Les Aveyronnais Léo Viguier et Jules Guillaud sèment la musique électronique avec Hors-Sol

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  • Originaires, respectivement, du Vallon et d’Entraygues-sur-Truyère, Jules Guillaud (au 1er plan) et Léo Viguier portent  le collectif Hors-Sol, basé à Paris et dédié à la promotion  de la musique électronique à travers la France.
    Originaires, respectivement, du Vallon et d’Entraygues-sur-Truyère, Jules Guillaud (au 1er plan) et Léo Viguier portent le collectif Hors-Sol, basé à Paris et dédié à la promotion de la musique électronique à travers la France. @Mariana Matamoros
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A Paris, Rui Dos Santos

Les deux trentenaires, originaires, respectivement, d’Entraygues et du Vallon, orchestrent ce collectif, basé à Paris, depuis 2019. De plus en plus identifiés (et également demandés) dans leur niche musicale, ils ont plusieurs cordes à leur art : organisateurs d’événements et aussi DJ.

Entre deux eaux... C’est ainsi qu’est née la ville d’Entraygues, située au confluent des rivières Lot et Truyère. La musique peut également donner naissance à de belles histoires, pour couler des jours heureux. à l’instar, par exemple, de celle qui met en scène (en Seine ?) Léo Viguier et Jules Guillaud.

S’ils sont nés tous les deux à Rodez, respectivement, en 1992 et en janvier 1990, le premier est originaire d’Entraygues (tiens, tiens !), tandis que le deuxième est ancré dans le Vallon. Ils sont les hommes forts d’un collectif, basé à Paris, baptisé Hors-Sol, dont la vocation est de faire rayonner la musique électronique. Avec plusieurs casquettes : organisateurs d’événements, à travers toute la France, autour de cet univers, ou de DJ, sous les noms de Lastvuska pour Léo et de Jolly pour Jules.

Cette belle expérience et cette qualité d’expertise sont louées par leur pote Jules Roux, originaire de Sauveterre- de-Rouergue, passé par l’Ajal (association jeunesse, arts et loisirs) et par le Rastaf’Entray, régisseur sur la récente tournée de Ben Mazué : "Ce qu’ils font est très positif. C’est un bel exemple de professionnalisme. Ils prouvent que tout est possible, même quand il s’agit d’une niche musicale".

Un goût prononcé pour la gourmandise

"Nous sommes à fond depuis début 2020. Même la pandémie de Covid-19 n’a pas freiné notre élan, on a juste opéré différemment, reconnaissent-ils. Notre objectif est d’aller encore plus loin, de frapper plus fort. Nous savons faire pour des jauges à 800...". Ils ont visiblement gardé de leurs racines aveyronnaises ce goût prononcé pour la gourmandise. Léo Viguier a donc grandi à Entraygues, au lieu-dit Le Buis, au milieu des vignes de son père Jean-Marc, vendues voilà quelques années à Pauline Broqua.

Son appétence pour la musique a trouvé un beau terrain de jeu quand, en 2009, il a été un des créateurs du Rastaf’Entray, en charge de la programmation. Après infocom à Montpellier, la faculté de droit à Toulouse et un master en droit et en management culturel à Aix-en-Provence, il est monté à Paris pour être assistant de (La)Horde, un collectif de danse contemporaine, créé en 2013 par les trois chorégraphes Marine Brutti, Arthur Harel et Jonathan Debrouwer. Pendant deux ans, il a ainsi appris "la vie en tournée", avant de rejoindre un autre collectif, en l’occurrence Hors-Sol, dont le fondateur n’est autre que Jules Guillaud.

"L’idée a germé fin 2016", rappelle celui qui a fait du droit à Toulouse, après un passage par le collège Kervallon à Marcillac et un bac ES décroché au lycée François-d’Estaing à Rodez. "Curieux de la vie politique", il a alors opté pour un master à Nanterre sur droit et science politique. Pour lui, la musique était "un exutoire", lançant, en particulier, un blog. "Je me suis pris au jeu, insiste-t-il. Et le projet Hors-Sol a vu le jour".

Un festival, l’été, près de Millau

Quelles sont les prochaines notes que les deux amis veulent accrocher à leur partition ? Ils répondent en chœur : "à court terme, l’étape logique est d’avoir un lieu à nous, probablement de nuit. Un club, avec sa direction artistique. Cela demande beaucoup d’énergie et nous en sommes à la phase de réflexion".

En attendant que ce projet aboutisse, Léo Viguier et Jules Guillaud continuent de tisser leur toile, et des liens avec de nombreux sites à travers l’Hexagone : la Halle Tropisme à Montpellier (dont le directeur est l’Aveyronnais Vincent Cavaroc), Grenoble, Marseille, Saint-Malo, Nancy, Rouen, Reims, Bordeaux, Nantes..., pour des dates à venir. Mais également la préparation d’un séjour, en décembre, en Géorgie.

Ils peaufinent aussi la prochaine édition du festival qu’ils orchestrent, du 6 au 9 juillet, au Domaine de Pradines à Lanuéjols, dans le Gard, un site à trente minutes de Millau, avec une capacité de 500 personnes. L’agenda (électronique ?) des deux trentenaires aveyronnais, dans la peau de chevilles-ouvrières du collectif Hors-Sol, ou de celle de DJ Jolly et Lastvuska, est donc bien rempli. "Depuis un an, nous avons passé un cap, confirment les deux compères. La situation est assez favorable et nous sommes de plus en plus (re)connus dans le métier comme des acteurs prônant la rigueur".

Ils n’ont pas, pour autant, coupé le cordon avec l’Aveyron : "Il y a la famille, une bande d’amis d’enfance et des liens du cœur".

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