Aveyron : après le rapport de la Cour des comptes, les agriculteurs montent au créneau

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  • Les politiques s'engagent à faire remonter la parole des syndicats agricoles.
    Les politiques s'engagent à faire remonter la parole des syndicats agricoles. Centre Presse - A. R.
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Centre Presse Aveyron

Les syndicats agricoles appellent à la défense d'un modèle "essentiel au territoire" et sollicitent le soutien des parlementaires.

La profession est en ébullition. Depuis la publication d'une recommandation de la Cour des comptes indiquant qu'une réduction du cheptel bovin serait bénéfique au pays, les éleveurs, notamment représentés par leurs syndicats, sont remontés. 

"Ce discours n'a aucun sens, peste Laurent Saint-Affre, président de la FDSEA. Nous sommes dans une période difficile, où nous nous devons d'être attractifs afin de résoudre cette problématique du renouvellement des générations. Mais avec un tel rapport quel espoir allons-nous laisser aux jeunes ?" 

Selon la Cour des comptes, réduire le cheptel serait une bonne manière de résoudre les problématiques environnementales, l'élevage bovin étant particulièrement émetteur en gaz à effet de serre. Une vision qui ne convainc pas les agriculteurs. "Notre modèle est vertueux. La consommation de viande augmente en France et nous demandons de réduire la production. La seule solution sera de faire appel à l'import mais ça n'a rien de logique, d'autant que l'élevage ne sera pas de la même qualité", ajoute Valérie Imbert, présidente de la section bovins viande de la FDSEA.

Les parlementaires en renfort

Une recommandation qui menacerait le modèle agricole, mais également économique aveyronnais. "Toute la vie locale est en train d'être sabrée, notre modèle est essentiel au territoire", fustige Julien Tranier, coprésident de l'antenne départementale des Jeunes agriculteurs. À la veille de la traditionnelle transhumance, véritable ode à l'élevage bovin, le timing ne pouvait être meilleur.

Pour que leur avis puisse être entendu, les représentants agricoles ont sollicité les élus parlementaires, afin que le point de vue rouergat puisse remonter jusqu'aux oreilles parisiennes. "C'est important d'avoir ce soutien si on ne veut pas que le rapport ait de plus grandes répercussions", assure Laurent Saint-Affre. Ainsi, le sénateur Jean-Claude Anglars et les députés Stéphane Mazars et Laurent Alexandre ont pu échanger avec les syndicats ce vendredi 26 mai. 

"On perdra notre souveraineté si on continue comme ça, valide celui qui siège au palais du Luxembourg. L'agriculture nous nourrit mais elle permet également d'entretenir nos prairies." Le député de la première circonscription s'allie à ces propos : "On vit très mal cette recommandation car elle nous dit que 60 % de l'activité sur notre territoire doit disparaître. Nous n'avons pas d'alternatives à l'élevage bovin. Et avec tous les emplois indirectement créés, c'est tout un écosystème qui est remis en cause."

"L'agriculture reste l'un des principaux secteurs économiques en Aveyron", tient également à souligner le président de la Chambre d'agriculture du département Jacques Molières. Avant que la FDSEA ne donne l'alerte. "On a l'impression qu'il y a une accumulation contre notre profession. Si ça va plus loin, on manifestera." Le message est passé.

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Les commentaires (2)
betty12 Il y a 10 mois Le 27/05/2023 à 16:29

Si nos députés et sénateurs défendent nos agriculteurs, comme ils nous ont défendu lors de la réforme de la retraite, ne comptez pas sur eux,

filochard Il y a 10 mois Le 27/05/2023 à 14:48

On mange trop de viande c'est évident