"Il faut prendre le bon risque en se donnant les moyens d’investir" : les nouvelles ambitions du groupe aveyronnais Unicor

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  • Laurent Saccol et Jean-Claude Virenque, main dans la main pour Unicor.
    Laurent Saccol et Jean-Claude Virenque, main dans la main pour Unicor. C.C.
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Christophe Cathala

Le groupe coopératif se dote d’un nouveau directeur général pour mettre en œuvre l’élan nécessaire à son avenir.

Le premier groupe coopératif aveyronnais et l’un des tout premiers employeurs du département (1 041 bulletins de salaires) n’aurait-il pas envie de pousser un peu les murs pour conforter son avenir ? Fort de trente années d’expérience traduites aujourd’hui dans ses sept filiales comme autant de métiers déployés au service de ses 7 000 adhérents, Unicor se doit d’aborder l’avenir avec de nouvelles ambitions et de gagner en amplitude pour parfaire son modèle économique.

"Etre solide pour affronter l’avenir"

C’est le parti pris en tout cas de son conseil d’administration présidé par Jean-Claude Virenque. Lequel assure que "pour affronter l’avenir, il faut être solide. En tant que coopérative, on manœuvre des millions d’euros pour bien peu de marges. Mais nous fonctionnons avant tout comme toutes les entreprises, qui sont confrontées aujourd’hui à un contexte économique difficile qui nous invite à mieux accompagner encore nos équipes comme nos adhérents".

Avec 435 millions d’euros de chiffre d’affaires pour un résultat net de 2,4 M€, le groupe Unicor n’est pas dans le rouge. Mais il a peut-être atteint désormais sa taille critique et se doit de donner l’impulsion nécessaire à une nouvelle dynamique. À commencer par "renforcer l’amont" (la production) "pour avoir un aval solide" (la valorisation et la commercialisation).

Le constat, posé ce vendredi matin 31 mars au cours de l’assemblée générale à Rignac, devant plus de 200 adhérents et de nombreuses personnalités, a déjà convaincu le président et son conseil d’administration de se doter d’outils adéquats.

Expertise et expérience

Le premier d’entre eux sera le directeur général qui va prendre officiellement ses fonctions ce lundi 3 avril : Laurent Saccol, dont le parcours chez Agrial, mastodonte coopératif de l’agroalimentaire, a séduit Unicor. Jean-Claude Virenque sait qu’il ne s’est pas trompé : "La connaissance de Laurent Saccol du milieu coopératif tout autant que son expertise sur les métiers de l’agroalimentaire ainsi que sa solide expérience en matière de développement commercial, m’ont confirmé qu’il était l’homme de la situation pour prendre la direction générale d’Unicor."

Un challenge pour gagner "en méthode et rigueur"

Et donc de quitter Agrial pour poser ses meubles en Aveyron, au plus près d’un terrain dont il connaît déjà la ressource et qu’il aborde comme "un vrai challenge", qu’il a "vraiment envie de relever en toute humilité dans cette entreprise saine et solide qui a besoin de développer l’ensemble de ses métiers, car tout est fragile. Mon rôle est d’aider ce socle fort à avoir une vision d’avenir. On a tout pour bien faire, il faut y mettre de la méthode et de la rigueur".

Laurent Saccol a proposé à Unicor une feuille de route qu’il a lui-même tracée et qui rejoint les ambitions du groupe. Son levier se veut stratégique : "Le groupe doit s’effacer au profit des marques qui le composent. Et amplifier la recherche-développement, le marketing, se développer sur les métiers qui rapportent… Je ne vais pas révolutionner une entreprise qui fonctionne bien. Mais à un moment donné, il faut prendre le bon risque en se donnant les moyens d’investir tout en cultivant cette force que les industriels n’auront jamais : être une coopérative avec des adhérents". Le ton est donné, le travail peut désormais commencer.

Laurent Saccol : "On ne s’interdit rien"

à 55 ans, il a choisi de quitter Agrial, groupe basé dans le Grand Ouest, la Région lyonnaise, mais aussi l’étranger et fort d’une palette "multi produits", dont les marques sont connues du grand public.Laurent Saccol occupait au sein de ce groupe, près de dix fois plus dimensionné qu’Unicor, la mission de diriger le pôle viande. Et l’on ne peut s’empêcher de penser qu’il aurait été choisi pour développer surtout l’activité liée à l’abattoir d’Arsac, racheté à Arcadie en 2020. "Il n’en est rien", martèle Jean-Claude Virenque, qui veut que son expertise rayonne "sur tous les métiers du groupe aveyronnais".Le pôle viande comme tous les autres, de l’approvisionnement des exploitations jusqu’aux Halles de l’Aveyron, sans oublier l’accompagnement et les services. Développer, certes, mais de quelle façon ? "On ne s’interdit rien même pas de rêver. On est en réflexion sur des dossiers géographiques, des opportunités industrielles et commerciales. Conserver notre ADN et le faire évoluer, car je suis venu pour ce challenge global". Recruté en décembre, Laurent Saccor, marié et père de trois enfants, sera officialisé dans ses fonctions lundi 3 avril.
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