Aveyron : du haut de ses 9 ans, June la Najacoise tourne avec les plus grands

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  • En cette année 2023, June apparaîtra dans un film et une série.
    En cette année 2023, June apparaîtra dans un film et une série. Alexis Benard
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Jean-Paul Couffin

Du haut de ses neuf ans, lorsqu’elle joue devant la caméra, June Benard n’en finit pas de surprendre. À l’affiche de "Tempête" de Christian Duguay aux côtés de Mélanie Laurent et Pio Marmai, elle a bouleversé le public. Avec toujours un œil sur Najac, elle se raconte pour la rédaction.

Une frimousse aux vrais airs de Gavroche. Nature et plus. Expressive à la beauté naturelle, June dégage cette force des traits spontanés que confère l’enfance. En regardant ses mimiques passant du rire au masque, lorsque, comme tous les étés, elle s’ébroue avec ses "poteaux" de toujours dans la piscine de Najac, on se dit que si Truffaut campait encore derrière sa caméra, il aurait, à coup sûr, trouvé en elle une nouvelle égérie pour tourner un remake de "l’enfant sauvage" (de l’Aveyron, encore et toujours).

"Petite je suivais maman sur les tournages"

Un brin sauvageonne c’est sûr, avec ce qu’il y a d’indomptable chez elle, elle plonge sans hésiter, s’accroche dans un éclat de rire à une tyrolienne avec laquelle elle se joue de la rivière, grimpe sur un ULM pour faire des looping par-dessus la forteresse de pierres. La petite fille qu’elle est, ne force aucunement son talent. Elle joue comme emportée par une seconde nature. Sans en rajouter, ni appuyer de manière démesurée sur le fusain esquissant un rôle. Un peu comme si le cinéma était arrivé là naturellement.

Une mère actrice, un père Alexis Benard photographe indépendant. "Lorsque toute petite, je suivais maman sur les tournages (Loubna Gourion a tourné dans "mère et fille" pour Disney et tient entre autre le rôle de Salomé, fille de Kad Merad dans "Baron Noir" sur Canal : NDLR), j’ai tout de suite aimé l’ambiance", sourit-elle.

"Je suis une petite fille normale"

Attentive, à l’écoute, le regard perçant, une belle gueule, autant d’ingrédients qui font qu’elle ne tarda pas à sauter aux yeux des productions. Elle se souvient de son premier rôle qui ne remonte pas à si loin dans le temps. "On m’a dit qu’on m’avait pris parce que j’étais naturelle, en fait je crois que c’était aussi parce que je suis une petite fille normale et qu’on aime bien ma créativité."

La tête bien faite et bien pleine, les personnages qu’elle interprète sont empreints, justement, de cette spontanéité sans excès. Réminiscence de l’enfance le plus simplement du monde. Lorsqu’elle doit camper Zoé dans "Tempête", June n’a encore jamais fait d’équitation, si ce n’est pour s’accrocher aux crinières de quelques fjords l’été entre Viaur et Aveyron sur les hauteurs de Najac. "Mais j’ai adoré et c’est devenu une passion". Comme Zoé qui a grandi au milieu des chevaux et n’a qu’un rêve : devenir jockey ! Tempête, une pouliche qu’elle voit naître, va devenir son alter ego. Mais un soir d’orage, Tempête, affolée, renverse Zoé et vient briser son rêve. Un synospis parmi d’autres. Assurément pas. Plus un trait d’union entre ses tous premiers tournages et ceux qu’elle enchaine en ce moment.

Ce premier tourbillon cinématographique fait de temps de tournages, de promotions, d’avant-premières, impose un aménagement de son emploi du temps scolaire. Mais il ne met pas entre parenthèses des passions très actives comme la gymnastique, le skate ou le foot.

Les projets s’enchaînent. Ils avancent à grands pas, sans brûler les étapes. Pas question de voler des moments d’enfance à June.

Papa veille au grain sur la prunelle de ses yeux et tient à son équilibre grâce aussi au village médiéval aveyronnais : "chaque année elle a envie et besoin de revenir à Najac pour retrouver ses amis, dans ce bourg, elle se sent comme à la maison…"

2023 : une année riche en projets

Après "Tempête", les cinéphiles retrouveront June dans "Marinette" de Virgine Verrier (sortie prévue le 7 juin 2023) avec Sylvie Testud, Fred Testot, Garance Marillier, Emilie Duquenne. Ce biopic raconte l’histoire de Marinette Pichon, footballeuse détectée à l’âge de 5 ans, elle deviendra la première joueuse française à faire carrière aux États-Unis (hommes/femmes confondus) et la recordwoman du nombre de buts et de sélections en équipe de France (hommes/femmes confondus).

Un rôle pour faire plaisir à tonton Guendouzi

De son enfance, ravagée par un père violent et alcoolique, jusqu’au rêve américain (elle fut sacrée meilleure joueuse et meilleure buteuse de la prestigieuse ligue US en 2002 et 2003 et Most valuable Player en 2003) en passant par son parcours en équipe de France, portrait d’une gamine issue d’un milieu ouvrier que rien ne prédestinait à ce parcours hors norme. June joue son rôle enfant au moment de la détection.

De quoi offrir un beau clin d’œil à son tonton Mateo Guendouzi, joueur de l’OM et de l’équipe de France, qui lui aussi a passé pas mal de temps de vacances à Najac, point d’ancrage de la famille.

Puis elle vient de terminer une grosse série pour la plateforme Disney Plus intitulée "Tout va bien" aux côtés de Virginie Efira, Sara Giraudeau, Nicole Garcia, Bernard Lecoq…Créée par Camille de Castelnau (coscénariste de la série "Le bureau des légendes"), et réalisée à plusieurs mains par Eric Rochant, Xavier Legrand (Jusqu’à la garde), Cathy Verney (Vernon Subutex) et Audrey Estrougo (Suprêmes). Une série que June a tournée pour partie durant l’été 2022 et en toute fin d’année.

Pour suivre June sur Instagram : june.benard.

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