Aveyron : les éleveurs caprins en colère

Abonnés
  • Bastien Brissonest éleveur à Canet-de-Salars.
    Bastien Brissonest éleveur à Canet-de-Salars.
Publié le
Centre Presse

La filière caprine tire la sonnette d’alarme, surtout par rapport à l’abattage.

Bastien Brisson, porte-parole national de la commission caprine à la Confédération paysanne, est éleveur à Canet-de-Salars. Il met en exergue "la difficulté" de l’abattage des chevreaux pour la consommation. Car, depuis 2021, les trois abattoirs de Rodez, de Saint-Affrique et de Villefranche-de-Rouergue n’ont plus le droit de prendre les chevreaux de moins de 20 kg. "Au-delà de ce poids, se plaint Bastien Brisson, ce n’est plus la même viande. Elle n’a plus le même goût et les restaurateurs ou les amateurs de viande caprine font la moue et boudent le produit, donc elle est moins rentable." L’abattoir le plus proche qui accepte les bêtes de moins de 15 kg (poids réglementaire) se trouve à Pézenas, dans l’Hérault. Mais, pour un éleveur aveyronnais "qui a plus d’une heure de route pour les emmener, les laisser sur place et revenir chercher les lots de viande le lendemain ou deux jours après, cela représente beaucoup de frais de déplacement, de temps perdu au détriment des soins que l’on doit au reste de l’élevage".

Certains chevreaux partent à l’engraissage dès le 7e jour. Et avec les engraisseurs se pose un autre problème : les mises bas se déroulant en février-mars, une période très concentrée, "il est difficile pour eux de gérer les arrivages, ils n’arrivent pas absorber tout le volume de jeunes caprins".

Pour Bastien Brisson, "la filière caprine aveyronnaise, petite mais dynamique, qui installe des jeunes éleveurs dont l’âge moyen est de 40 ans, est peu considérée en France".

Les éleveurs caprins aveyronnais ont rencontré récemment les présidents de la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations et de la Chambre d’agriculture pour leur demander "des informations concernant les difficultés d’abattage rencontrées au sein de la filière caprine en Aveyron, décision qui émanerait des services vétérinaires". Ils ont demandé que "les abattoirs locaux soient maintenus et soutenus pour assurer le maillage territorial indispensable à la valorisation nationale de ces produits viandes. Il existe une multitude de solutions et d’alternatives locales à développer et la puissance publique doit se positionner comme facilitateur de développement".

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?