Papillomavirus : infection, dépistage, vaccination, voici tout ce qu'il faut savoir sur le virus

  • Selon Santé Publique France, près de 200 papillomavirus ont été caractérisés, dont 120 sont susceptibles d’infecter l’homme, et 40 auraient un tropisme spécifiquement anogénital.
    Selon Santé Publique France, près de 200 papillomavirus ont été caractérisés, dont 120 sont susceptibles d’infecter l’homme, et 40 auraient un tropisme spécifiquement anogénital. Centre Presse Aveyron
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Centre Presse Aveyron

Le président de la République Emmanuel Macron a annoncé mardi 28 février la mise en place d'une campagne de vaccination gratuite "généralisée" dans les collèges pour les élèves de 5e afin d'éradiquer le papillomavirus, responsable chaque année de plus de 6 000 nouveaux cas de cancers. L’infection à papillomavirus humain (HPV) correspond à la plus courante des infections qui touchent l’appareil reproducteur.

La plupart des femmes et des hommes qui ont une activité sexuelle, sont ou seront concernés à un moment de leur vie. Mais si plus de neuf personnes infectées sur dix éliminent le virus, certains HPV peuvent aussi être à l’origine de cancers.

Selon Santé Publique France, près de 200 papillomavirus ont été caractérisés, dont 120 sont susceptibles d’infecter l’homme, et 40 auraient un tropisme spécifiquement anogénital. L’infection à HPV représente ainsi une infection sexuellement transmissible (IST) très fréquente dans la population. Elle a généralement lieu au début de la vie sexuelle.

Il existe toutefois 12 génotypes de HPV dont le rôle cancérogène est établi. Les spécialistes parlent ainsi de HPV oncogènes. Le principal cancer attribuable à ces virus est le celui touchant du col de l’utérus. Au-delà, ces infections peuvent aussi être à l’origine de cancers de l’anus, du vagin, de la vulve, du pénis et certains cancers de la sphère ORL. D’une manière générale, les génotypes HPV 16 et 18 sont les HPV à haut risque les plus fréquemment impliqués dans le cancer du col de l’utérus (environ 70%). Les HPV 6 et 11 sont responsables de 90% des condylomes ou verrues génitales.

15 à 20 ans plus tard…

Comme le souligne l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), "si la plupart des infections à HPV disparaissent d’elles-mêmes et la plupart des lésions précancéreuses se résolvent spontanément, le risque d’évolution de l’infection à HPV vers une maladie chronique ou des lésions précancéreuses vers un cancer du col invasif existe pour toutes les femmes". À noter toutefois qu’un cancer du col de l’utérus met généralement 15 à 20 ans à se développer.

C’est dire l’importance de la prévention. Primaire tout d’abord, à travers la vaccination disponible pour protéger les jeunes filles – mais aussi, les garçons – avant leurs premières relations sexuelles contre les différents types de papillomavirus. Elle sera d’ailleurs généralisée à tous les élèves de 5e qui le souhaitent à partir de la rentrée prochaine, a annoncé mardi 28 février 2023 le président de la République.

A lire aussi : Une campagne de vaccination généralisée dans les collèges contre le papillomavirus

Recommandation de dépistage

Mais la prévention est également secondaire : ainsi, le dépistage du cancer du col repose-t-il "sur la réalisation d’un frottis cervico-utérin ou d’un test HPV", insiste Santé publique France. Rappelons que le programme de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus "recommande le dépistage chez les femmes âgées de 25 à 65 ans par frottis cervico-utérin tous les trois ans, après deux frottis négatifs à un an d’intervalle. Tout frottis anormal doit être suivi d’investigations diagnostiques en fonction du résultat de la cytologie".

Et d’ajouter : "La vaccination contre les infections à HPV ne se substitue pas au dépistage des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus, y compris chez les femmes vaccinées. À partir de 25 ans, toutes les jeunes femmes vaccinées ou non vaccinées doivent continuer à bénéficier du dépistage selon les recommandations en vigueur".

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