire oui, allez, ça doit être faisable !".

Reportée à deux reprises pour cause de Covid-19, l’expédition est désormais lancée, le premier container réceptionné. À l’intérieur : des vivres, du matériel, un poêle à bois, une gazinière, des groupes électrogènes, une microcentrale hydroélectrique et un bidon de 60 litres par membre de l’expédition. "Pour un mois, ce n’est franchement pas énorme. Il faut faire des choix", s’amuse l’Aveyronnais qui n’excluait pas de faire voyager avec lui un petit saucisson du terroir, à savourer de l’autre côté du globe.

Tout en pensant régulièrement à tous les causses de l’Aveyron : "Il reste encore pas de choses à découvrir. On l’espère en tout cas. Le causse est un gruyère !".

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